HISTORIQUE DE L’ÉGLISE

Dans l’abside du fond, deux inscriptions indiquent :

  • la pose de la première pierre en 1908,
  • la consécration de l’église en 1912. Cette consécration est rappelée par les croix en cuivre appliquées sur les demi-colonnes des bas-côtés.

En 1968, après le Concile Vatican II et la réforme liturgique qui s’ensuivit, divers aménagements ont modifié une partie du mobilier du sanctuaire, sans altérer pour autant la conception originelle de l’édifice.

Cette église a été voulue comme centre vital d’un collège jésuite. Comme l’ensemble de la construction scolaire, elle réfère par ses formes au style roman. L’architecte de l’église est Joseph Prémont.

L’église est dédiée à saint Jean Berchmans.

            Jean naît dans le Brabant, à Diest, en 1599.  Àpartir de 1612, il s’adonne aux études classiques à Malines.  C’est là qu’il entre dans la Compagnie de Jésus en 1616. Envoyé à Rome en 1618 pour y poursuivre ses études, au terme d’une courte maladie, il rend le dernier soupir dans la joie, le 13 août 1621.  Sa piété sincère, sa charité sans détours, sa constante bonne humeur l’avaient rendu cher à tous.  Il est fêté le 26 novembre.

LA FAÇADE

La façade à front du boulevard se dresse comme un avant-corps roman, formé d’une abside flanquée de deux tours. Le chœur de l’église Saint-Servais à Maastricht (12esiècle) servit de modèle. La façade est en moellons de marbre rose de Baelen.  Au milieu de l’abside est logée une niche avec une statue de l’archange Michel, patron du collège.  Deux portails romans s’ouvrent, à droite et à gauche de l’abside, en une sorte d’antichambre, assurant la transition avec le boulevard.

L’ASPECT INTĖRIEUR

La disposition intérieure se compose d’une nef centrale et de bas-côtés surmontés de tribunes, d’un transept non saillant et d’un chœur à abside flanquée de chapelles latérales. Le plan développe donc la forme d’une « croix latine » orientée dont le sommet (le chœur) et la base (le fond de l’église) se terminent par une abside.

Des colonnes monolithes, en granit bleu foncé de Labrador, se dressent sur des bases en marbre de Larrys crème. Les chapiteaux en pierre blanche d’Euville, aux motifs végétaux variés, forment, avec les socles et les baldaquins des statues, le principal motif ornemental de l’intérieur.

À cause des tribunes au-dessus des bas-côtés, les fenêtres de la nef ont de petites dimensions. Le rôle des tribunes est à la fois liturgique et structurel.  D’une part, elles abritaient des autels qui permettaient aux nombreux prêtres d’y célébrer leur messe, avant que le Concile ne remette en honneur le rite de la concélébration.  D’autre part, elles consolident la partie haute de la nef centrale à l’endroit de la retombée des voûtes d’ogives.

LES STATUES

Dans la nef centrale, au-dessus des chapiteaux, six statues de saints jésuites (on les reconnaîtra aux initiales peintes sur leur console) :

  1. à gauche, en remontant :
    1. Saint Alphonse Rodriguez (1533-1617), frère portier au collège de Majorque, fêté le 31 octobre.
    1. Saint François de Hieronymo (1642-1716), apôtre de Naples, fêté le 2 juillet.
    1. Saint Stanislas Kostka (1550-1568), novice polonais, décédé à Rome à l’âge de 18 ans, fêté le 13 novembre.
  2. à droite, en remontant :
  3. Saint Pierre Claver (1580-1654), apôtre pendant 37 ans des esclaves noirs en Colombie, fêté le 9 septembre.
  4. Saint Louis de Gonzague (1568-1591), jeune prince italien, mort à 23 ans au service des pestiférés, fêté le 21 juin.
  5. Saint François de Borgia (1512-1572), vice-roi de Catalogne. Devenu jésuite, il fut le troisième supérieur général de la Compagnie, fêté le 3 octobre.

