Bonjour du 23 mars

       Le Bonjour des amis

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 23 mars 2020

Semaine Sainte : toutes les célébrations religieuses publiques sont annulées

Directives des évêques de Belgique

La propagation du coronavirus contraint toutes les autorités et institutions publiques de notre pays à une extrême prudence. L’Église veut, elle aussi, endiguer la propagation de ce virus. Les évêques de Belgique ont dès lors décidé de prolonger la suspension de toutes les célébrations religieuses publiques et ce jusqu’au 19 avril inclus. Ces dernières reprendront lorsque les autorités tant civiles et qu’ecclésiastiques l’auront autorisé. Les évêques prennent ces mesures conformément aux adaptations possibles pour la célébration du temps pascal, telles que le Pape François les a proposées et données en exemple.

Tous les services liturgiques de la Semaine Sainte (5-12 avril 2020) sont suspendus. Chaque évêque peut établir une exception pour quelques lieux afin que les fidèles puissent suivre ces services à la radio, à la télévision ou en livestream. Seuls les collaborateurs nécessaires pour l’enregistrement de la célébration pourront se trouver dans l’église. Ils respecteront avec soin les règles de la ‘distance sociale’.

Cette suspension s’applique à toutes les églises et chapelles où se célèbre publiquement le culte, y compris les chapelles ou lieux de prière des monastères, des institutions catholiques ou des lieux de pèlerinage. Elle s’applique également aux communautés non-catholiques qui font usage des églises ou des chapelles catholiques. Les communautés contemplatives ou monastiques célèbreront la prière des heures et les offices de la Semaine Sainte en cercle fermé, sans hôtes, ni visiteurs.

L’information sur les services liturgiques diffusés à la radio, à la télévision ou en livestream pendant la Semaine Sainte sera disponible sur le site de Cathobel et de Kerknet ainsi que sur les sites diocésains ou vicariaux.

1. Dimanche des Rameaux

Bien qu’il n’y ait pas de célébrations publiques, quelques célébrations avec seulement quelques personnes sont prévues en vue des diffusions à la radio, à la télévision ou en livestream. Elles se dérouleront en cercle fermé et dans le respect de la distance de sécurité prescrite. Les rameaux bénits ne seront mis à disposition ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’église. Il y a pour cela une double raison. Une raison liturgique : ces rameaux font partie de la liturgie du dimanche des Rameaux. Une raison préventive : éviter tout rassemblement.

2. Messe chrismale

La bénédiction des Saintes Huiles et la consécration du Saint Chrême (pour le baptême, la confirmation, l’ordination presbytérale et l’onction des malades) aura lieu en cercle fermé et sera présidée par l’évêque et quelques prêtres. Chaque évêque a également la possibilité de reporter la célébration de la messe chrismale jusqu’à l’autorisation de reprise des célébrations liturgiques publiques. Les Saintes Huiles seront distribuées après la pandémie selon les directives de chaque diocèse.

3. Jeudi Saint, Vendredi Saint, Veillée pascale et Pâques

Seules les célébrations avec quelques personnes en vue de leur diffusion à la radio, à la télévision ou en streaming pourront avoir lieu. Elles se dérouleront cercle fermé, dans le respect de la distance de sécurité prescrite.

En raison des mesures actuelles, le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.

Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.

4. Baptêmes d’adultes

Cette année, les baptêmes d’adultes ne pourront avoir lieu ni la nuit, ni le jour de Pâques. Les évêques sont unis à tous ceux qui se préparent de longue date à leur baptême pour Pâques. Ils comprennent leur déception et leur demandent de la patience. Ils leur proposeront dès que possible une autre date ou une autre période pour leur baptême.

5. Baptêmes et mariages religieux

Tous les baptêmes et mariages religieux sont reportés jusqu’à ce que ces célébrations soient à nouveau possibles. Les évêques prennent cette décision difficile, tout en partageant la déception de tous ceux qui avaient préparé avec soin et attendaient intensément leur mariage ou le baptême de leur enfant.

6. Confirmations et premières communions

Les célébrations de la confirmation et de la première communion prévues jusqu’au 19 avril ne pourront malheureusement pas avoir lieu. C’est une décision grave dont nous mesurons pleinement l’impact pour les enfants et les jeunes concernés, pour leurs familles et pour la paroisse. En ce qui concerne les confirmations et premières communions prévues après le 19 avril, il est trop tôt en ce moment de prendre des décisions définitives. Les évêques communiqueront le plus tôt possible et dès que les mesures du gouvernement le permettront, les informations nécessaires.

7. Ouverture des églises

Sauf décision contraire de la commune, les églises restent ouvertes pour la prière individuelle et le recueillement quand c’est possible. L’église, en tant qu’espace public, est bien évidemment soumise aux mesures gouvernementales, dont la distance de sécurité.

8. Campagnes de Carême Entraide et Fraternité et Broederlijk Delen

Les campagnes annuelles de Carême des deux organisations liées à l’Eglise ne sont quant à elles pas suspendues. Seules les collectes ecclésiales en liquide ne pourront avoir lieu. Les évêques appellent les fidèles à poursuivre la solidarité avec les populations et les pays dans le besoin et à effectuer leur don annuel par virement bancaire. Pour Entraide et Fraternité via le compte BE68 0000 0000 3434 et pour Broederlijk Delen via le compte BE12 0000 0000 9292. 

9. Les cloches de remerciement et d’espérance

Les évêques s’associent à toutes les marques de gratitude et d’estime de la population envers ceux qui s’investissent dans la lutte contre le coronavirus : médecins, infirmières et infirmiers, services de police et d’urgence, décideurs politiques et leurs administrations. Les paroisses qui le souhaitent peuvent bien sûr s’associer à ceux qui applaudissent le soir les personnes engagées dans la lutte contre le coronavirus. Elles peuvent mettre par exemple une bougie devant la fenêtre ou faire sonner les cloches (de préférence les cloches de l’angélus à celles des fêtes).

10. Médias

Les diocèses restent autant que possible en contact avec l’ensemble des croyants, aussi bien au plan national qu’au plan diocésain, par le biais de messages vidéo ou en livestream. Vous trouverez les liens utiles et les aperçus sur les pages interdiocésaines et diocésaines de Cathobel ou de Kerknet.

La RTBF et la VRT essayent de poursuivre la diffusion, le dimanche, des célébrations eucharistiques à la radio et à la télévision. RCF, KTO, France 2, Radio Maria et NPO Nederland diffusent également des célébrations religieuses. 

Les évêques de Belgique

23 mars 2020

Echos à la prière de l’Angélus. Préparation pour la fête de l’Annonciation,

25 mars… Méditons cette belle proposition de Rita D. Merci à elle de nous l’avoir proposée.

Je suis, répondit Marie, de mon Seigneur la servante. Comme vous l’avez dit, qu’il soit accompli en moi 

Regardons l’ange et Marie : ils se font face et l’ange est émerveillé devant la beauté de celle qui rayonne de la grâce de Dieu.

Marie pressent un mystère qui la dépasse ; elle se trouble, s’interroge. C’est le trouble que nous pouvons ressentir chaque fois que Dieu s’approche de nous. 

Mais l’ange la rassure : « Sois sans crainte Marie »

Alors c’est un projet inouï qui lui est dit : devenir la mère du Fils du Très-Haut…

Accepter cet honneur c’est aussi accepter le poids de multiples inconnues.

        Qu’as-tu ressenti Marie ; qu’as-tu compris en ce moment ?

Dieu fait une proposition qui s’adresse à la liberté de cette jeune fille. Et, il attend une réponse.

Un signe t’est donné : ta cousine Elisabeth, elle qu’on désignait comme la stérile, a conçu un fils en son vieil âge !  

Marie, au nom de nous tous, au nom de cette humanité en attente du Sauveur, du Messie promis, répond : « Me voici, je suis ta servante ». Par son « Fiat » une semence divine a germé en son sein.

        L’artiste divin peut, si nous le désirons, faire en chacun de nous des merveilles car « Rien n‘est impossible à Dieu »

Ensemble, nous allons contempler, nous laisser toucher, goûter intérieurement ce que cette scène nous révèle :

1. L’initiative de Dieu : Dieu est premier en tout : premier à nous aimer, premier à se déplacer pour venir à notre rencontre.

        Et je m’arrête, m’étonne du désir de Dieu de rejoindre chacun de nous. 

C’est ce que découvrait ce jeune de 17 ans en retraite de classe. Son partage final : –J’ai vraiment ressenti que Dieu s’intéressait à moi et que mon prénom était en sécurité dans sa bouche. –

2. La manière de faire de Dieu : sa parole, son désir, Dieu l’exprime, le manifeste dans le concret de la vie de celui, de celle, vers qui Il vient.

Cette contemplation peut nous aider à aimer le quotidien de notre vie et ne pas chercher à trouver Dieu ailleurs. C’est ce que nous sommes et faisons, qui est le lieu de la rencontre avec Dieu.

3. La raison de sa venue : elle est donnée par le nom de l’enfant : « Jésus : Dieu sauve » et « Emmanuel : Dieu avec nous ; Dieu au milieu de nous »

        Me vient cette question : Quel aspect de ma vie d’aujourd’hui ou de mon passé aimerais-je que Dieu vienne sauver ? De quoi aimerais-je être libéré ?

4. Marie : reconnue, nommée « pleine de grâce » pleinement remplie de la vie de Dieu, de l’amitié de Dieu.

Familière de la prière, Marie discerne : L’apparition de l’ange n’est pas une vision mais une révélation intérieure qui la bouleverse. Nous-mêmes, nous avons pu faire cette expérience d’une parole intérieure, d’un mouvement du cœur profond qui peut bouleverser nos vies.

Marie ne prend pas pour « argent comptant » tout ce qui se passe en elle, elle se tait et dans le silence, elle cherche à savoir si ce qu’elle a entendu vient bien de Dieu.

         Elle interroge : « Comment cela se fera-t-il ? Comment deviendrais-je maman puisque je ne connais point d’homme, je suis vierge »

Marie interroge sur le moyen : en elle, dans son cœur profond, le « OUI » est donné ! Confrontée au mystère, à l’étrangeté de sa situation Marie est appelée à une totale dé-maîtrise, un abandon en Dieu qui lui dit : « l’Esprit Saint viendra sur toi »

        Femme de foi, Marie tu nous montres que lorsque Dieu s’engage envers nous, nous pouvons avancer là, où il nous paraît impossible d’aller ; là, où il semble évident qu’on ne pourra y arriver tout seul sans qu’un Esprit de force nous soutienne et nous oriente.

Elle s’engage et son « oui » permet à Dieu de s’accomplir en elle.

        Marie s’est « ajustée » au désir de Dieu. » Elle nous montre un chemin celui de « faire la volonté de Dieu » Consentir que Dieu nous prenne par la main et oser croire à l’amour pour vivre l’amour. 

