A quand la réouverture?

       Le Bonjour des amis

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel- 25.04.2020

Quelques nouvelles de l’église….  Oui elle est si vide, mais éclairée… et il y a toujours Quelqu’un et quelques autres de passage … Certes il y fait un peu frais…  Vous êtes nombreux à interroger sur le moment où les célébrations pourront reprendre… Ce matin RTL TVi m’appelait en posant des questions que vous posez aussi. Voir ci-bas ma réponse telle qu’elle est sur le site web RTL.

Plus concrètement, quand nous pourrons célébrer à nouveau dans l’église et à ND des Apôtres, il y aura certainement la question des distanciations à respecter et d’autres règles à observer. Autant déjà se préparer à un non-retour-à-comme-avant… Mais difficile d’en dire plus aujourd’hui 25 avril. 

En attendant, nous poursuivons les eucharisties célébrées entre jésuites, et diffusées par le Facebook/Tommy Scholtes.

Nous faisons aussi quelques travaux d’aménagement avec l’équipe sono. Un nouveau Wifi a été installé à la chapelle ND des Apôtres ainsi qu’un rétroprojecteur qui permet d’afficher textes et images sur les murs.

15 haut-parleurs ont été remplacés dans l’église, ceux qui se trouvaient le long des murs. Ils avaient plus de 25 ans.

Si vous voulez (pouvez…) nous aider pour le financement… d’autant plus qu’il n’y a plus de collectes comme vous savez depuis plus d’un mois… votre soutien sera plus que bienvenu :

Compte bénéficiaire (IBAN) :             BE76  0016  7006  8295

Communication :  soutien aménagement sono Covid19

Le service Téléphonique Mitel est en place et fonctionne. N’hésitez jamais… Il y a presque tout le temps quelqu’un au bout du fil… 02739 33 65

Quand les églises belges vont-elles rouvrir ? Les Évêques de Belgique donnent une indication à ce sujet

Le coronavirus en Belgique touche aussi les églises et autres lieux de cultes. Les fidèles aimeraient beaucoup pouvoir profiter à nouveau de célébrations religieuses, mais les instances officielles, elles, préfèrent rester prudentes.

L’ouverture des églises et lieux de culte fait beaucoup parler. Nombreux sont les fidèles qui demandent à pouvoir à nouveau profiter de célébrations religieuses, qui sont aujourd’hui fermées au public. Le Conseil National de Sécurité a avancé l’hypothèse d’autoriser un plus grand nombre de personnes à assister à des funérailles, mais aucune autre information n’a été communiquée. Pour Tommy Scholtes, porte-parole des Évêques de Belgique, il est aujourd’hui possible d’envisager une réouverture des églises. Mais cela ne se fera pas dans la précipitation. « Nous sommes demandeurs, nous aimerions reprendre nos célébrations rapidement », explique-t-il. « Mais nous sommes dans un scénario de mélange intergénérationnel. Il s’agit du pire scénario possible, parce que cela concerne toute la société et exige le respect de règles strictes », tempère-t-il ensuite. « C’est possible de mettre cela en place, mais cela demandera du temps ».

Des conditions strictes

Pour pouvoir rouvrir les églises, Tommy Scholtes estime nécessaire de suivre le déroulement de la reprise des cours. « Eux aussi mélangent les générations. Si la rentrée scolaire du 18 mai est positive et se passe bien, nous pensons que nous pourrons faire partie du train suivant », détaille le porte-parole des Évêques de Belgique.

S’il est difficile d’avancer une date précise, il est cependant possible de donner quelques indications. « Nous devons accepter que le mélange de générations rend ces ouvertures compliquées », précise tout de suite Tommy Scholtes. « Nous ne pouvons pas prendre de risques inutiles, nous voulons éviter d’être un pôle à risque. Selon moi, nous pourrions, selon l’évolution de la situation, envisager une réouverture entre le 18 mai et le 8 juin »

Tout ceci reste évidemment très hypothétique. Le centre de crise indique d’ailleurs que la décision reviendra aux régions, qui auront sans doute accès à des recommandations. Tommy Scholtes, lui, confirme que des discussions concernant les églises auront lieu dans les prochaines semaines. »

Réflexion

Alors que le temps paraît s’allonger,
Se lisser, s’éterniser,
L’annonce d’un événement fait effet
Déjà de semi-levier :

Dès le 3 mai
Quelque chose devrait changer,
Nous dit-on,
Qui devrait, nous voulons ô combien le croire,
Changer quelque chose
Au cadran de nos montres et cerveaux,
Y apporter quelques iotas de nouveauté,
Avec leur vertu, en quelque sorte,
De nous donner de retrouver
Tout ce long temps perdu…

Un quelque chose que l’on attend,
Que l’on espère,
Que l’on voudrait capable
D’intensifier, de renouer
Tant de nos relations,
Dépecées et outrageusement calibrées
Depuis le début d’un confinement
Qui dure et s’étire…