Toutes ces statues sont l’œuvre du sculpteur gantois Oscar Sinia, excepté celle de St Alphonse Rodriguez et de St Pierre Claver, que sculpta le bruxellois C. Van de Capelle.

Près de la porte donnant sur le corridor :   Sainte Mathilde, statuette qui se trouvait dans une niche du retable de l’ancien maître-autel (« en souvenir d’une insigne bienfaitrice »). Atelier Wilmotte, de Liège. 

LES VITRAUX

1. Vitraux des fenêtres basses

En parcourant l’église à partir de la chapelle du Saint sacrement (à gauche) et en descendant vers l’abside du fond, pour remonter ensuite vers la chapelle de la Vierge, seize vitraux retracent des scènes évangéliques, reprises dans les contemplations des Exercices spirituels de Saint Ignace.

Quinze vitraux ont été réalisés par le verrier gantois Camille Ganton-Defoin, tandis que le dernier (Noces de Cana) sort de l’atelier Mayer de Munich.

2. Vitraux du choeur

Oeuvres du peintre verrier Auguste Stalins, d’Anvers, les cinq verrières du choeur présentent une « cour céleste ».

Au centre, la Trinité

« Pieta » du Père, qui soutient la croix.  Entre les visages du Père et du Fils, la colombe figure l’Esprit. Sous la Trinité, saint Michel, patron du collège, et saint Jean Berchmans, patron titulaire de l’église.

Autour de la Trinité

Rangée supérieure (de gauche à droite) :

  • les quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc, Jean) et les quatre docteurs de l’Eglise latine (Grégoire le Grand, Jérôme, Augustin, Ambroise).

Rangée inférieure :

  • huit saints de la Compagnie de Jésus : Louis de Gonzague, François de Borgia, François Xavier, Ignace de Loyola, Stanislas Kostka, François de Hieronymo, Pierre Claver et Alphonse Rodriguez.

3. Rosaces du Transept

À gauche : « Arbre de Jessé ». Autour de Marie, des personnages de l’Ancien Testament, ancêtres du Christ.

À droite : Autour de Saint Joseph, patron de la Belgique, douze saints et saintes de notre histoire nationale ou vénérés dans des villes belges.




LES PEINTURES

Des oeuvres du peintre anversois Ernest Wante (1872-1960)

restaurées en 2001

Chemin de croix

Les stations du Chemin de Croix sont des peintures à l’huile sur panneaux de bois. L’harmonie et la douceur des couleurs, la composition et les expressions des visages font de cet ensemble une belle réalisation de l’art chrétien, tel qu’on le concevait au début du XXesiècle. A remarquer la difficulté technique, élégamment surmontée par l’artiste, due au fait que le sommet de chaque station s’inscrit sous un arc trilobé.

La première station est précédée d’une représentation du Christ au Jardin des Oliviers.  La dernière est suivie d’une Résurrection.

Tympans des portes latérales

Au-dessus des portes latérales du transept, figurent deux toiles marouflées.

Le tympan de gaucheévoque la première communion de saint Louis de Gonzague(jésuite italien, 1558-1581), reçue des mains du cardinal Charles Borromée.  En dessous : la mort du même religieux. Cette peinture nous présente le prêtre sous les traits du premier recteur du collège, le Père Leroy. On reconnaît dans le porte-croix le fils de l’artiste.

Le tympan de droitenous fait découvrir deux traits de la dévotion de saint Jean Berchmans(jésuite belge, 1599-1621) : nous le voyons se rendant en pèlerinage à Montaigu, et signant de son sang le vœu de défendre toujours l’honneur de Notre-Dame.

LES ORGUES

Oeuvre d’Emile Kerkhoff, célèbre facteur bruxellois du début du siècle. Les orgues sont un instrument romantique à trois claviers et pédalier, comptant 36 jeux. Elles sont considérées comme l’une des plus belles orgues de la Capitale.Le buffet a été dessiné par Joseph Prémont, l’architecte de l’église. Les orgues furent inaugurées en 1910 par un récital auquel prit part Charles-Marie Widor.