« De mon Seigneur, je suis la servante » C’est là, ton « Nom de grâce » : ton identité et ta vocation.

Servante de Dieu, tu le seras aussi de ton Fils qui, comme toi, sera serviteur.

        Seul l’Esprit Saint donne la force dont nous avons besoin pour ajuster nos choix, nos décisions et engagements au désir de Dieu.

Question : Qu’est-ce qui emporte l’adhésion de Marie (et la nôtre) que c’est bien Dieu qui parle en nous ? Que certains mouvements intérieurs viennent de Lui ?

Retenons que la visite du Seigneur nous laisse dans :

La paix : dans la Bible, comme dans l’aujourd’hui des hommes et des femmes, Dieu dit : « Ne crains pas ! Je suis avec toi !»

La joie intérieure : celle de Dieu lui-même

La force : ce n’est pas nous qui ferons mais Lui en nous. Marie l’a compris car elle répond : « Qu’il me soit fait » et non, je le ferai.

Ces 3 critères sont la marque de Dieu !

Rita D.

Souvenir ému de la messe célébrée en 2019 à Nazareth

Le Pape propose deux initiatives de prière contre le coronavirus

Le Pape François appelle tous les chrétiens à s’unir dans la prière contre l’épidémie de coronavirus.

Au terme de la prière de l’Angélus de ce dimanche 22 mars 2020, dans le contexte de l’épidémie de coronavirus, le Pape a appelé à une prière commune de tous les chrétiens en la fête de l’Annonciation, ce 25 mars.

« En ces jours d’épreuve, alors que l’humanité tremble devant la menace de la pandémie, je voudrais proposer à tous les chrétiens d’unir leurs voix au Ciel, a expliqué le Pape. J’invite tous les chefs des Églises et les dirigeants de toutes les communautés chrétiennes, ainsi que tous les chrétiens des différentes confessions, à invoquer le Dieu Très Haut et Tout-Puissant, en récitant en même temps la prière que Jésus Notre Seigneur nous a apprise. J’invite donc tout le monde à réciter le Notre Père mercredi prochain, le 25 mars, à midi. Le jour où de nombreux chrétiens se souviennent de l’annonce à la Vierge Marie de l’incarnation du Verbe, que le Seigneur entende la prière unanime de tous ses disciples qui se préparent à célébrer la victoire du Christ ressuscité », a expliqué François.

Bénédiction Urbi et Orbi ce vendredi

Le Pape a également annoncé qu’il présiderait un temps de prière ce vendredi 27 mars à 18h sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. La Place Saint-Pierre sera vide, mais François invite tout le monde à s’y associer grâce aux médias, car cette célébration sera retransmise à la radio, à la télévision et sur internet. « Nous écouterons la Parole de Dieu, nous élèverons notre supplication, nous adorerons le Saint-Sacrement, avec lequel je donnerai à la fin la bénédiction Urbi et Orbi, à laquelle sera attachée la possibilité de recevoir l’indulgence plénière. » Cette initiative est tout à fait exceptionnelle, la bénédiction Urbi et Orbi n’étant normalement prononcée qu’à Noël, à Pâques et lors de l’élection d’un nouveau Souverain pontife.

« À la pandémie du virus nous voulons répondre avec l’universalité de la prière, de la compassion, de la tendresse. Restons unis. Faisons sentir notre proximité pour les personnes les plus seules et les plus éprouvées. Notre proximité pour les médecins, les opérateurs de santé, les infirmiers et infirmières, les volontaires… Notre proximité pour les autorités qui doivent prendre des mesures difficiles, mais pour notre bien. Notre proximité aux policiers, aux soldats qui cherchent à maintenir l’ordre sur la route, pour que s’accomplissent les choses que le gouvernement demande de faire pour le bien de nous tous. Proximité à tous », a lancé le Pape, sortant de son texte.

Le pape s’est ensuite dirigé vers la fenêtre d’où il préside habituellement la prière mariale, d’où il a béni silencieusement la place Saint-Pierre, déserte en période de confinement.

Une liturgie urbaine inédite

Depuis le mois de mars en Europe, le confinement s’est installé, pays après pays. Silence insolite dans les lieux publics. Silences interrogateurs et méditatifs dans les cœurs.

Dans les églises, les grands orgues se sont tus. Les liturgies sont renvoyées dans les chaumières, via les ondes. Rendez-vous sur écrans… Chacun pour tous.

Dans les rues de nos villes, ou mégapoles prétendument inhumaines, une nouvelle liturgie prend forme sur les balcons. Point d’orgues, mais des casseroles. Les paumes des mains s’échauffent. Ici tout le monde arrive à l’heure ! Top chrono dans tout le pays, et de pays en pays : avec ou sans virus, dans une même communion de gratitude envers le corps médical courbé sur le front de bataille.

Tous les peuples battez des mains (Ps 46)

V 1 « Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! » R./

Oui, car le virus de l’amour est absolument divin. Et chacun acclame secrètement son Dieu : l’Innommable, le Seigneur Jésus, Jéhovah, Allah, la Raison du cœur et de l’esprit… L’Esprit souffle où il veut : bas les masques et dilatons nos poumons.

V 2. « Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor. »

Sauf que, en ce temps-ci, Il s’abaisse au chevet des mourants. Sans protection, Il s’agenouille devant des jambes lourdes pour glisser des bas de contention. Il se courbe pour intuber ou pour donner à boire a qui n’a même plus soif. Il murmure quelques mots d’apaisement à qui va partir sans autre environnement, que la communion invisible des êtres chers à qui on n’a pas pu dire au revoir et demander pardon. Il serre aussi la main en gage de résurrection : « Talitha koumi », dans 87% des cas !

     « Sonnez pour notre Dieu, sonnez, sonnez pour notre roi, sonnez !
     Car Dieu est le roi de la terre : que vos musiques l’annoncent
 »

Oui, nous sonnons et nous frappons… « à la porte de la Miséricorde » (Catherine de Sienne).
Nous sonnons pour notre Roi : « Kyrie, Kyrie… ».

Que nos musiques l’acclament : Dieu croit en nous et c’est pour cela qu’Il nous a voulus.
En Lui, rien n’est jamais perdu. Et il nous a déjà répondu…

Chantal van der Plancke

Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.

  • Merci du fond du cœur, Tommy, de nous transmettre tout cela. J’imagine aisément le temps que tu passes à faire des recherches internet pour nous partager tous ces textes revigorants, remplis d’espérance. Merci aussi à Xavier d’avoir préparé une telle homélie pour un public virtuel. Chers frères jésuites, votre proximité me touche profondément. Et puisque tu nous répètes régulièrement que nous pouvons vous confier des intentions, je confie à votre prière Christophe… (…). N.
  • On me demande aussi de prier particulièrement pour Marc, pour Olivier, pour Jean-Michel, et Philippe D.,
  • C ‘est une très bonne idée de donner des textes concernant le calendrier actuel comme tout le monde a le temps, on peut le lire à son aise et y penser, car dans la vie trépidante  » normale  » nous n’avons plus le temps de penser calmement. Inutile de vous inviter à déjeuner ou dîner, nous remettrons cela après la crise, amitiés, J. et J. S.
  • Messe du soir : une des messes en communauté jésuite st Michel est célébrée à 18.30. Elle sera diffusée sur le profil facebook de Tommy Scholtes, à partir de la prière eucharistique pour garder un temps personnel aux membres de la communauté présents.

Bonjour 22 mars 2020

    Le Bonjour des amis

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 22 mars 2020

En introduction à ce 4° dimanche de Carême

Par les temps qui courent, l’antienne qui ouvre cette liturgie de la Mi-Carême a quelque chose de provoquant : ‘Réjouissez-vous !’ (en latin : Lætare !). Mais comment se réjouir quand la vie publique s’est quasi arrêtée, quand le personnel soignant s’épuise, quand ‘confinement’ rime avec ‘énervement’ et que la mort fait le tour du monde ?

Pourtant, l’appel du prophète à se réjouir (Isaïe 66,10) traverse les siècles pour nous toucher aujourd’hui encore, car la Mi-Carême nous rappelle que nous ne sommes plus qu’à trois semaines de Pâques et que Pâques, précisément, est à la source de notre joie.

Maigre consolation, dira-t-on, car, à l’heure d’aujourd’hui, nous ne savons même pas si nous pourrons sortir de notre trou pour fêter le printemps de Pâques.

C’est vrai, mais cette privation elle-même serait peut-être une raison d’aller creuser encore plus profond (‘retire-toi dans ta chambre’) pour trouver tout au fond du puits « la source jaillissant en vie éternelle » dont parlait Jésus à la Samaritaine dimanche dernier. Il s’agit cependant d’un creusement dont nous ne sortirons sans doute pas indemnes, car il nous faudra changer de regard.

C’est en tout cas à ce changement de regard que nous invite la liturgie de la Parole aujourd’hui car, dans la première lecture, Dieu déroute Samuel appelé à oindre le futur roi d’Israël ; dans l’évangile, Jésus nous fait comprendre que les aveugles ne sont pas nécessairement ceux qu’on croit. (Xavier Dijon sj)

Homélie du P Xavier Dijon sj

Le début de l’évangile qui nous est proposé dans la liturgie de ce dimanche nous oblige à poser une question très gênante à propos de l’actualité qui, de jour en jour, envahit nos journaux et nos conversations. En voyant l’aveugle de naissance, les disciples ont demandé à Jésus « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9,2). Aujourd’hui, en voyant le fléau du coronavirus frapper toutes les régions du monde, nous pouvons également entendre surgir en nous la question : « Qui a commis la faute ? Quels sont les coupables par lesquels ce malheur nous est arrivé ? »

Deux réponses se présentent tout de suite, mais la première accueille trop vite la question ; la seconde la rejette trop facilement.

Un regard trop humain

La réponse rapide emprunte plusieurs voies qui toutes désignent immédiatement le coupable : c’est la Chine, ou le pangolin, ou l’inertie des gouvernements, ou la désorganisation de l’Europe, ou le capitalisme pharmaceutique, ou la mondialisation des échanges, ou l’imprudence de mon voisin… Toutes ces observations ont sans doute leur part de vérité dans l’explication de la naissance et de l’extension de la pandémie, mais elles ne rejoignent probablement pas la profondeur à laquelle la question est posée par les apôtres à Jésus : « qui a péché ? », c’est-à-dire : « en quoi Dieu a-t-il été offensé, au point que cet homme vit maintenant dans la souffrance de ne pas connaître la lumière du jour ? »

L’autre réponse rejette la question morale de la faute parce que, précisément, il n’y a pas lieu de la faire intervenir dans cette histoire. Il suffit d’adopter le regard réaliste du scientifique autant que le regard pragmatique du politique pour comprendre qu’une pandémie, ce n’est tout de même jamais qu’un virus qui se propage selon des voies étudiées par les biologistes, les médecins et les statisticiens et combattues par les responsables de la santé publique, sans qu’il y ait lieu de poser à ce sujet d’autre question morale que celle de bien faire son travail (scientifique ou politique), précisément pour qu’il soit mis fin aux souffrances et aux morts dues à la pandémie. Il n’y a là rien que de très humain et on ne voit pas en quoi la référence à Dieu viendrait ajouter quoi que ce soit à la compréhension de ce phénomène qui relève strictement du combat de l’homme contre l’hostilité de la nature. Cette seconde réponse rejoint donc la première en ce qu’elle ne pose pas non plus la question du rapport à Dieu.