À lire l’évangile de ce mardi
De la deuxième semaine de Pâques (Jean 3),
On découvre soudain,
Comme si cela nous avait échappé, en fait,
Comme si était resté caché
Depuis des millions d’années,
Au plus loin de nos mémoires,
Effacé de nos consciences, enkysté, refoulé
Malgré la ritualisation et la répétition
De son annonce et de sa célébration…

On redécouvre le « b a ba »
De notre vocation à « être en Christ »,
Notre vocation de baptisés,
La réalité de vie que Jésus nous a révélée
En son passage parmi nous
Sur la terre de Palestine,
Il y a…
Si peu d’années au fond…
(Car que sont 2000 et quelques ans
Au regard des années-lumière
De la création en son évolution ?)

Ce « b a ba » résonne
Dans l’évangile de ce jour,
Au cœur des paroles échangées
Entre Jésus et Nicodème.

Il sonne le glas de nos secondes,
Montres, calendriers,
De nos morbiers et pendules
À ponctuer le temps
En heures, mois, années :

« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il ne vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né
Du souffle de l’Esprit. »

Naître du Souffle de Dieu,
Naître de son Esprit…
Il le fallait donc ?
Ne le faut-il dès lors
Plus que jamais
Encore ?

Naître à nouveau,
Non du sein retrouvé d’une mère,
Mais de l’action créatrice
Du pneuma divin…

« Comment cela peut-il se faire ? »,
Questionne Nicodème,
Et nous avec !

« Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
À moins de naître d’en haut,
On ne peut voir le royaume de Dieu… »

« Amen, amen, je te le dis :
Personne, à moins de naître
De l’eau et de l’Esprit,
Ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il ne vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né
du souffle de l’Esprit. »

Il y a donc bien temps… et temps,
Durée perçue, mesurée… et éternité,
Naissance de chair…, naissance d’Esprit.

Si nous utilisions le temps qui passe,
Cet espace-temps jusqu’au 27 avril,
Jusqu’au 11 mai, jusqu’au 8 juin
Et jusqu’à tout le temps après…
Pour invoquer l’Esprit du Dieu vivant
Et le supplier de nous prendre
En cette naissance d’en-haut,
De nous y établir,
Dans la foi et l’espérance,
Dans cette charité
D’une vie en Lui trouvée à neuf,
Accueillie en sa simplicité,
Son amour intense et secret ?

Ce serait Pâques, vraiment,
En sa fécondité quotidienne,
Pâques en sa réelle gouvernance,
Venant du ciel, y retournant,
Pâques de Jésus fructifiant
Habitant le creux de notre temps,
Le convertissant en instants vivants,
En moments d’éternels commencements.

Sœur Isabelle Donegani (21.04.20, Suisse)

Une spiritualité pour des temps étranges

Le P. Brendan McManus sj, jésuite irlandais puise dans la spiritualité de saint Ignace de Loyola pour formuler dix conseils afin d’affronter la crise du Covid-19.

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Le P. Brendan McManus sj est l’auteur d’une série de livres comme entre autres Finding God in the Mess et Deeper in the Mess, écrits en collaboration avec Jim Deeds. Ils partagent une approche très terre-à-terre de la spiritualité dans la lignée de saint Ignace de Loyola qui presse ses compagnons et les gens de son temps à “chercher Dieu en toutes choses”.

Dans son introduction à ces dix conseils, le P. Brendan McManus sj écrit :

“Nous vivons un moment particulièrement éprouvant dans l’histoire de l’humanité. La crise du coronavirus est pour beaucoup source de préoccupations. Ils s’interrogent sur leur manière d’agir et sont minés par la peur.

Certains auront tendance à se comporter de manière égoïste ou irrationnelle. Leurs émotions les empêchent souvent de prendre de bonnes décisions.

Nous avons déjà vu des exemples de personnes qui se comportent de manière irresponsable, achetant et accumulant par panique au mépris des règles d’hygiène de base comme le respect des distances ou le lavage des mains. D’autres se font les chantres de théories de complot, d’autres encore spiritualisent le problème en y voyant des fléaux envoyés par Dieu et pensent naïvement que la foi en Dieu seule les protègera contre le virus.

Mais il y a aussi des exemples de véritable héroïsme (surtout de la part de ceux qui sont en première ligne), de bonne volonté, de solidarité humaine et de courage. Il y a toujours une issue, les peuples qui sont dans les ténèbres trouvent toujours le chemin de la lumière.

Saint Ignace de Loyola est un survivant : il a survécu à une blessure mortelle, à la convalescence, à une vie passée à mendier sur des routes et à une époque de grandes incertitudes. Il a développé une approche pour vivre dans les difficultés, basée sur son expérience et en utilisant des règles de base. En m’appuyant sur ses idées, j’aimerais humblement offrir quelques réflexions et conseils pratiques qui, je l’espère, seront de quelque utilité.”

