Le Bonjour du 25 janvier 2020

Le Bonjour des Amis de l’église St-Jean Berchmans ° St-Michel 28.01.2020

Dimanche 26 janvier : Dimanche de la Parole

Interview à Rome du Père Jean-Louis Ska sj (Exégète à Rome) sur le Dimanche de la Parole de Dieu 26 janvier 2020

Partons du Pape François, qui a institué ce Dimanche de la Parole de Dieu. Pensons à ses homélies à Sainte-Marthe, à ses appels répétés à garder sur soi une petite Bible… Aurait-il perçu une urgence spirituelle pour notre époque ? Faut-il retrouver le goût de la Parole de Dieu ?

Je pense que oui, certainement dans le monde catholique, la Bible n’a pas l’importance qu’elle a par exemple dans le monde protestant ou dans le monde juif. Le «bon protestant», autrefois au moins, lisait tous les jours une page de la Bible. Et dans le monde juif, un «bon juif pieux», normalement, lisait – mais sans doute y en a-t-il encore certains qui le font aujourd’hui – une page de la Torah, donc du Pentateuque, des cinq premiers livres de la Bible, et le commentaire de Rashi – de Rabbi Chlomo ben Itzhak, du Moyen-Âge, un grand commentaire. Je ne sais pas si beaucoup de catholiques ont jamais pris cette habitude de lire la Bible au moins tous les jours. Peut-être que cette initiative va rappeler aux bons chrétiens que la Bible est au centre de leur vie ; c’est l’un des éléments essentiels de notre formation chrétienne.

«Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ», disait saint Jérôme. Vous avez évoqué ce contact moins fréquent avec les Écritures. On peut aussi relever une certaine ignorance vis-à-vis de la Bible. Comment peut-on l’expliquer ?

C’est certainement le fuit d’une longue histoire, entre autres à partir de la Réforme. Il ne faut pas oublier que pendant un certain temps, il était interdit d’avoir la Bible, interdit de lire la Bible. Tout cela a changé bien entendu, petit à petit, et certainement à partir du Concile Vatican II, qui a beaucoup encouragé la Bible. D’ailleurs j’enseigne à l’Institut Biblique, et juste après le Concile, le nombre des étudiants a doublé, tout simplement. Même dans les séminaires, on enseignait peu la Bible, on en enseignait l’essentiel. On se servait de la Bible : on s’est beaucoup servi de la Bible en théologie, pour trouver les arguments en faveur des grandes thèses, de la dogmatique, de la christologie, de l’ecclésiologie, mais on ne lisait pas la Bible comme telle, au fond. Et c’est certainement ce qui a changé à partir du Concile… et déjà auparavant. Bien sûr, l’École Biblique de Jérusalem a beaucoup contribué à rendre la lecture de la Bible plus populaire dans le monde francophone. Il y a eu d’autres initiatives, comme par exemple dans le monde liturgique : on a commencé à relire davantage, à remettre en valeur la lecture de la Bible, de l’Ancien et du Nouveau Testament dans la liturgie. Mais c’est vrai qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire, parce que la Bible n’est pas facile à lire. Ce n’est pas tout à fait la même chose de lire L’Iliade ou L’Odyssée ou L’Énéide ou La Chanson de Rolland, mais enfin ce n’est pas tout à fait notre langue, et surtout ce n’est pas écrit dans le style auquel nous sommes habitués. Il faut du temps pour entrer, il faut du temps pour s’habituer… Il y a beaucoup de textes qui sont très concis, donc il faut s’habituer à aller chercher l’arrière-fond. Il faut comprendre aussi les conventions de ces textes, avant de pouvoir mieux les comprendre.

Avez-vous des «petits trucs» concrets pour rentrer dans la Parole de Dieu, pour savoir prendre le temps à une époque où tout va vite ?

L’important serait de faire comme les juifs pieux, de lire non seulement la Bible, mais de lire aussi un commentaire. La Bible, c’est une partition. Je vais reprendre un image de mon professeur Luis Alonso qui disait «le texte, c’est une partition, une partition de musique. Mais ce n’est pas de la musique. Il y a de la musique lorsqu’on interprète. Donc lorsqu’on donne la musique, il faudrait donner aussi l’instrument qui permet de le jouer». Et cela pour les Juifs, c’est Rashi, c’est une interprétation qui permet d’interpréter soi-même.