D’ailleurs, tant qu’à parler de Dieu et du mal – en cherchant par exemple un rapport entre Dieu et le coronavirus – la voie la plus simple ne serait-elle pas de renvoyer Dieu à son inexistence ? On reconnaît là la position qu’Albert Camus, auteur de La peste, met dans la bouche de son héros, le Dr Rieux, parlant à son ami Tarrou  : « puisque l’ordre du monde est réglé par la mort, peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu’on ne croie pas en lui et qu’on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans lever les yeux vers ce ciel où il se tait » (Nrf, 1947, p. 147), ou encore, disant au père jésuite Paneloux : « Je refuserai jusqu’à la mort d’aimer cette création où des enfants sont torturés » (p. 240).

Pourtant, cette double réponse qui limite le mystère du mal à l’horizon seulement humain a peut-être quelque chose de trop court, aussi bien du côté des réactions spontanées des gens que de la Bible elle-même.

La référence à Dieu

Quand un malheur survient dans une maison ou une famille, ne nous est-il jamais arrivé d’entendre, surtout si l’épreuve se répète : « mais qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter cette punition ? » Selon cette logique-là, le malheur qui frappe une personne ou un groupe se rapporte, d’une façon ou d’une autre, à un désordre moral – une faute – qui doit être corrigée et dont, éventuellement, il faudra désigner l’auteur coupable. Une telle mentalité remonte à la nuit des temps puisque les peuples anciens, adeptes d’une religion animiste ou vitaliste, ne pouvaient pas concevoir la survenance d’un dommage accidentel sans y voir l’intervention des esprits ou des ancêtres.

Plus près de nous, nous avons tous appris à l’école la célèbre fable de Jean de la Fontaine où la peste apparaît comme « un mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre… », un mal à propos duquel le lion conclut : « Je crois que le Ciel a permis pour nos péchés cette infortune ; que le plus coupable de nous se sacrifie aux traits du céleste courroux… », et on connaît la suite, fatale pour le pauvre âne.

Dira-t-on que cette manière de voir le malheur comme une punition du Ciel garde encore une couleur très païenne, mais que, fort heureusement, la Bible nous en a délivrés ? Rien n’est moins sûr, car l’Ecriture sainte connaît bon nombre de punitions venues d’en haut, à commencer par celles qui frappent nos premiers parents, sanctionnés pour leur désobéissance : ‘Je multiplierai les peines de tes grossesses’ (Gn 3,16), ‘Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front’ (Gn 3,19), et la liste se poursuit : l’errance pour Caïn qui a tué son frère (Gn 4,11), le déluge pour toute l’humanité corrompue (Gn 6,7), la pluie de soufre et de feu sur les villes impudiques de Sodome et Gomorrhe (Gn 19,23), les Dix plaies d’Egypte contre le Pharaon (Ex 7,14s), le massacre de 3000 hommes après l’adoration idolâtrique du veau d’or (Ex 32, 28), la morsure des serpents contre le peuple rebelle au désert (Nb 21,6)… Tout au long de la Bible, la colère de Dieu n’est pas un vain mot, même si les prophètes qui se succèdent pour dénoncer les fautes du peuple et lui annoncer un châtiment imminent finissent toujours par lui faire entendre aussi une note d’espoir.

La punition divine

Arrêtons-nous ici pour tirer de l’Ecriture une première leçon qui porte sur la punition : nous sommes punis parce que nous avons mal fait, parce que nous n’avons pas respecté la loi du Seigneur. Or cette leçon nous est assez aisément accessible.

Ainsi, quand un enfant ne respecte pas les devoirs qu’on lui a appris (la franchise, l’obéissance, la politesse…), on le punit : on l’envoie dans le coin ou au lit sans dessert pour qu’il réfléchisse à sa conduite et qu’il se rappelle, par la peine qu’il éprouve, l’importance d’écouter ce qu’on lui a dit. Quand un citoyen n’a pas respecté les normes de la loi (il a frappé autrui ou détourné des fonds ou mis la vie des autres en danger…), on lui infligera une amende ou on l’enverra en prison pour qu’il se rende compte, par la peine qu’il subit, de la gravité de sa conduite et qu’il s’en abstienne à l’avenir. Punir un enfant, punir un citoyen, c’est lui rappeler la loi pour qu’il vive mieux désormais. La leçon est facile à comprendre, mais en va-t-il de même dans les rapports d’une personne ou d’un peuple avec Dieu ?

Si un jour il nous arrive un malheur, dans notre santé, dans notre patrimoine, dans nos liens familiaux, devons-nous considérer que nous sommes punis par Dieu ? Et si un virus mortel frappe tous les peuples, est-ce à cause de leurs péchés qu’ils subissent ce malheur ? Sans doute protesterons-nous vigoureusement en disant que Dieu est trop bon pour punir une de ses créatures. Il n’empêche que nous sommes bien obligés de ne pas exclure cette possibilité-là puisque, de fait, il arrive dans l’Ecriture que Dieu se fâche et punisse son peuple qui oublie sa loi.

Dans cette ligne-là, pourrions-nous alors énumérer les péchés de notre temps pour expliquer la survenance d’un fléau comme le Covid-19 ? Les gouvernements qui se laissent corrompre, l’arrogance de la grande richesse face à la persistance de la grande pauvreté, la folie de la consommation qui dévore la planète, les législations qui portent atteinte à la vie humaine, la mondialisation de l’indifférence, l’irrespect à l’égard des femmes et des enfants : ces méchancetés et ces désordres sont-ils à l’origine du malheur que Dieu nous enverrait à titre de châtiment pour nous détourner de nos fautes ?

Il ne faut en tout cas pas tirer trop vite cette conclusion-là car, avant de parler d’un malheur comme d’une punition de Dieu, il nous faut revenir à la réponse que Jésus donne à ses disciples à propos de l’aveugle-né : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui » (Jn 9,3).

L’enseignement de Jésus

En d’autres termes, Jésus casse le lien immédiat que l’on voudrait trop facilement reconnaître entre un péché quelconque commis par les hommes et le malheur qui présentement les assaille. C’est que l’ordre moral de la faute commise et l’ordre naturel de l’accident subi ne sont pas intrinsèquement liés.

En tout cas, quand Jésus voit le malheur s’abattre effectivement sur une personne ou un groupe, il adopte une perspective qui n’est nullement celle de la punition, mais du rétablissement, du salut car, dit-il lui-même à Nicodème : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). C’est ainsi qu’il va refaire, au bénéfice de l’aveugle-né, les gestes du Créateur qui modela le premier homme avec de la boue. Lui qui est lumière du monde, il rend la vue à l’infirme. Là s’exprime d’emblée la pente première du Sauveur qui ne s’embarrasse d’aucune manière d’une quelconque punition ; son cœur est tout de suite proche de la misère.

Est-ce à dire pour autant que le Seigneur Jésus n’admet aucun lien entre le péché et le malheur ? Non, mais lorsqu’il reconnaît ce lien, c’est encore dans une perspective de miséricorde, pour ouvrir l’avenir.

Ainsi, à l’infirme de la piscine de Bézatha, qu’il a guéri de sa paralysie en lui rendant sa mobilité, il dit : « Te voilà guéri ; ne pèche plus désormais : il t’arriverait pire encore » (Jn 5,14). On le voit, la préoccupation essentielle du Christ touche le lien de chacun des humains à son propre Père, car il sait d’expérience que c’est en cette alliance-là que se trouve la béatitude. Il sait aussi, dès lors, que si l’homme s’écarte de cette alliance en choisissant le péché, il contribue, quasi nécessairement, à créer un monde de malheur.

Significatif aussi est cet épisode évangélique où l’on rapporte à Jésus un double malheur : d’abord un massacre de Galiléens par Pilate, puis la chute d’une tour sur 18 personnes à Jérusalem. Dans les deux cas, Jésus pose la question à ses interlocuteurs : ‘ces victimes étaient-elles plus coupables que d’autres ?’ mais il y répond lui-même par la négative. Ainsi, il coupe à nouveau le lien immédiat de la faute et du malheur, ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner aussitôt : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13,3,5). Pour Jésus, le malheur qui frappe l’aveugle – né ou le paralysé de Bézatha, ou les cibles d’une tuerie ou les victimes d’un accident, ce malheur-là ne doit pas être lu comme un châtiment. Cette épreuve-là ne condamne pas, elle appelle.

*

A partir de ce bref survol de l’Ecriture, pouvons-nous en venir à l’attitude spirituelle que nous pourrions adopter en ce temps de crise ?

Les propos qui précèdent rappellent combien il est imprudent de superposer trop vite un fléau tel que le Covid-19 avec une quelconque colère de Dieu car, si cette corrélation-là devait un jour être reconnue, elle devrait s’inscrire, dirons-nous, dans une dynamique spirituelle plus large qui impliquerait au moins trois conditions relatives, respectivement, au bonheur, à autrui et à la croix.

Le bonheur comme le malheur

La première précaution à prendre avant de considérer un malheur comme un châtiment de Dieu consiste à porter ce regard spirituel non seulement sur le malheur mais aussi sur le bonheur.

Ainsi, pour les Juifs, un malheur tel que l’exil à Babylone est, selon la lecture qu’en font les prophètes, un châtiment de Dieu en punition de toutes les infidélités d’autrefois, mais le bonheur est aussi un don de sa main. Par exemple, la délivrance par Cyrus et le retour de l’exil sont vus par le peuple comme un acte de la maîtrise de Dieu sur l’histoire, en faveur de son peuple (cf. Is 45,1s).

Si donc il nous arrive un jour de penser que nous subissons le malheur à cause de la colère de Dieu, nous devrons penser, pour être justes, que le bonheur aussi vient de sa main. Car si nous sommes punis, ce n’est jamais seulement pour subir une punition, mais pour être délivrés de nos fautes et vivre à nouveau l’Alliance. C’est toute notre vie qui se déroule sous le regard du Père et en communion avec Lui, dans ses heurs comme dans ses malheurs.

A cet égard, la Bible nous offre le bel exemple de Job. Cet homme juste et intègre se voit mis à rude épreuve, dépouillé de tous ses biens, en deuil de tous ses enfants, touché des pieds à la tête en sa propre chair ; il est en outre accablé par sa femme : « Vas-tu encore persévérer dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs’ ». Mais Job lui répond : « Tu parles comme une folle. Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ? » (Jb 2,9-10).