  1. Vivre dans le réel

La première chose est d’accepter cette nouvelle réalité, cette nouvelle “normalité” qui s’impose à nous. C’est une transition douloureuse, un changement difficile à mesurer, alors que nous restons souvent accrochés au passé. Des choses élémentaires de la vie quotidienne comme se serrer la main, sortir ensemble et même aller à l’école ou au travail sont remises en question de manière radicale. La phrase bien connue d’Ignace “trouver Dieu en toutes choses” exige de nous que nous trouvions la paix et habitions cette réalité nouvelle que nous n’avons pas choisie. La première chose est donc d’accepter cet état de fait comme un nouvel état “normal”. Nous devons suivre de nouvelles consignes et nous sommes tous appelés à changer certains comportements pour nous protéger et surtout pour protéger les autres, en particulier ceux que l’on considère comme plus vulnérables ou qui ont une santé fragile. Ici, les sciences médicales dictent notre approche et c’est d’autant plus légitime que ce sont les institutions médicales qui supportent l’essentiel du poids de la situation. Ce n’est pas le moment de développer des théories particulières, des approches alternatives ou des méthodes qui n’ont pas fait leurs preuves.

  1. Affronter tes peurs

Il est normal de ressentir des peurs profondes, de l’angoisse, et de se sentir préoccupé face à la situation actuelle, mais il est tout aussi important de ne pas se laisser dominer par elles. La peur n’est pas bonne conseillère et ne doit pas nous guider, car elle s’avère en fin de compte paralysante. Saint Ignace de Loyola nous recommande d’agir directement contre des forces négatives comme la peur, lesquelles ne mènent pas à une bonne prise de décision. Il utilise pour cela l’expression agere contra, ce qui signifie “agir à l’opposé”. La clé ici pour saint Ignace de Loyola est d’aller à l’encontre de ces forces, d’être proactif et de ne pas baisser les bras. On pourrait résumer cela en quelques mots : “ressens la peur et agis ensuite de la meilleure manière possible”. Considère que tu es mortel et combien la crise actuelle met en relief la fragilité de la vie. Le paradoxe est que, si nous acceptons cela, nous pourrons vivre la vie en vérité et agir comme il convient. Chaque nouveau jour est un don, on l’emprunte à l’avenir. Le fait que nous existions est déjà en soi un miracle. Normalement, nous sommes tellement habitués à vivre que nous prenons le don de la vie comme un dû. Or c’est le divin qui nous tient et nous aime. Prenons le temps pour considérer et laisser descendre en nous cette pensée vivifiante. Il n’y a pas à en avoir peur. En fait, c’est même l’occasion de mettre de l’ordre dans nos affaires, de faire le point, de reconnaître échecs et triomphes et d’y percevoir la main de l’Esprit Saint. Réfléchissons à la question posée par la poétesse Mary Oliver : “Que feras-tu de ta vie, sauvage et précieuse ?”

  1. Éviter les extrêmes

Des situations extrêmes peuvent nous mener à des réactions extrêmes. Un extrême est d’être tellement dépassé que sommes paralysés par la peur et incapables de mettre en pratique les instructions qui nous sont demandées pour combattre le virus. L’autre extrême est la tentation de nier ou de sous-estimer les risques. Si tu es jeune, tu peux te croire résistant à tout ou si tu es âgé, tu te trouves apathique et démotivé. Dans les deux cas la question inutile “qu’est-ce que j’en ai à faire” risque d’être le moteur de ton action. Entre ces deux extrêmes, il y a la place où la plupart d’entre nous sont appelés à nous situer. Nous pouvons dès lors prendre toutes les précautions requises et trouver une manière de vivre avec ces limites imposées, dans un équilibre d’attention à soi et aux autres. Le but est d’accepter la situation et de prendre des mesures raisonnables et adaptées en trouvant, espérons-le, du sens et un but pour vivre cette nouvelle réalitéSaint Ignace de Loyola utilise le mot “discernement” pour indiquer comment prendre de bonnes décisions. Cela nécessite de prendre le temps, d’être conscient du tiraillement des extrêmes tout en recherchant ce qui est le plus raisonnable. Cela demande également de bien peser les alternatives, de prendre conseil et d’en évaluer les fruits.