Un moyen très simple, c’est d’avoir une bonne traduction et une bonne Bible. Tout le monde ne peut pas lire dans le texte original bien sûr, tout le monde ne connaît pas le grec, l’araméen ou l’hébreu… mais d’avoir une Bible avec des introductions et des notes, et surtout des références marginales. Et donc d’aller chercher, voir ces références, d’aller voir ces autres textes, et de se créer une « carte » de la Bible, d’aller voir les textes parallèles, semblables, apparentés, et finalement de se familiariser petit à petit avec cet immense paysage qu’est le texte biblique, et de commencer à lire quelques commentaires classiques à propos des textes bibliques. Il y a toute une série de collections en français, et il y a encore des collections qui sont en train de se publier.

C’est peut-être important de commencer avec le Nouveau Testament, que l’on connaît un petit peu mieux. On ne le connaît pas si bien que ça, mais on le connaît quand même un peu mieux que l’Ancien Testament. L’Ancien Testament est difficile, il y a beaucoup de pages très difficiles même.

Y a-t-il quand même quelques « portes d’entrées » dans l’Ancien Testament ? 

Oui, ce sont les beaux textes de la Genèse, l’histoire de Joseph par exemple se lit très bien, la réconciliation d’une famille qui s’était divisée… Ou bien les récits sur Abraham. Peut-être un peu moins connu mais très intéressants aussi, ce sont les récits sur Jacob. Et puis il y a les récits de la Genèse, mais ils ont été tellement exploités qu’on a finalement du mal à les relire avec des yeux neufs : les récits de la Création, de la chute, le Déluge, la tour de Babel… Si on aime un peu la poésie, on peut lire les psaumes. Ils ne sont pas toujours faciles, il y a parfois des expressions, des phrases ou des façons de parler qui peuvent choquer, comme les malédictions contre les ennemis. Nous ne sommes plus habitués à ça, nous sommes plus habitués au style des Béatitudes et à l’amour des ennemis plutôt qu’aux malédictions des ennemis. Mais enfin, avec un peu d’habitude on peut entrer dans la poésie et la prière des psaumes. Il y a aussi quelques grands textes prophétiques, mais ils sont un peu plus difficiles, car il faut à chaque fois les resituer dans un contexte historique et ce n’est pas toujours très simple : là c’est important aussi d’avoir une bonne Bible avec de bonnes introductions et des notes.

À une époque à tout passe par l’image – dans la publicité,  les photos… -, comment se confronter à une tradition écrite et orale, mais sans les images ?

Ce n’est pas très simple. À nouveau je vais citer mon professeur Luis Alonso Schökel qui disait: «Le problème des étudiants de notre Institut Biblique, ce n’est pas de lire la Bible, c’est de lire». Réapprendre à lire. Bien sûr nous avons des images et bien souvent, au lieu d’un roman nous regardons un film, ou des choses de ce genre-là. Mais il faut réapprendre à lire car c’est nous qui formons les images. À partir des mots, des phrases, des métaphores, à partir des expressions et surtout des conventions littéraires de la Bible, c’est à nous de recréer un monde, recréer un univers, recréer les émotions, recréer les convictions, et retrouver les valeurs fondamentales… c’est cela qui est important : lorsqu’on lit, on interprète et donc on donne sens, on fait chanter les textes. Il faut réapprendre à faire chanter les textes. Lorsqu’on regarde la télévision ou un film, la musique nous est donnée. Ici, c’est à nous de chanter, de jouer les textes.

Peut-être qu’apprendre des phrases par cœur peut aider?

Certainement. Ça peut aider d’apprendre certains récits, certains poèmes, comme les psaumes, ou certains passages du Cantique des cantiques. On peut les réapprendre par cœur et se les réciter lorsqu’on se promène, lorsqu’on est dans l’autobus, dans le train ou à l’aéroport… Ou quelques phrases importantes ; il y a de très belles phrases qu’on retrouve dans la Bible, dans les Proverbes par exemple, il y a certains proverbes qui sont très bien ciselés. Les réapprendre et se les répéter. Cela entre dans la mémoire et nourrit la mémoire, et puis ça grandit dans la mémoire…

… et ça transforme la vie finalement ?