Le mystère d’autrui

La deuxième précaution à prendre avant de parler d’un malheur comme d’un châtiment de Dieu consiste à parler à la première personne (je ou nous) sur le mode du regret et non à la deuxième ou troisième personne sur le mode de l’accusation.

Quand nous étions enfants et que l’un de nous se cognait à un meuble ou perdait un objet après avoir dit une vilaine parole ou s’être rendu coupable d’une mauvaise action, il nous arrivait de dire : « c’est le bon Dieu qui t’a puni ! » Parler du bon Dieu, c’est juste (il est bon même quand il punit), mais dire : « il t’a puni » n’est pas juste. L’erreur, ici, consiste à parler à la place de l’autre, comme si on avait percé son secret, comme si on savait ce qui s’était passé autrefois et ce qui se passe encore aujourd’hui dans la mystérieuse relation que cet autre entretient avec Dieu.

C’est d’ailleurs, dans l’évangile de ce jour, la faute que commettent les pharisiens lorsque, excédés par les réparties judicieuses de l’aveugle guéri, ils lui disent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? « (Jn 9,34). Qu’en savent-ils ?

Si Dieu me punit, personne ne pourra m’en faire le reproche de l’extérieur. C’est seulement en lisant l’Ecriture sainte avec l’aide de l’Eglise que je pourrai relire ma vie et poser un lien entre le mal que j’ai commis et celui que je subis. C’est en disant avec le Psalmiste : « car mon péché, moi je le connais, ma faute est devant moi sans relâche… », c’est en disant avec l’Enfant prodigue « Père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils… », c’est en descendant dans notre propre misère, « assis au bord des fleuves de Babylone », que nous pouvons relire le malheur qui nous arrive comme la suite de notre propre péché.

Mais on voit combien cette démarche délicate n’est juste que si elle vient du plus profond du cœur du sujet concerné. Cette relecture ne peut se passer que de façon strictement personnelle entre le croyant qui se reconnaît pécheur et le Seigneur qui reste Père. Toute autre lecture qui ne respecterait pas ce mystère-là et qui se dirait par exemple sur le mode de l’accusation d’autrui serait malvenue, parfois même odieuse.

Ici encore peut revenir la belle figure de Job. Alors qu’il est assis sur son fumier, protestant de son innocence, ses trois amis, venus pour le plaindre, lui tiennent des discours qui l’accablent, suspectant chez lui quelque faute qui lui aurait attiré ses malheurs. Mais ici, c’est Dieu lui-même qui prend sa défense lorsqu’il dit à l’un des trois visiteurs : « Ma colère s’est enflammée contre toi et tes deux amis, car vous n’avez pas bien parlé de moi comme l’a fait mon serviteur Job » (Jb 42,7).

La croix à notre place

La dernière précaution à prendre avant de considérer un malheur comme une manifestation de la colère de Dieu consiste à entrer résolument dans le Nouveau Testament car c’est là que l’ancienne alliance est transformée.

Nous avons évoqué plus haut la morsure des serpents. L’histoire nous est racontée dans le Livre des Nombres (Nb 21,6s) : comme les Hébreux en avaient plus qu’assez de marcher au désert en ayant faim et soif, ils murmuraient. Et voici, dit la Bible, que Dieu envoya des serpents brûlants contre son peuple. Après avoir vu mourir un certain nombre d’entre eux mordus par les serpents, les Hébreux sont allés trouver Moïse en regrettant leurs murmures contre le Seigneur et en demandant la délivrance. C’est alors que, sur les indications du Seigneur, Moïse éleva un serpent de bronze. Dès lors, à tout qui était mordu, il suffisait de regarder le serpent de bronze pour être délivré du venin mortel. Or Jésus s’applique à lui-même cette étrange histoire : « de même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé. » Par-là, Jésus annonçait sa croix.

C’est donc en regardant la Croix du Christ que nous pourrons, nous, être délivrés du mal, tant du mal que nous avons commis en murmurant contre le Seigneur, que du mal que nous subissons en punition de notre faute. C’est dans la croix du Christ que se montre en plénitude la bonté de Dieu car c’est à la croix que le Christ subit notre propre châtiment. C’est nous qui méritions la croix du fait de notre méchanceté, mais c’est lui qui la porte et qui y meurt à cause de sa pitié.

A partir du moment où Jésus accepte d’être le Serpent élevé de terre, l’attitude de Dieu envers le mal bascule sous nos yeux de l’ancienne à la nouvelle alliance. Dieu n’est plus seulement celui qui punit le mal, il est aussi celui qui accepte d’en porter lui-même la punition, à notre place. Dans ces conditions-là, si nous acceptons de lever les yeux vers le Seigneur crucifié, nous comprendrons mieux encore le sens du mal que nous avons à subir.

Car il ne s’agira plus seulement d’accepter ce mal comme la propre punition de notre faute. Il s’agira aussi – tout en ne cessant pas de le combattre – d ’accepter ce mal comme l’occasion de partager l’amour du Christ qui souffre à notre place. En acceptant de mêler la punition que nous méritons à celle que le Christ n’a pas méritée, nous permettons à la miséricordieuse bonté de Dieu de s’étendre non seulement sur nos péchés mais sur ceux du monde pour que nous en soyons tous délivrés. Car, encore une fois, « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour condamner le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17).

A propos de l’aveugle-né, Jésus a transformé notre regard. S’il a écarté la question de la culpabilité (‘ni lui ni ses parents n’ont péché’), c’était afin d’ouvrir l’avenir : ‘pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui’ (Jn 9,3). Quelles sont ces œuvres de Dieu ? La première est évidente : l’aveugle a retrouvé la vue à la piscine de Siloé ; la seconde ne l’est pas moins : l’homme, retrouvant plus tard Jésus, se prosterne devant lui en disant : ‘Je crois Seigneur’ (Jn 9,38). Se pourrait-il qu’une cécité – ou un virus – trouve son sens ultime en cet acte de foi ? Seul l’aveugle guéri peut répondre.

« Arrêtez-vous et sachez que je suis Dieu »

Nous publions la lettre de l’Abbé Général de l’ordre des Cisterciens Don Mauro-Giuseppe Lepori, écrite depuis Rome le 15 mars 2020, pour le 3ème Dimanche de Carême dans le cadre de l’épidémie du Coronavirus. 

Noli me tangere  (Source : Internet)

Chers Frères et Sœurs, La situation qui s’est créée avec la pandémie de coronavirus me pousse à rechercher le contact avec vous tous par le biais de cette lettre, comme signe que nous vivons cette situation en communion, non seulement entre nous, mais avec toute l’Église et le monde entier. Comme je me trouve en Italie et à Rome, je vis cette épreuve dans un point crucial, même s’il est clair que la plupart des pays dans lesquels nous vivons se retrouvera bientôt dans la même situation.

Être utiles à tous

Il est évident que la première réaction correcte que nous devons avoir, également en tant qu’Ordre et communautés monastiques, est de suivre les indications des autorités civiles et ecclésiastiques pour contribuer avec obéissance et respect à une résolution rapide de cette épidémie. Tous, nous n’avons jamais été autant que maintenant appelés à réaliser combien la responsabilité personnelle est un bien pour tous. Celui qui accepte les règles et les comportements nécessaires pour se défendre de la contagion contribue à la limiter pour les autres. Ce serait une règle de vie à respecter toujours, à tous les niveaux, mais dans l’urgence actuelle, cela saute aux yeux que nous sommes tous solidaires pour le meilleur et pour le pire. Mais au-delà de l’aspect sanitaire de la situation, que nous demande ce moment dramatique par rapport à notre vocation ? A quoi Dieu nous appelle-t-il en tant que chrétiens et particulièrement en tant que moines et moniales à travers cette épreuve universelle ? Quel témoignage sommes-nous invités à donner ? Quelle aide spécifique sommes-nous appelés à offrir à la société, à tous nos frères et sœurs dans le monde ? Me revient à l’esprit l’expression de la Charte de Charité que j’ai souvent soulignée au cours de l’année passée, notamment dans la Lettre de Noël 2019 qui, d’ailleurs, a été publiée juste au moment où la contagion de COVID-19 a commencé en Chine : « Prodesse omnibus cupientes – désireux d’être utiles à tous » 1) . Quel bénéfice sommes-nous appelés à offrir à l’humanité tout entière en ce moment précis ?

« Arrêtez-vous et sachez que je suis Dieu »

Peut-être notre premier devoir est-il de vivre cette circonstance en lui donnant un sens. Après tout, le véritable drame que vit actuellement la société n’est pas tant ou pas seulement la pandémie, mais ses conséquences dans notre existence quotidienne. Le monde s’est arrêté. Les activités, l’économie, la vie politique, les voyages, les divertissements, le sport ont cessé, comme pour un Carême universel. Mais pas seulement cela : en Italie et maintenant aussi dans d’autres pays, la vie religieuse publique a également cessé, la célébration publique de l’Eucharistie, tous les rassemblements et les réunions ecclésiales, du moins ceux où les fidèles se rencontrent physiquement. C’est comme un grand jeûne, une grande abstinence universelle. Cet arrêt imposé par la contagion et les autorités est présenté et vécu comme un mal nécessaire. L’homme contemporain, en effet, ne sait plus s’arrêter. Il ne s’arrête que s’il est arrêté. S’arrêter librement est devenu presque impossible dans la culture occidentale actuelle, qui est, de plus, mondialisée. Même pour les vacances, on ne s’arrête pas vraiment. Seuls des revers désagréables peuvent nous arrêter dans notre course à profiter de plus en plus de la vie, du temps, souvent aussi des autres. Mais aujourd’hui, un revers désagréable tel qu’une épidémie a arrêté presque tout le monde. Nos plans et nos projets ont été annulés, et nous ne savons pas pour combien de temps. Même nous, qui vivons une vocation monastique, peut-être cloîtrée, combien nous nous sommes habitués à vivre comme tout le monde, à courir comme tout le monde, à penser notre vie en nous projetant toujours vers un avenir ! S’arrêter, au contraire, signifie retrouver le présent, l’instant à vivre maintenant, la vraie réalité du temps, et donc aussi la vraie réalité de nous-mêmes, de notre vie. L’homme ne vit que dans le présent, mais nous sommes toujours tentés de rester attachés au passé qui n’existe plus ou de nous projeter vers un avenir qui n’existe pas encore et qui n’existera peut-être jamais.