  1. Viser la lumière

Un des points majeurs de notre foi chrétienne est que, quand nous sommes entourés de ténèbres, nous sommes aussi appelés à rester fidèles et à nous laisser guider par la lumière, aussi ténue soit-elle. Gardons en mémoire la dynamique de la Croix. C’est dans les moments d’obscurité et d’abandon apparent que Dieu est à l’œuvre de la manière la plus puissante. Dieu est aussi avec nous dans le désordre des choses. La joie de la Résurrection suit toujours l’angoisse de la Croix. Il est important de reconnaître qu’ici aussi, nous avons à poser des choix et il est important de savoir comment nous agissons. Nous devons assumer des responsabilités et agir avec sagesse, sans être paralysé par la peur ou à l’opposé agir sous le coup de l’impulsivité – par exemple en achetant et en accumulant. De nouvelles opportunités s’ouvrent à nous pour être davantage solidaires, pour soutenir les autres et construire la communauté. Étrangement, les smartphones et les réseaux sociaux offrent de parfaites solutions pour garder la distance tout en restant en contact, de telle sorte que les gens ressentent notre présence.

  1. Garder un équilibre

En temps de crise ou de tempête, il est très important d’être enraciné pour ne pas être balloté à tout vent. Saint Ignace de Loyola recommande de garder les yeux fixés sur le chemin, un pas après l’autre, en avançant résolument. C’est l’image d’un voyage ou d’un pèlerinage : on reste attentif à ses pieds et on fait confiance au sentier. Cela implique que la base soit acquise : repos, structure, régime, exercice physique, des relations sociales adaptées et de l’occupation. Le danger dans ces temps de remous sociaux importants est que les gens soient effrayés, énervés et agissent irrationnellement. Nous risquons de perdre de vue l’importance d’assurer d’abord les fondements, de détourner notre regard de la route pour regarder la tempête. Certes, on peut comprendre que cela arrive, mais nous avons aussi le pouvoir de contrôler notre propre comportement et notre bien-être physique et mental. Cela implique d’être attentifs à nos besoins humains et leur apporter une réponse saine et équilibrée.

  • Bien manger, éviter le grignotage ou la malbouffe.
  • Faire de l’exercice physique en ne restant pas trop longtemps assis.
  • Rester connectés aux autres, ne pas rester trop isolé.
  • Essayer de faire bon usage du temps qui nous est donné en mettant en place des structures et des habitudes.

C’est un défi, mais c’est possible. On compte généralement entre six et sept semaines pour mettre en place une nouvelle routine. Prendre de bonnes habitudes est un gage de réussite. Faisons-le peu à peu, un pas après l’autre, mais continuons d’avancer.

  1. Évaluer ses points faibles

Saint Ignace de Loyola recommande de renforcer nos défenses quand nous sommes attaqués et il nous rappelle que ce sont souvent nos faiblesses et nos vulnérabilités qui sont exploitées. Il prend l’image d’un château assiégé. Les envahisseurs ne prennent pas l’entrée principale d’assaut, mais ils cherchent une porte arrière qui n’est pas gardée ou bien une faille dans la muraille. La crise sanitaire que nous connaissons réveille de profondes peurs de perte de contrôle, de structures qui s’écroulent, etc. Cela peut facilement alimenter une faiblesse préexistante, des soucis, des obsessions et des comportements extrêmes (pensons par exemple à quelqu’un qui souffre de troubles compulsifs obsessionnels : il sera facilement envahi par des angoisses de contamination). Une règle ignatienne de base dans ces cas est de travailler sur les points faibles et de les combattre. Si, par exemple, je reconnais que je suis d’un naturel peureux ou anxieux, je me concentrerai d’abord sur ces points-là. Cela renforce la confiance en soi. J’ai maintenant une stratégie. Je ne dois pas tout réparer, mais en faire juste assez pour boucher les trous. Peut-être des techniques psychologiques peuvent être utiles comme la Thérapie Cognitive Comportementale, laquelle s’interroge sur la rationalité de certaines pensées. Ou bien une prière centrée peut aider à ce que la grâce de Dieu se porte sur de vieilles blessures.

  1. La vraie prière

Nous vivons un temps propice à la prière. Elle est une réponse naturelle à l’incertitude et à une perte de contrôle. Elle nous permet d’être en communication avec le divin. Elle nous donne d’agir et de vivre sans peur. La prière peut être aussi simple qu’une conversation ou un dialogue avec le créateur, la source de notre être. La clé est de nous présenter à Dieu tel que nous sommes, avec nos peurs et nos tracas et lui demander son aide et son accompagnement. Confie tout à Dieu, toutes nos peurs et nos soucis. Cela peut être difficile, dans la mesure où nous voulons garder le contrôle. Il est difficile de demander de l’aide alors que la culture moderne méprise l’idée du divin et toute autre manière de vivre que l’existence individuelle et solitaire dans un monde matériel. Cependant, il y a autre chose qui est en jeu dans les temps extraordinaires que nous connaissons. La précarité de la vie se révèle à nous. Nous comprenons mieux que nous sommes interconnectés et en recherche d’une communauté. Il y a là un appel à embrasser notre humanité avec ses limites tout en reconnaissant notre besoin d’un amour plus grand. Il ne s’agit pas d’une théorie ou d’un concept, mais bien d’une expérience. Essayons et regardons ce qui se passe.