Ça transforme la vie, car la vraie interprétation, c’est l’interprétation vécue. La Bible est faite pour être vécue, et je pense que c’est un de ses buts principaux : petit à petit, assimiler l’essentiel de la Bible pour pouvoir le vivre. Et cela se fait aussi lentement, je crois. Peu à peu, les images, les personnages, les exemples qui sont donnés par la Bible vont pénétrer, vont nourrir la mémoire, nourrir la personnalité, et puis vont nous revenir spontanément, à certains moments. Cela va devenir une seconde nature.

HORAIRE de la SEPAC

Dimanche 2 février de 20h00 à 21h30 : prière d’ouverture à la chapelle Sainte-Gertrude (Chaussée Saint Pierre 192 – Etterbeek)

Du lundi 3 au vendredi 7 février : ½ heure de prière personnelle et ½ heure de rencontre avec un-e accompagnant(e). L’heure est choisie de commun accord ainsi que le lieu de l’accompagnement.

Samedi 8 février de 10h00-11h30 : prière de clôture + Apéritif à la chapelle Sainte-Gertrude

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES et inscriptions

Unité Pastorale Etterbeek. 1040 Bruxelles – tel : 02 733 83 29 / 02 647 74 46                      Mail : secr.unite@upetterbeek.be

  •  L’accélération, peut-on lui résister ? »

C’est le thème du dossier du dernier numéro d’En Question, la revue du Centre Avec, qui sera proposé à la vente (7€) à la sortie des messes des 18-19 janvier à St-Jean Berchmans ° St-Michel.

Vous y trouverez de nombreuses ressources pour réfléchir notre rapport au temps, personnel comme collectif. Par ailleurs, l’un des contributeurs de ce numéro viendra bientôt au Forum Saint-Michel : le 30 janvier, à 20h, le théologien dominicain Dominique Collin y interviendra sur le thème « Le temps qui compte vraiment ».

Questionnons notre style de vie. Sur le plan personnel, du travail, de notre consommation, de nos engagements, de notre vie de couple ou de famille, dans notre quartier et notre commune, qu’est-ce qu’il nous semble nécessaire de changer ou de créer ?

Témoignages, réflexions, partage avec :

Charlotte Luyckx, Maison du développementdurable – L-L-N,

Marthe Nyssens, économie sociale et transition écologique – UCLouvain

Claire Brandeleer, du Centre Avec

Programme disponible sur cvx-belgique.org – Inscription souhaitée via le site cvx-belgique.org

Lieu : Forum St-Michel, 24 bvd Saint-Michel – 1040 Bruxelles  Infos : 0474 45 24 46 – cvxlln@gmail.com

Invitation ouverte à TOUS.  Enfant(s) bienvenu(s).  Baby-sitting  prévu.

Venez fêter la Saint Valentin avec nous : le couple en fête – la fête du couple
Le vendredi 14 février 2020 à 18h30 en l’église du Collège St Michel à Etterbeek, avec la participation de la chorale les Chœurs de Froidmont (Rixensart). Venez fêter le couple avec d’autres couples. Tous sont bienvenus à une célébration suivie d’un verre de l’amitié.
En union de prière, Chantal Madry, Martine & Pascal Beeckmans www.equipes-notre-dame.be ; info@equipes-notre-dame.be
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Vous connaissez le Service Social de l’Unité Pastorale d’Etterbeek, de Notre-Dame du Sacré-Coeur dont le but est de venir en aide aux personnes les plus démunies de nos quartiers. 

Nous sommes une dizaine de bénévoles pour aider environ 170 familles dont une quarantaine vivent dans une extrême pauvreté. Nos moyens sont dérisoires face aux demandes des plus pauvres et démunis d’entre-nous. C’est pourquoi nous faisons appel à votre généreuse collaboration.  Nous ferons appel à vous, le we des 15/16 février prochains. Nous vous remercions à l’avance de l’accueil que vous nous réserverez. Vincent et Chantal Coppieters

La « Messe Pontificale » de Théodore Dubois (1837-1924), dans une version pour chœur, quintette à corde et harpe.

Le Te Deum de Jocelyn Lafond (n. 1986), œuvre pour chœur et org

  •  : « Atelier littéraire » avec les Anciens du collège st Michel. Programme et thème à préciser (à la salle verte du Collège).

Allez voir le nouveau site du Forum st Michel. Programme et inscriptions

www.forumsaintmichel.be

Bon week-end, bonne semaine! 

www.eglisejesuitebruxelles.be ;   tommy.scholtes@tommyscholtes.be