Dans le Psaume 45, Dieu nous invite à nous arrêter et à reconnaître sa présence au milieu de nous : « Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu, exalté parmi les peuples, exalté sur la terre. Il est avec nous, le Seigneur de l’univers, citadelle pour nous, le Dieu de Jacob. » 2) Dieu nous demande de nous arrêter ; il ne nous l’impose pas. Il veut que nous nous arrêtions et que nous demeurions devant Lui librement, par choix, c’est-à-dire avec amour. Il ne nous arrête pas comme la police arrête un délinquant en fuite. Il veut que nous nous arrêtions comme nous nous arrêtons devant la personne aimée, ou comme nous nous arrêtons devant la tendre beauté d’un nouveau-né qui dort, ou d’un coucher de soleil ou d’une œuvre d’art qui nous remplissent d’émerveillement et de silence. Dieu nous demande de nous arrêter en reconnaissant que sa présence pour nous remplit l’univers entier, que c’est la chose la plus importante dans la vie, que rien ne peut dépasser. S’arrêter devant Dieu signifie reconnaître que sa présence remplit l’instant et donc satisfait pleinement notre cœur, quelles que soient les circonstances et les conditions dans lesquelles nous nous trouvons.

Vivre la contrainte avec liberté

Qu’est-ce que cela signifie dans la situation actuelle ? Que nous pouvons la vivre avec liberté, même si nous y sommes contraints. La liberté n’est pas de toujours choisir ce que l’on veut. La liberté est la grâce de pouvoir choisir ce qui donne de la plénitude à notre cœur même quand tout nous est enlevé. Même lorsque la liberté nous est enlevée, la présence de Dieu nous garantit et nous offre la liberté suprême de pouvoir nous arrêter devant Lui, de le reconnaître présent et ami. C’est le grand témoignage des martyrs et de tous les saints. Lorsque Jésus marcha sur les eaux pour rejoindre ses disciples au milieu de la mer démontée, il les trouva incapables d’avancer à cause du vent contraire : « La barque (…) était battue par les vagues, car le vent était contraire » 3) . Les disciples luttent sans relâche contre le vent qui les contrarie dans leur plan pour atteindre le rivage. Jésus les atteint comme seul Dieu peut s’approcher de l’homme, avec une présence libre de toute contrainte. Rien, aucun vent contraire ni même aucune loi de la nature, ne peut s’opposer au don de la présence du Christ venu pour sauver l’humanité. « Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. » 4)  Mais il y a une autre tempête qui voudrait s’opposer à la présence amicale du Seigneur : notre méfiance et notre peur : « Les disciples furent bouleversés et dirent : “C’est un fantôme !” et la peur leur fit pousser des cris » 5) . Souvent, ce que nous imaginons avec les yeux de notre méfiance transforme la réalité en un « fantôme ». Alors, c’est comme si nous nourrissions nous-mêmes la peur qui nous fait crier. Mais Jésus est également plus fort que cette tempête intérieure. Il s’approche davantage, il nous fait entendre sa voix, la sonorité pacifiante de Sa présence amicale : « Mais aussitôt, Jésus leur parla en disant : “Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur !” » 6) . « Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : “Vraiment, tu es le Fils de Dieu !” » 7) . Ce n’est que lorsque les disciples reconnaissent la présence de Dieu et l’acceptent comme telle, c’est-à-dire lorsqu’ils s’arrêtent devant elle, que le vent cesse de s’opposer à eux 8) et « aussitôt la barque toucha terre là où ils se rendaient » 9) .

Jésus marchant sur les eaux (Source : Wikipedia)

Cela peut-il se produire dans la situation de danger et de peur que nous vivons actuellement face à la propagation du virus et aux conséquences, certainement graves et durables, de cette situation sur l’ensemble de la société ? Reconnaître dans cette circonstance une possibilité extraordinaire d’accueillir et d’adorer la présence de Dieu parmi nous, ne signifie pas fuir la réalité et renoncer aux moyens humains mis en place pour nous défendre du mal. Ce serait une insulte à ceux qui, comme tout le personnel de santé, se sacrifient aujourd’hui pour notre bien. Il serait également blasphématoire de penser que Dieu nous envoie des épreuves pour nous montrer ensuite combien Il est bon en nous en libérant. Dieu entre dans nos épreuves, les subit avec nous et pour nous jusqu’à la mort sur la Croix. Il nous révèle ainsi que notre vie, dans l’épreuve comme dans la consolation, a un sens infiniment plus grand que la résolution du danger actuel. Le vrai danger qui plane sur la vie n’est pas la menace de mort, mais la possibilité de vivre privés de sens, de vivre sans être tendus vers une plénitude plus grande que la vie et un salut plus grand que la santé.

Cette pandémie, avec tous ses corollaires et ses conséquences, est alors l’occasion pour nous tous de nous arrêter réellement, non seulement parce que nous y sommes contraints, mais parce que nous sommes invités par le Seigneur à nous tenir devant lui, à reconnaître qu’il vient, en ce moment même, à notre rencontre au milieu de la tempête des circonstances et de notre angoisse, en nous proposant une relation renouvelée d’amitié avec lui, avec celui qui est sans doute capable d’arrêter la pandémie comme il a calmé le vent, mais qui surtout renouvelle pour nous le don de sa présence amicale, qui triomphe de notre fragilité pleine de peur – « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! » – et veut nous conduire aussitôt au destin ultime et plénier de l’existence : Lui-même qui demeure et marche avec nous.

Ministres du cri qui mendie le salut

Il y a cependant une tâche que nous sommes appelés à assumer de manière spécifique : l’offrande de la prière, de la supplication qui mendie le salut. Jésus-Christ, par le baptême, la foi, la rencontre avec Lui à travers l’Eglise et le don d’une vocation particulière à demeurer avec Lui dans « l’école du service du Seigneur » 10) , nous a appelés à nous tenir devant le Père en demandant tout en Son nom. Pour cela il nous donne l’Esprit qui, « avec des gémissements inexprimables », « vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons pas prier comme il faut » 11) . Avant d’entrer dans la passion et la mort, Jésus a dit à ses disciples : « Je vous ai choisis (…) afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accorde » 12) . Il ne nous a pas choisis uniquement pour prier, mais pour être toujours exaucés par le Père. Notre richesse est alors la pauvreté de n’avoir d’autre pouvoir que de mendier avec foi. Et c’est un charisme qui ne nous est pas donné seulement pour nous, mais pour accomplir la mission du Fils qui est le salut du monde : « Dieu, en effet, n’a pas envoyé le Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui » 13) . Même le besoin de sauvegarder ou de recouvrer la santé, que chacun ressent en ce moment, peut-être avec angoisse, est un besoin de salut, du salut qui préserve notre vie de se sentir privée de sens, ballottée par les flots sans avoir de destin, sans la rencontre avec l’Amour qui nous donne à chaque instant la vie pour parvenir à vivre éternellement avec Lui. Cette conscience de notre tâche prioritaire de prière pour tous doit nous rendre universellement responsables de la foi que nous avons, et de la prière liturgique que l’Église nous confie. En ce moment où la majorité des fidèles sont contraints de renoncer à l’Eucharistie communautaire qui les rassemble dans les églises, quelle responsabilité nous devons ressentir pour les Messes que nous pouvons continuer à célébrer dans les monastères, et pour la prière de l’Office divin qui continue à nous réunir au chœur ! Nous n’avons certainement pas ce privilège parce que nous sommes meilleurs que les autres. Peut-être qu’il nous est donné précisément parce que nous ne le sommes pas, et cela rend notre mendicité plus humble, plus pauvre, plus efficace devant le Père de tous, plein de bonté. Nous devons être plus conscients que jamais qu’aucune de nos prières et liturgies ne doit être vécue sans nous sentir unis à l’ensemble du Corps du Christ qui est l’Église, la communauté de tous les baptisés, désireuse d’embrasser toute l’humanité.

La lumière des yeux de la Mère

Chaque soir, dans tous les monastères cisterciens du monde, nous entrons dans la nuit en chantant le Salve Regina. Cela aussi, nous devons le faire en pensant à l’obscurité qui enveloppe souvent l’humanité, la remplissant de la peur de s’y perdre. Dans le Salve Regina, nous demandons sur toute la « vallée des larmes » du monde, et sur tous les « enfants exilés d’Eve », la douce et consolante lumière des « yeux miséricordieux » de la Reine et Mère de la Miséricorde, afin qu’en toute circonstance, en toute nuit et en tout danger, le regard de Marie nous montre Jésus, nous montre que Jésus est présent, qu’il nous réconforte, nous guérit et nous sauve. Toute notre vocation et notre mission sont décrites dans cette prière. Que Marie, « notre vie, notre douceur et notre espérance », nous donne de vivre cette vocation avec humilité et courage, en offrant notre vie pour la paix et la joie de toute l’humanité !

Fr. Mauro-Giuseppe Lepori.  Rome, le 15 mars 2020

Echos à la prière de l’Angélus. Préparation pour la fête de l’Annonciation,

25 mars… Méditons cette belle proposition de Rita D. Merci à elle de nous l’avoir proposée.

Je suis, répondit Marie, de mon Seigneur la servante. Comme vous l’avez dit, qu’il soit accompli en moi 

Regardons l’ange et Marie : ils se font face et l’ange est émerveillé devant la beauté de celle qui rayonne de la grâce de Dieu.

Marie pressent un mystère qui la dépasse ; elle se trouble, s’interroge. C’est le trouble que nous pouvons ressentir chaque fois que Dieu s’approche de nous. 

Mais l’ange la rassure : « Sois sans crainte Marie »

Alors c’est un projet inouï qui lui est dit : devenir la mère du Fils du Très-Haut…

Accepter cet honneur c’est aussi accepter le poids de multiples inconnues.

        Qu’as-tu ressenti Marie ; qu’as-tu compris en ce moment ?

Dieu fait une proposition qui s’adresse à la liberté de cette jeune fille. Et, il attend une réponse.

Un signe t’est donné : ta cousine Elisabeth, elle qu’on désignait comme la stérile, a conçu un fils en son vieil âge !  

Marie, au nom de nous tous, au nom de cette humanité en attente du Sauveur, du Messie promis, répond : « Me voici, je suis ta servante ». Par son « Fiat » une semence divine a germé en son sein.

        L’artiste divin peut, si nous le désirons, faire en chacun de nous des merveilles car « Rien n‘est impossible à Dieu »

Ensemble, nous allons contempler, nous laisser toucher, goûter intérieurement ce que cette scène nous révèle :

1. L’initiative de Dieu : Dieu est premier en tout : premier à nous aimer, premier à se déplacer pour venir à notre rencontre.

        Et je m’arrête, m’étonne du désir de Dieu de rejoindre chacun de nous. 

C’est ce que découvrait ce jeune de 17 ans en retraite de classe. Son partage final : –J’ai vraiment ressenti que Dieu s’intéressait à moi et que mon prénom était en sécurité dans sa bouche. –

2. La manière de faire de Dieu : sa parole, son désir, Dieu l’exprime, le manifeste dans le concret de la vie de celui, de celle, vers qui Il vient.

Cette contemplation peut nous aider à aimer le quotidien de notre vie et ne pas chercher à trouver Dieu ailleurs. C’est ce que nous sommes et faisons, qui est le lieu de la rencontre avec Dieu.