  1. Concentre-toi sur ce que tu peux faire

Il y a bien entendu beaucoup de choses que nous n’avons pas le droit de faire sans contrevenir aux directives officielles, mais il y en a beaucoup que nous pouvons faire sans risque. Nous pouvons regarder la crise comme une opportunité pour nous améliorer, devenir meilleur et aider les autres et ne pas rester dans la négativité et dans la peur. Essayons de cheminer vers la gratitude, en remerciant pour les petites choses. Prenons un moment en fin de journée pour la relire et repérer les moments de lumière qui ne peuvent se voir qu’avec perspicacité et réflexion. Développer la gratitude est un puissant antidote contre la négativité et l’apathie.

Il y a un bon nombre d’exemples d’actions positives que bien des personnes font déjà. Nous pouvons d’ores et déjà :

  • Être en lien avec les voisins, surtout les personnes âgées ou vulnérables.
  • Rester en forme en surveillant son alimentation, en veillant à garder un équilibre de vie et en sortant prendre l’air.
  • Bien utiliser notre temps, commencer de nouveaux loisirs.
  • Saisir l’opportunité pour construire et renforcer les relations avec la famille et les amis.
  • Considérer ce dont nous pouvons nous passer.
  • Tous nous avons des dons et des talents, quelque chose à offrir aux autres.

Nous pouvons prier avec le problème, tout en gardant notre attention mobilisée sur les solutions.

  1. Le plus grand bien

Il y a un dilemme dans la théorie des jeux qui veut qu’un joueur seul reçoive une faible récompense s’il joue égoïstement, mais qu’en jouant collectivement, ils reçoivent ensemble une récompense bien plus grande. C’est une parfaite illustration de ce que nous vivons pour le moment. Agir égoïstement en accumulant des réserves de denrées et en ne se protégeant que soi-même, est une stratégie de court terme. Chacun sait que la seule solution qui fonctionne sur le long terme est de collaborer. “Il y a assez à manger pour tout le monde”, tel est le mantra des supermarchés, mais ce n’est vrai que si les gens agissent avec modération et d’une manière responsable. Voilà une vérité qui donne à réfléchir. Chacun est appelé à garder son calme et à coopérer pour faire un bon usage des denrées alimentaires et des ressources médicales. Nous devons coopérer et nous supporter pour vivre cela sur le long terme, pendant des mois. Sortir de soi pour aller vers les autres nous décentre de nous-mêmes pour le bien du donneur comme de celui qui reçoit. Saint Ignace de Loyola nous dit que “l’amour se montre davantage dans les actes que dans les mots”. Nous ne devons pas sous-estimer l’impact d’un mot, d’un texte ou d’une prière pour un autre en ces moments exceptionnels que nous connaissons.

  1. Prendre de bonnes décisions

Maintenant plus que jamais, nous devons nous assurer de prendre les bonnes décisions. Certains aspects fondamentaux des consignes sanitaires demandent que nous fassions les bons choix. Si nous manifestons certains symptômes de la maladie par exemple, il est important de rechercher l’aide médicale nécessaire ou bien de faire des tests. Il est tout aussi crucial de protéger les autres par notre comportement responsable, quitte parfois à nous retirer, à prendre nos distances. Certaines règles ignatiennes pour le discernement peuvent s’avérer utiles ici : rassembler un maximum d’informations, porter de bons jugements sur les situations et sur les gens et agir de manière responsable et socialement éthique. Inévitablement, nous rencontrerons des personnes aux prises avec des décisions complexes et difficiles à prendre, car elles impliquent d’autres personnes, parfois elles-mêmes vulnérables. Elles auront besoin de conseils, de consulter sagement et de décider la tête froide. Pour chacun de nous, il est particulièrement important de ne pas paniquer et de ne pas se laisser dicter notre comportement par les émotions. Il est bien-sûr tout à fait compréhensible en ces circonstances sans précédent que nous ressentions de fortes émotions, mais elles peuvent s’avérer être un obstacle à une bonne prise de décision. Il peut être utile de faire la liste du pour et du contre, de prendre le rôle de notre propre avocat du diable et d’essayer de trouver des solutions créatives aux problèmes. Saint Ignace de Loyola insiste sur le fait qu’en période d’agitation, nous ne changions pas les décisions fermes que nous avions prises auparavant et surtout, que nous évitions de paniquer en prenant des décisions inconsidérées sous l’effet de la peur.