3. La raison de sa venue : elle est donnée par le nom de l’enfant : « Jésus : Dieu sauve » et « Emmanuel : Dieu avec nous ; Dieu au milieu de nous »

        Me vient cette question : Quel aspect de ma vie d’aujourd’hui ou de mon passé aimerais-je que Dieu vienne sauver ? De quoi aimerais-je être libéré ?

4. Marie : reconnue, nommée « pleine de grâce » pleinement remplie de la vie de Dieu, de l’amitié de Dieu.

Familière de la prière, Marie discerne : L’apparition de l’ange n’est pas une vision mais une révélation intérieure qui la bouleverse. Nous-mêmes, nous avons pu faire cette expérience d’une parole intérieure, d’un mouvement du cœur profond qui peut bouleverser nos vies.

Marie ne prend pas pour « argent comptant » tout ce qui se passe en elle, elle se tait et dans le silence, elle cherche à savoir si ce qu’elle a entendu vient bien de Dieu.

         Elle interroge : « Comment cela se fera-t-il ? Comment deviendrais-je maman puisque je ne connais point d’homme, je suis vierge »

Marie interroge sur le moyen : en elle, dans son cœur profond, le « OUI » est donné ! Confrontée au mystère, à l’étrangeté de sa situation Marie est appelée à une totale dé-maîtrise, un abandon en Dieu qui lui dit : « l’Esprit Saint viendra sur toi »

        Femme de foi, Marie tu nous montres que lorsque Dieu s’engage envers nous, nous pouvons avancer là, où il nous paraît impossible d’aller ; là, où il semble évident qu’on ne pourra y arriver tout seul sans qu’un Esprit de force nous soutienne et nous oriente.

Elle s’engage et son « oui » permet à Dieu de s’accomplir en elle.

        Marie s’est « ajustée » au désir de Dieu. » Elle nous montre un chemin celui de « faire la volonté de Dieu » Consentir que Dieu nous prenne par la main et oser croire à l’amour pour vivre l’amour. 

« De mon Seigneur, je suis la servante » C’est là, ton « Nom de grâce » : ton identité et ta vocation.

Servante de Dieu, tu le seras aussi de ton Fils qui, comme toi, sera serviteur.

        Seul l’Esprit Saint donne la force dont nous avons besoin pour ajuster nos choix, nos décisions et engagements au désir de Dieu.

Question : Qu’est-ce qui emporte l’adhésion de Marie (et la nôtre) que c’est bien Dieu qui parle en nous ? Que certains mouvements intérieurs viennent de Lui ?

Retenons que la visite du Seigneur nous laisse dans :

La paix : dans la Bible, comme dans l’aujourd’hui des hommes et des femmes, Dieu dit : « Ne crains pas ! Je suis avec toi !»

La joie intérieure : celle de Dieu lui-même

La force : ce n’est pas nous qui ferons mais Lui en nous. Marie l’a compris car elle répond : « Qu’il me soit fait » et non, je le ferai.

Ces 3 critères sont la marque de Dieu !

Rita D.

Echos reçus

  • Un tout tout grand merci PÈRE pour vos « BONJOUR » émaillés de lectures et témoignages qui soutiennent le moral des confinés seniors et autres et leur permettent de valoriser ces moments éprouvants en leur donnant un message d’espérance. Merci de l’intérêt que vous portez, ainsi que toute la communauté jésuite, aux fidèles de Saint Jean Berghmans. Prenez soin de vous également, A et M P.
  • En cette période plus que troublée que nous vivons soyez chaleureusement remercié pour vos remarquables « Bonjour des amis » qui vous nous faites parvenir et que nous n’hésitons pas à transmettre à nos connaissances. Vraiment vous nous aidez à vivre ce carême avec des textes et messages appropriés. J. et R. V W.
  • Merci Révérend Père pour les magnifiques volées de cloche de ce samedi à 20hr00 !  Leurs sonneries ont encore amplifié le message de soutien de tous les Belges envers le corps médical.   Puisse votre communauté continuer à participer à ce geste simple mais tellement encourageant et certainement apprécié par le corps médical. Puisse aussi votre exemple être suivi par de nombreux autres clochers en Belgique en ces temps difficile. B. M.
  • Merci cher Tommy, de nous accompagner dans la prière si fidèlement! Reçois notre bonjour amical ! D. et J.
  • Après l’Angelus de ce dimanche 22 mars, le pape a annoncé : «En ces jours d’épreuve, alors que l’humanité tremble de la menace d’une pandémie, je voudrais proposer à tous les chrétiens d’unir leurs voix au ciel. J’invite tous les dirigeants des églises et les dirigeants de toutes les communautés chrétiennes et tous les chrétiens de différentes confessions à invoquer le Dieu Tout-Puissant, et en même temps à prononcer la prière du Notre Père que Jésus notre Seigneur nous a enseignée.

    J’invite donc tout le monde à prier la prière du Seigneur à midi le mercredi 25 mars prochain. Le jour où de nombreux chrétiens commémoreront la proclamation de la Parole à la Vierge Marie, que le Seigneur entende la prière unanime de tous ses disciples qui se préparent à célébrer la victoire du Christ ressuscité.

    Dans la même intention, je conduirai un moment de prière sur le parvis de la basilique Saint-Pierre devant la place vide vendredi 27 mars prochain, à 18h00. J’invite déjà tout le monde à participer spirituellement à travers les médias. Nous écouterons la parole de Dieu, nous formulerons nos prières, nous adorerons le Saint-Sacrement, avec lequel je donnerai finalement la bénédiction « Urbi et Orbi », avec laquelle la possibilité de recevoir l’indulgence complète sera liée.

    Nous voulons répondre à la pandémie de virus par l’universalité de la prière, de la compassion et de la tendresse. Restons ensemble. Faisons sentir notre proximité avec les personnes les plus solitaires et les plus éprouvées ».

bonjour du 21 mars

Le Bonjour des amis Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 21 mars 2020

Est-ce que la contagion du coronavirus a un sens spirituel ?

Les médias et les cœurs de tout le monde sont pleins des nouvelles de la contagion du coronavirus qui envahit les pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Les mesures prises par les autorités, la situation médicale et les conséquences pour l’économie et pour la société sont à la une.

Mais ne faut-il pas nous demander aussi ce que Dieu veut nous dire à travers cette épreuve grave de notre temps ? A la lumière de l’Ecriture Sainte, il me semble que ce sont deux paroles qui jettent une lumière sur le sens de l’événement.

La parole de Dieu parle d’un bout à l’autre du salut que nous recevons de Dieu. Il y a peu de mots qui reviennent si souvent comme sauver, aider, guérir, éclairer, conforter, protéger, garder, répondre, écouter, guider, entourer, etc. dans la Bible. Dieu sauve, et les hommes ont besoin de multiples secours. Les générations qui nous ont précédés savaient cela peut-être mieux que nous parce qu’ils avaient moins de moyens techniques et une science moins développée que l’époque moderne. Elles recouraient à Dieu dans leurs besoins et priant dans leurs litanies : a peste, fame et bello libera nos Domine ! (Des épidémies, des guerres et des famines libère-nous, Seigneur !)

Devons-nous de nouveau apprendre à recourir à Dieu dans nos besoins ? A lui dire avec foi et humilité : Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! Dans l’Ancien Testament, Dieu porte le beau titre « Médecin d’Israël » (Exode 15,26) et le Psaume 102,3 (Ps 103,3) exprime sa conviction croyante : « Le Seigneur te guérit de toute maladie ».  Le savoir médical moderne n’exclut pas la prière. Les deux ne sont pas en concurrence, ils vont de pair dans la vie des croyants. Car guérison et maladie peuvent être toutes deux des voies par lesquelles Dieu sauve toute la personne humaine, dans son corps et dans son âme.

Mais pour s’en convaincre il faut se mettre dans la vérité et dans l’humilité : l’humanité n’est pas toute-puissante. N’est-ce pas la tentation moderne, en face de tout ce que les hommes ont découvert et savent faire, que d’imaginer l’homme souverain et maître de tout, capable de venir à bout de tous les problèmes ? N’est-il pas beaucoup plus heureux de pouvoir dire avec la foi : j’ai de nombreux besoins qui me dépassent, et dépasseront toujours, mais j’ai un recours en Dieu ? Lui m’aidera, Lui me sauvera car Il aime aider et sauver, et Il peut m’aider et sauver. C’est pourquoi le Psaume 9a,21 (Ps 10,21) adresse la prière surprenante au Seigneur : « Mets une crainte sur l’humanité afin qu’elle apprenne à comprendre qu’elle est seulement humaine ».  Humain, c’est-à-dire dans le besoin d’aide et dans la joie d’avoir un sauveur qui aimera donner son aide. N’est-ce pas aussi un enseignement que nous pouvons retirer dans la foi de l’épreuve de que nous vivons en ces jours ?

Frère Adrian Schenker, dominicain

Méditation du vendredi 20 mars 2020 (P. Alain LE NÉGRATE)

(Vu sur le site de la paroisse st Paul de la Plaine à Paris, animée par les jésuites)

Confinés comme nous tous dans nos ʻintérieursʼ, deux amis de longue date m’ont écrit qu’ils souhaitent que de ce moment particulier sorte du bon, peut-être le meilleur. D’abord un recul par rapport aux urgences aveuglantes au profit d’un réalignement des priorités de nos existences. Je remercie ces compagnons de route musulmans.

Au fond c’est à cela aussi que sert le temps de quarantaine (sens exact du mot Carême). Non pas pour un repli sur soi dans l’angoisse, mais pour relativiser notre moment devant des malheurs bien pires : la vraie guerre (en Syrie par exemple), la pauvreté extrême, les injustices et tous les cris qui montent vers le ciel.

De la Chine aux USA l’économie mondiale marque le pas. Eh bien que notre monde riche en mal de croissance saisisse ce temps favorable d’une pause. Au tout début de la monnaie, Aristote – cité par le pape François – avait déjà compris le danger de l’argent, en condamnant la spéculation financière parce qu’en elle, « l’argent lui-même devient productif, perdant sa véritable finalité qui est de faciliter le commerce et la production » [1]. La première lecture de ce jour nous met en garde contre la religion la plus répandue, à savoir l’idolâtrie : « Nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : “Tu es notre Dieu”. » (Os 14, 4)

La page du prophète Osée ne fait que préparer à entendre l’Evangile. Aujourd’hui un scribe pose une question à Jésus : « Quel est le premier commandement ? » (Mc 12, 28-34).

C’est un échange créatif entre deux maîtres de la Torah, cas unique d’un scribe, seul et favorable, en dialogue avec le rabbi galiléen, alors qu’habituellement ses pairs lui sont hostiles.

Jésus répond à la question bienveillante par leur credo commun : « Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un. Tu l’aimeras… » (Dt 6, 4-5). A ce commandement il adjoint un second : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). Puis il met les deux citations dans l’ordre en insistant : le premier et le second, et il affirme la supériorité de ces deux commandements sur tous les autres. Et c’est tout.