Le véritable sens du Carême

Pour les chrétiens, notre manière de comprendre le Carême est mise à rude épreuve, alors que nous essayons de répondre au défi de trouver Dieu dans la situation nouvelle et effrayante que nous vivons. Nous devrons sans doute changer des habitudes et des convictions anciennes alors que nous marchons résolument, pas à pas, le long du chemin sur lequel Dieu nous conduit dans ces temps d’incertitude. “C’est l’amour que je veux et non les sacrifices”, nous dit le prophète en nous révélant le projet de Dieu. Cela nous conduit tout droit vers l’essentiel, vers la conviction qu’il y a un sens et une raison dans notre comportement quand nous le faisons de manière responsable et avec compassion.

Cette aventure est porteuse d’une espérance qui frayera son chemin en traversant cette crise, tout comme la Croix n’est pas la fin. Comme l’a dit le pape François : “Ce sentier est difficile, tout comme l’amour est difficile, mais c’est un sentier plein d’espérance. Je dirais même plus : l’exode du Carême est en fait le chemin sur lequel l’espérance prend forme”.

P. Brendan McManus sj,
Traduit de l’anglais

Les églises fermées, un signe de Dieu ?

Dans LA VIE. Publié le 24/04/2020 à 11h21 – Tomás Halik

 
 Le Père Tomas Halik (en photo), professeur de sociologie à l’université de Prague, nous livre une analyse décapante sur la fermeture des églises face au coronavirus. Ondrej Deml/AP/SIPA

Le Père Tomas Halik (en photo), professeur de sociologie à l’université de Prague, nous livre une analyse décapante sur la fermeture des églises face au coronavirus.

L’Église doit sortir de son confinement spirituel, estime Tomás Halík, le grand intellectuel tchèque. La Vie publie la version française d’un texte sur le covid-19 qui suscite déjà le débat en Europe et aux États-Unis. Professeur de sociologie à l’université de Prague, l’auteur a été ordonné prêtre clandestinement durant le régime communiste.

« Lors de grandes calamités, il est naturel de se préoccuper d’abord des besoins matériels pour survivre. Mais on ne vit pas que de pain. Le temps est venu d’examiner les implications plus profondes de ce coup porté à la sécurité de notre monde. L’inéluctable mondialisation semble avoir atteint son apogée. La vulnérabilité générale d’un monde global saute maintenant aux yeux. Quel genre de défi cette situation représente-t-elle pour le christianisme, pour l’Église et pour la théologie ?

L’Église devrait être un « hôpital de campagne ». Par cette métaphore, le pape veut dire que l’Église ne doit pas rester dans un splendide isolement, mais doit se libérer de ses frontières et apporter de l’aide là où les gens sont physiquement, mentalement, socialement et spirituellement affligés. Oui, c’est comme cela que l’Église peut se repentir des blessures infligées tout récemment par ses représentants aux plus faibles.

Si l’Église doit être un « hôpital », elle doit bien sûr offrir les services sanitaires, sociaux et caritatifs qu’elle a offerts depuis l’aube de son histoire. Mais en tant que bon hôpital, l’Église doit aussi remplir d’autres tâches. Elle a un rôle de diagnostic à jouer, en identifiant les « signes des temps ». Un rôle de prévention, en créant un « système immunitaire » dans une société où sévissent les virus malins de la peur, de la haine, du populisme et du nationalisme. Et un rôle de convalescence, en surmontant les traumatismes du passé par le pardon.

Les églises vides, un signe et un défi

L’an dernier, juste avant Pâques, Notre-Dame de Paris a brûlé. Cette année, pendant le Carême, il n’y a pas eu d’offices religieux dans des centaines de milliers d’églises sur plusieurs continents, ni dans les synagogues et les mosquées. En tant que prêtre et théologien, je réfléchis à ces églises vides ou fermées comme un signe et un défi de Dieu.

Comprendre le langage de Dieu dans les évènements de notre monde exige l’art du discernement spirituel, qui à son tour appelle un détachement contemplatif de nos émotions exacerbées et de nos préjugés, ainsi que des projections de nos peurs et de nos désirs. Dans les moments de désastre, les « agents dormants d’un Dieu méchant et vengeur » répandent la peur. Ils en font un capital religieux pour eux-mêmes. Pendant des siècles, leur vision de Dieu a apporté de l’eau au moulin de l’athéisme.

Je ne vois pas Dieu comme un metteur en scène de mauvaise humeur, assis confortablement dans les coulisses des évènements. Je le vois plutôt comme une source de force, opérant chez ceux qui font montre de solidarité et d’amour désintéressé dans de telles situations. Oui, y compris ceux qui n’ont pas de « motivation religieuse » pour leur action ! Dieu est amour humble et discret.

N’avons-nous pas déjà été avertis par ce qui se passe dans de nombreux pays, où de plus en plus d’églises, de monastères et de séminaires se vident et ferment leur porte ?

Mais je ne peux m’empêcher de me demander si le temps des églises vides et fermées n’est pas une sorte de vision nous mettant en garde contre ce qui pourrait se passer dans un avenir assez proche : c’est à cela que pourrait ressembler dans quelques années une grande partie de notre monde. N’avons-nous pas déjà été avertis par ce qui se passe dans de nombreux pays, où de plus en plus d’églises, de monastères et de séminaires se vident et ferment leur porte ? Pourquoi avons-nous pendant si longtemps attribué cette évolution à des influences externes (« le tsunami séculier ») au lieu de comprendre qu’un autre chapitre de l’histoire du christianisme arrive à son terme et qu’il est temps de se préparer pour un nouveau ?

Cette époque de vide dans les bâtiments d’église révèle peut-être la vacuité cachée des Églises et leur avenir probable, à moins qu’elles ne fassent un sérieux effort pour montrer au monde un visage totalement différent. Nous avons beaucoup trop cherché à convertir le monde et beaucoup moins à nous convertir nous-mêmes par un changement radical de l’ « être chrétien ».

Quand l’Église médiévale a fait un usage excessif des interdits comme sanction et que ces « grèves générales » de toute la machine ecclésiastique signifiaient que les services religieux n’avaient plus lieu et que les sacrements n’étaient plus administrés, les gens ont commencé à rechercher de plus en plus une relation personnelle avec Dieu, une « foi nue ». Les fraternités laïques et le mysticisme se sont multipliés. Cet essor du mysticisme a sans aucun doute contribué à ouvrir la voie à la Réforme. Non seulement celle de Luther et de Calvin mais aussi la réforme catholique, liée aux Jésuites et au mysticisme espagnol. Peut-être que la découverte de la contemplation pourrait aider à compléter la « voie synodale » vers un nouveau concile réformateur.

Un appel à la réforme

Je ne vois pas en quoi une solution succincte sous forme de substituts virtuels serait une solution suffisante à l’heure où le culte public est interdit. De même, pensions-nous vraiment répondre au manque de prêtres en Europe en important des « pièces de rechange » pour la machinerie ecclésiale à partir d’entrepôts apparemment sans fond en Pologne, en Asie et en Afrique ? Nous devrions accepter l’actuel sevrage des services religieux et du fonctionnement de l’Église comme un kairos, une opportunité pour nous arrêter et nous engager dans une réflexion approfondie devant Dieu et avec Dieu. Cet « état d’urgence » est un révélateur du nouveau visage de l’Église.

Nos paroisses, nos congrégations, nos mouvements et nos monastères devraient se rapprocher de l’idéal qui a donné naissance aux universités européennes : une communauté d’élèves et de professeurs, une école de sagesse, où la vérité est recherchée à travers le libre débat et aussi la profonde contemplation. De tels îlots de spiritualité et de dialogue pourraient être la source d’une force de guérison pour un monde malade. La veille de l’élection papale, le cardinal Bergoglio a cité un passage de l’Apocalypse dans lequel Jésus se tient devant la porte et y frappe. Il a ajouté : aujourd’hui, le Christ frappe de l’intérieur de l’Église et veut sortir. Peut-être est-ce ce qu’il vient de faire.

Où est la Galilée d’aujourd’hui ?

Depuis des années je réfléchis au texte bien connu de Friedrich Nietzsche sur le « fou » (le fou qui est le seul à pouvoir dire la vérité) proclamant « la mort de Dieu ». Ce chapitre s’achève quand le fou va à l’église pour chanter Requiem aeternam deo et demande : « Après tout, que sont vraiment ces églises sinon les tombeaux et les sépulcres de Dieu ? » Pendant longtemps, plusieurs aspects de l’Église me paraissaient de froids et opulents sépulcres d’un dieu mort. Beaucoup de nos églises ont été vides à Pâques cette année. Mais nous avons pu lire chez nous les passages de l’Évangile sur le tombeau vide. Si le vide des églises évoque le tombeau vide, n’ignorons pas la voix d’en haut : « Il n’est pas ici. Il est ressuscité. Il vous précède en Galilée. » Où se trouve la Galilée d’aujourd’hui, où nous pouvons rencontrer le Christ vivant ?

Dans le monde, le nombre de « chercheurs » augmente à mesure que le nombre de « résidents » (ceux qui s’identifient avec la forme traditionnelle de la religion et ceux qui affirment un athéisme dogmatique) diminue. En outre, il y a bien sûr un nombre croissant d’« apathiques » – des gens qui se moquent des questions de religion ou de la réponse traditionnelle qu’on leur donne. La principale ligne de démarcation n’est plus entre ceux qui se considèrent croyants et ceux qui se disent non-croyants. Il existe des « chercheurs » parmi les croyants (ceux pour qui la foi n’est pas un « héritage » mais un « chemin ») comme parmi les « non-croyants », qui, tout en rejetant les principes religieux proposés par leur entourage, ont cependant un désir ardent de quelque chose pour satisfaire leur soif de sens. Là est la Galilée d’aujourd’hui.