D’après John P. Meier, aucun autre écrit juif de la Palestine ou de la diaspora ne contient ces caractéristiques du double commandement d’amour. La nouveauté de cet enseignement du Christ a été encore rappelée par Benoît XVI : « Fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu » (Deus caritas est, 16).

Qu’à l’écoute de la Parole de Vie, ce temps de Carême – et de désert eucharistique – ouvre grands nos yeux et nous délivre de toute tentation au repli. AMEN.

[1] Aristote in Politique I, 10, 1258b cité par le pape François lors d’un séminaire sur les « Nouvelles formes de fraternité solidaire ». Au Vatican le 5 février 2020.

ACTE DE COMMUNION SPIRITUELLE  

« Seigneur Jésus, je crois fermement que Tu es présent dans le Saint Sacrement de l’Eucharistie.  Je T’aime plus que tout et je Te désire de toute mon âme. « Après toi languit ma chair comme une terre assoiffée » (ps 62)

Je voudrais Te recevoir aujourd’hui avec tout l’amour de la Vierge Marie, avec la joie et la ferveur des saints. Puisque je suis empêché de Te recevoir dans le sacrement, viens au moins spirituellement visiter mon âme.

En ce temps de carême, que ce jeûne eucharistique auquel je suis contraint me fasse communier à Tes souffrances et surtout, au sentiment d’abandon que Tu as éprouvé sur la Croix lorsque Tu t’es écrié : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ».

Que ce jeûne sacramentel me fasse communier aux sentiments de Ta Très Sainte Mère et de Saint Joseph quand ils T’ont perdu au Temple de Jérusalem, aux sentiments de Ta Sainte mère quand elle Te reçut, sans vie, au pied de la Croix.   

Que ce jeûne eucharistique me fasse communier aux souffrances de Ton Corps mystique, l’Église, partout dans le monde où les persécutions, ou l’absence de prêtres, font obstacle à toute vie sacramentelle.

Que ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel.

Que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un cœur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence, sans amour et sans action de grâce. 

Que ce jeûne sacramentel creuse toujours davantage ma faim de Te recevoir réellement et substantiellement avec Ton corps, Ton sang, Ton âme et Ta divinité lorsque les circonstances me le permettront. Et d’ici là, Seigneur Jésus, viens nous visiter spirituel­le­ment par Ta grâce pour nous fortifier dans nos épreuves. Maranatha, viens Seigneur Jésus. »

Mgr Raymond Centene, Évêque de Vannes

Donner à chaque instant sa pleine valeur

Par Matthieu Ricard (moine bouddhiste) le 17 mars 2020

Chers amis,

Je souhaitais vous envoyer mes bonnes pensées et mes humbles prières en ces circonstances difficiles. Je sais que beaucoup d’entre vous sont désorientés et ressentent de la peur face à l’épidémie qui affecte tant d’êtres humains dans le monde entier.

Nous devons prendre toutes les précautions nécessaires pour nous-mêmes, pour ceux qui nous sont chers, et pour l’ensemble de la communauté qui nous entoure.

Dans les pays nantis, nous en sommes peu à peu venus à penser que l’humanité avait maîtrisé la nature et pouvait le dominer selon son bon vouloir.

Nous cherchons en permanence le confort matériel et plaçons toutes nos attentes et nos craintes dans les conditions extérieures, poursuivant des intérêts superficiels par l’acquisition de toujours plus de possessions, de gadgets en tous genres, et de sensations plaisantes.

La situation actuelle est un rappel de la fragilité de la vie et du caractère illusoire du contrôle que nous pensons exercer sur le monde qui nous entoure. Mais ces circonstances défavorables peuvent aussi nous permettre de revisiter nos priorités dans la vie, de prendre plus clairement conscience de ce qui compte vraiment dans notre existence, et de remettre au cœur de nos préoccupations l’amitié, la bienveillance, le lien social, la qualité des relations à l’autre, l’entraide et la coopération, et tout ce qui contribue à une vie qui vaut la peine d’être vécue.

Bien qu’aujourd’hui s’isoler physiquement soit un acte altruiste à l’égard de la société, pour éviter de propager involontairement l’épidémie, nous devons malgré tout redoubler de prévenance à l’égard de nos frères et sœurs humains, et veiller à prendre soin des personnes en difficulté, les personnes âgées qui vivent seules notamment. Donnons à chaque instant qui passe sa pleine valeur et comprenons à quel point notre vie et celle d’autrui sont précieuses.

Profitons donc de l’épreuve que nous traversons tous ensemble pour cultiver la bienveillance envers tous et la compassion pour ceux qui souffrent, en nous ouvrant à la sollicitude d’autrui et leur accordant la nôtre

Quel que soit le temps qui nous reste à vivre, le plus long possible espérons-le, vivons pleinement chaque instant avec bonté, liberté et paix intérieure. Contemplons aussi la nature profonde et immuable de notre propre esprit, qui est toujours présente derrière le tourbillon de nos espoirs et de nos inquiétudes.

Je suis donc de tout cœur avec vous et vous envoie mes humbles prières, tout particulièrement à ceux qui sont directement touchés par cette épidémie.

Reçu d’un paroissien.

« Un regard différent, utilisons d’autres lunettes  » :

Par Raffaele MORELLI, psychiatre et psychothérapeute italien

« Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand celles-ci viennent à être trop bouleversées. Le moment que nous vivons, plein d’anomalies et de paradoxes, fait réfléchir…Dans une phase où le changement climatique, causé par les désastres environnementaux, a atteint des niveaux inquiétants.

D’abord la Chine, puis tant d’autres pays, sont contraints au blocage ; l’économie s’écroule, mais la pollution diminue de manière considérable.  L’air s’améliore ; on utilise un masque, mais on respire…

Dans un moment historique où, partout dans le monde, se réactivent certaines idéologies et politiques discriminatoires, rappelant avec force un passé mesquin, un virus arrive, qui nous fait expérimenter que, en un instant, nous pouvons nous aussi devenir les discriminés, les ségrégués, ceux qu’on bloque aux frontières, qui amènent les maladies.

Même si nous n’y sommes pour rien. Même si nous sommes blancs, occidentaux, et que nous voyageons en première classe (= complexe de toute puissance avec des relents coloniaux)

Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après on ne sait pas bien pourquoi, sans samedi ni dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, tout à coup, le « stop » arrive.

Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours.  À faire le compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit.  Sait-on seulement encore quoi en faire ?

Dans une période où l’éducation de nos propres enfants, par la force des choses, est souvent déléguée à des figures et institutions diverses, le virus ferme les écoles et nous oblige à trouver des solutions alternatives, à réunir les mamans et les papas avec leurs propres enfants.  Il nous oblige à refaire une « famille ».

Dans une dimension où les relations, la communication, la sociabilité, se jouent essentiellement dans ce non-espace du virtuel des réseaux sociaux, nous donnant l’illusion de la proximité, le virus nous enlève la proximité, celle qui est bien réelle : personne ne doit se toucher, pas de baisers, pas d’embrassades, de la distance, dans le froid du non-contact.

Depuis quand avons-nous pris pour acquis ces gestes et leur signification ?

Dans un climat social où penser à soi est devenu la règle, le virus nous envoie un message clair : la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sens de l’appartenance, la communauté, se sentir faire partie de quelque chose de plus grand, dont il faut prendre soin, et qui peut prendre soin de nous.

La responsabilité partagée, sentir que de nos actions dépendent, non pas seulement notre propre sort, mais du sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Et que nous dépendons d’eux.

Alors, si nous arrêtons la « chasse aux sorcières », de nous demander à qui la faute et pourquoi tout s’est arrivé, pour nous interroger plutôt sur ce que nous pouvons apprendre, je crois que nous avons tous beaucoup de matière à réflexion et à agir.  Parce qu’avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive. Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus. »

Echos et messages

Une réflexion intéressante de Remy Pigeon (de Wezembeek) sur Facebook 

Lorsque nous courrons, il est de nombreuses choses dont les contours deviennent flous, d’autres que l’on ne remarque même plus. Cela fait des siècles que l’Homme a commencé son marathon et, loin de se fatiguer, il ne fait qu’accélérer depuis. Pourquoi ne pas profiter de cette période de confinement, ce point de coté qui nous force à nous arrêter, pour regarder autour de nous et faire le point ? En prenant le temps de souffler et de réfléchir, peut-être réaliserons nous que cette course que nous pensions nécessaire ne rime plus à rien et cela fait longtemps que nous nous sommes perdus. 

Depuis des siècles, l’Homme s’est créé un monde grandiose. Nous nous sommes défaits de la gravité afin de pouvoir voler, nous avons bâti des tours qui tutoient les nuages et sommes même parvenus à nous échapper de notre planète pour explorer l’univers et marcher sur la Lune. Loin de nous arrêter là, nous avons également imaginé un outil nous permettant de nous connecter les uns aux autres et ce malgré les océans séparant nos continents. En nous prenant parfois pour des dieux égoïstes, nous n’avons pas voulu voir que la création d’un tel monde nécessitait la destruction d’un autre. En l’espace de quelques dizaines d’années nous avons bouleversé l’ensemble des écosystèmes de notre planète au point que la moitié des espèces qui nous entourent pourrait avoir disparu d’ici 2100. Nous sommes allés trop loin.

Ce confinement printanier nous prouve cependant à quel point la nature est résiliente et qu’il est encore possible de changer de direction. À Venise les eaux troubles des canaux se font désormais translucides et accueillent à nouveau des milliers de poissons. Plus loin en Sardaigne, les dauphins s’aventurent à nouveau près des ports. D’ici quelques temps nous pourrons sans doute observer de nombreux renardeaux fraichement nés, des chevreuils parcourir nos champs ainsi qu’un plus grand nombre d’oiseaux dans le ciel. Pourquoi même ne pas rêver d’un retour accéléré du loup et du lynx, deux animaux avec qui nous cohabitions jadis avant qu’ils ne freinent la construction de notre monde artificiel.

Une fois le point de côté passé, il serait bon de se demander si reprendre notre course effrénée est vraiment nécessaire. Pourquoi ne pas ralentir ? Consommer moins, consommer mieux afin que la Terre et ses espèces puissent respirer. Limiter ses voyages autour du monde et prendre le temps de s’ouvrir à celui dont la nationalité n’est pas la vôtre mais qui, à cause de cette course, s’est retrouvé dans votre pays. Tentons tous ensemble de tirer du positif de cette épreuve que nous traversons. Après tout, c’est quand l’obscurité se fait totale que la lueur des étoiles se dévoile !

MESSES EN COMMUNAUTE JESUITE

Le matin à 7h30, la communauté prie les laudes, sans assemblée extérieure.