À la recherche du Christ parmi les chercheurs

La Théologie de la Libération nous a enseigné à chercher le Christ parmi ceux qui sont en marge de la société. Mais il est aussi nécessaire de le chercher chez les personnes marginalisées au sein de l’Église, parmi ceux « qui ne nous suivent pas ». Si nous voulons nous connecter avec eux comme disciples de Jésus, nous allons devoir abandonner beaucoup de choses.

Il nous faut abandonner bon nombre de nos anciennes notions sur le Christ. Le Ressuscité est radicalement transformé par l’expérience de la mort. Comme nous le lisons dans les Évangiles, même ses proches et ses amis ne l’ont pas reconnu. Nous n’avons pas à prendre pour argent comptant les nouvelles qui nous entourent. Nous pouvons persister à vouloir toucher ses plaies. En outre, où serons-nous sûrs de les rencontrer sinon dans les blessures du monde et les blessures de l’Église, dans les blessures du corps qu’il a pris sur lui ?

Nous devons abandonner nos objectifs de prosélytisme. Nous n’entrons pas dans le monde des chercheurs pour les « convertir » le plus vite possible et les enfermer dans les limites institutionnelles et mentales existantes de nos Églises. Jésus, lui non plus, n’a pas essayé de ramener ces « brebis égarées de la maison d’Israël » dans les structures du judaïsme de son époque. Il savait que le vin nouveau doit être versé dans des outres nouvelles.

Nous devons apprendre à élargir les limites de notre compréhension de l’Église.

Nous voulons prendre des choses nouvelles et anciennes dans le trésor de la tradition qui nous a été confié et les faire participer à un dialogue dans lequel nous devons apprendre les uns des autres. Nous devons apprendre à élargir les limites de notre compréhension de l’Église. Il ne nous suffit plus d’ouvrir magnanimement une « cour des gentils ». Le Seigneur a déjà frappé « de l’intérieur » et est sorti – et il nous appartient de le chercher et de le suivre. Le Christ a franchi la porte que nous avions verrouillée par peur des autres. Il a franchi le mur dont nous nous sommes entourés. Il a ouvert un espace dont l’ampleur et l’étendue nous donnent le tournis.

L’Église primitive des juifs et des païens a vécu la destruction du temple dans lequel Jésus priait et enseignait à ses disciples. Les juifs de cette époque ont trouvé une solution courageuse et créative : ils ont remplacé l’autel du temple démoli par la table familiale, et la pratique du sacrifice par celle de la prière privée et communautaire. Ils ont remplacé les holocaustes et les sacrifices de sang par le « sacrifice des lèvres » : réflexion, louange et étude des Écritures. À peu près à la même époque, le christianisme primitif, banni des synagogues, a cherché une nouvelle identité propre. Sur les décombres des traditions, les juifs et les chrétiens apprirent à lire la Loi et les prophètes à partir de zéro et à les interpréter à nouveau. Ne sommes-nous pas dans une situation similaire ?

Dieu en toutes choses

Quand Rome est tombé au début du Ve siècle, les païens y ont vu un châtiment des dieux à cause de l’adoption du christianisme. Les chrétiens y ont vu une punition de Dieu adressée à Rome, qui avait continué à être la putain de Babylone. Saint Augustin a rejeté ces deux explications. Il a développé sa théologie du combat séculaire entre deux « villes » adverses : non pas entre les chrétiens et les païens, mais entre deux « amours » habitant le cœur de l’homme : l’amour de soi, fermé à la transcendance (Amor sui usque ad contemptum Deum) et l’amour qui se donne et trouve ainsi Dieu (amor Dei usque ad contemptum sui). La période actuelle de changement de civilisation n’appelle-t-elle pas une nouvelle théologie d’histoire contemporaine et une nouvelle compréhension de l’Église ?

« Nous savons où est l’Église, mais nous ne savons pas où elle n’est pas », nous a enseigné le théologien orthodoxe Evdokimov. Peut-être ce que le dernier concile a dit sur la catholicité et l’œcuménisme doit-il acquérir un contenu plus profond ? Le moment est venu d’élargir et d’approfondir l’œcuménisme, d’avoir une « recherche de Dieu en toutes choses » plus audacieuse.

Nous pouvons, bien sûr, accepter ces églises vides et silencieuses comme une simple mesure temporaire bientôt oubliée. Mais nous pouvons aussi l’accueillir comme un kairos – un moment opportun « pour aller en eau plus profonde » dans un monde qui se transforme radicalement sous nos yeux. Ne cherchons pas le Vivant parmi les morts. Cherchons-le avec audace et ténacité, et ne soyons pas surpris s’il nous apparaît comme un étranger. Nous le reconnaîtrons à ses plaies, à sa voix quand il nous parle dans l’intime, à l’Esprit qui apporte la paix et bannit la peur. »