Il y aura tous les jours eucharistie, en communauté, sans assemblée présente, à 7h, à 12h et à 18h30. Nous y portons votre prière, et celle de tous ceux qui nous sont confiés. Parfois, il y aura une diffusion en direct sur Facebook à partir du profil de Tommy Scholtes

Aucune célébration à l’église. Si possible, nous maintenons les permanences aux heures des confessions. Elles se dérouleront sans doute à l’oratoire, un espace plus aéré que le bureau du confessionnal.

Vous pouvez me joindre au 02 739 33 21.. le fixe de mon bureau en communauté dans lequel je suis beaucoup présent …

Téléphonez les uns aux autres, sms, mails,

Que la communion virtuelle soit la plus réelle possible.

N’hésitez pas à nous faire part de propositions, demandes, intentions de prière, expériences de prière partagée, sites web utiles. La plume est particulièrement proposée aux confrères jésuites et aux membres de l’équipe pastorale ESJB

Unis, Tommy Scholtes sj

(tommy.scholtes@tommyscholtes.be)

annonces du 23 mars 2020

Semaine Sainte : toutes les célébrations religieuses publiques sont annulées

Directives des évêques de Belgique

La propagation du coronavirus contraint toutes les autorités et institutions publiques de notre pays à une extrême prudence. L’Église veut, elle aussi, endiguer la propagation de ce virus. Les évêques de Belgique ont dès lors décidé de prolonger la suspension de toutes les célébrations religieuses publiques et ce jusqu’au 19 avril inclus. Ces dernières reprendront lorsque les autorités tant civiles et qu’ecclésiastiques l’auront autorisé. Les évêques prennent ces mesures conformément aux adaptations possibles pour la célébration du temps pascal, telles que le Pape François les a proposées et données en exemple.

Tous les services liturgiques de la Semaine Sainte (5-12 avril 2020) sont suspendus. Chaque évêque peut établir une exception pour quelques lieux afin que les fidèles puissent suivre ces services à la radio, à la télévision ou en livestream. Seuls les collaborateurs nécessaires pour l’enregistrement de la célébration pourront se trouver dans l’église. Ils respecteront avec soin les règles de la ‘distance sociale’.

Cette suspension s’applique à toutes les églises et chapelles où se célèbre publiquement le culte, y compris les chapelles ou lieux de prière des monastères, des institutions catholiques ou des lieux de pèlerinage. Elle s’applique également aux communautés non-catholiques qui font usage des églises ou des chapelles catholiques. Les communautés contemplatives ou monastiques célèbreront la prière des heures et les offices de la Semaine Sainte en cercle fermé, sans hôtes, ni visiteurs.

L’information sur les services liturgiques diffusés à la radio, à la télévision ou en livestream pendant la Semaine Sainte sera disponible sur le site de Cathobel et de Kerknet ainsi que sur les sites diocésains ou vicariaux.

1. Dimanche des Rameaux

Bien qu’il n’y ait pas de célébrations publiques, quelques célébrations avec seulement quelques personnes sont prévues en vue des diffusions à la radio, à la télévision ou en livestream. Elles se dérouleront en cercle fermé et dans le respect de la distance de sécurité prescrite. Les rameaux bénits ne seront mis à disposition ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’église. Il y a pour cela une double raison. Une raison liturgique : ces rameaux font partie de la liturgie du dimanche des Rameaux. Une raison préventive : éviter tout rassemblement.

2. Messe chrismale

La bénédiction des Saintes Huiles et la consécration du Saint Chrême  (pour le baptême, la confirmation, l’ordination presbytérale et l’onction des malades) aura lieu en cercle fermé et sera présidée par l’évêque et quelques prêtres. Chaque évêque a également la possibilité de reporter la célébration de la messe chrismale jusqu’à l’autorisation de reprise des célébrations liturgiques publiques. Les Saintes Huiles seront distribuées après la pandémie selon les directives de chaque diocèse.

3. Jeudi Saint, Vendredi Saint, Veillée pascale et Pâques

Seules les célébrations avec quelques personnes en vue de leur diffusion à la radio, à la télévision ou en streaming pourront avoir lieu. Elles se dérouleront cercle fermé, dans le respect de la distance de sécurité prescrite.

En raison des mesures actuelles, le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.

Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.

4. Baptêmes d’adultes

Cette année, les baptêmes d’adultes ne pourront avoir lieu ni la nuit, ni le jour de Pâques. Les évêques sont unis à tous ceux qui se préparent de longue date à leur baptême pour Pâques. Ils comprennent leur déception et leur demandent de la patience. Ils leur proposeront dès que possible une autre date ou une autre période pour leur baptême.

5. Baptêmes et mariages religieux

Tous les baptêmes et mariages religieux sont reportés jusqu’à ce que ces célébrations soient à nouveau possibles. Les évêques prennent cette décision difficile, tout en partageant la déception de tous ceux qui avaient préparé avec soin et attendaient intensément leur mariage ou le baptême de leur enfant.

6. Confirmations et premières communions

Les célébrations de la confirmation et de la première communion prévues jusqu’au 19 avril ne pourront malheureusement pas avoir lieu. C’est une décision grave dont nous mesurons pleinement l’impact pour les enfants et les jeunes concernés, pour leurs familles et pour la paroisse. En ce qui concerne les confirmations et premières communions prévues après le 19 avril, il est trop tôt en ce moment de prendre des décisions définitives. Les évêques communiqueront le plus tôt possible et dès que les mesures du gouvernement le permettront, les informations nécessaires.

7. Ouverture des églises

Sauf décision contraire de la commune, les églises restent ouvertes pour la prière individuelle et le recueillement quand c’est possible. L’église, en tant qu’espace public, est bien évidemment soumise aux mesures gouvernementales, dont la distance de sécurité.

8. Campagnes de Carême Entraide et Fraternité et Broederlijk Delen

Les campagnes annuelles de Carême des deux organisations liées à l’Eglise ne sont quant à elles pas suspendues. Seules les collectes ecclésiales en liquide ne pourront avoir lieu. Les évêques appellent les fidèles à poursuivre la solidarité avec les populations et les pays dans le besoin et à effectuer leur don annuel par virement bancaire. Pour Entraide et Fraternité via le compte BE68 0000 0000 3434 et pour Broederlijk Delen via le compte BE12 0000 0000 9292. 

9. Les cloches de remerciement et d’espérance

Les évêques s’associent à toutes les marques de gratitude et d’estime de la population envers ceux qui s’investissent dans la lutte contre le coronavirus : médecins, infirmières et infirmiers, services de police et d’urgence, décideurs politiques et leurs administrations. Les paroisses qui le souhaitent peuvent bien sûr s’associer à ceux qui applaudissent le soir les personnes engagées dans la lutte contre le coronavirus. Elles peuvent mettre par exemple une bougie devant la fenêtre ou faire sonner les cloches (de préférence les cloches de l’angélus à celles des fêtes).

10. Médias

Les diocèses restent autant que possible en contact avec l’ensemble des croyants, aussi bien au plan national qu’au plan diocésain, par le biais de messages vidéo ou en livestream. Vous trouverez les liens utiles et les aperçus sur les pages interdiocésaines et diocésaines de Cathobel ou de Kerknet.

La RTBF et la VRT essayent de poursuivre la diffusion, le dimanche, des célébrations eucharistiques à la radio et à la télévision. RCF, KTO, France 2, Radio Maria et NPO Nederland diffusent également des célébrations religieuses. 

Le bonjour du 14 mars 2020

  Le Bonjour des amis Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 17 mars 2020

Message du Cardinal De Kesel

Chers amis,

Des événements totalement imprévus peuvent parfois arriver. Des évènements dont on pensait qu’ils se produisaient jadis mais plus maintenant, et sûrement pas dans une société aussi développée que la nôtre. Rien n’est moins vrai. Le coronavirus nous place devant une évidence : nous sommes et restons des êtres fragiles, pas uniquement ici où là mais partout dans le monde.

La solidarité attendue aujourd’hui de tous, est, elle aussi, universelle. Personne ne peut se permettre une exception pour soi-même. En tant qu’Eglise, nous ne le pouvons pas non plus. Tout comme pour la pauvreté et la migration, il n’y a pas de solutions uniquement au plan local. Nous le savons bien, mais nous l’oublions fréquemment. Nous essayons de maintenir le problème en dehors de nos frontières, mais le virus ne connaît pas de frontières. La mentalité du « chacun pour soi » nous rend encore plus vulnérables. Nous sommes responsables les uns des autres à l’échelle mondiale. La terre est vraiment notre maison commune.

Cette crise du coronavirus intervient en plein carême au moment où de dimanche en dimanche, de semaine en semaine, nous nous préparons à Pâques. Il ne nous est plus possible de célébrer avec nos communautés respectives, même pas l’eucharistie le dimanche. On pourrait se dire : il aurait mieux valu que cela arrive à un autre moment, mais cela n’a pas beaucoup de sens. Certes, nous vivrons le carême cette année autrement, mais nous ne le vivrons pour autant pas moins intensément. Cela demandera de chacun de nous un effort supplémentaire et une plus grande créativité.

La préface du carême le qualifie de temps fait pour se donner davantage à la prière et pour témoigner plus d’amour pour le prochain. Nous ne pouvons plus nous rassembler pour prier ensemble, mais nous pouvons le faire seul, en famille ou dans nos communautés religieuses. C’est un temps de silence et de réflexion, avec une attention particulière pour l’Ecriture que la liturgie propose. Fort heureusement les médias, en particulier les médias religieux nous y aident. 

Maintenant que tout doit se passer en silence, la préparation à Pâques reste aussi un moment de plus grande attention aux autres. D’abord bien sûr à l’égard de ceux qui sont atteints par la maladie, ceux qui les soignent et ceux s’efforcent d’endiguer la maladie par leurs recherches. Mais aussi pour ceux qui sont pauvres ou isolés, ceux qui fuient la guerre et la violence, pour tous ceux qui d’une façon ou d’une autre sont dans le besoin et frappent à notre porte pour obtenir de l’aide. Les collectes pour le carême de partage se tiennent habituellement en cette période, n’oublions pas non plus cette forme de solidarité.

Ces jours-ci nous allons devoir vivre un peu plus reclus, parfois en véritable quarantaine ou en cercle très restreint. Les célébrations et en particulier l’eucharistie nous manqueront. Ce sera une autre forme de jeûne. Mais ne croyons pas que nous sommes seuls. Nous restons en profonde communion les uns avec les autres : en communion de prière et dans une solidarité universelle. Et n’oublions surtout pas qu’en tout cela, le Seigneur nous reste proche. Il est en mesure de faire du temps présent un temps de grâce.

+ Jozef Cardinal De Kesel

Un magnifique texte d’une religieuse milanaise sur l’Espérance La Speranza

La Speranza en Italie ces jours-ci, c’est le ciel d’un bleu dépollué et provocant, c’est le soleil qui brille obstinément sur les rues désertes, et qui s’introduit en riant dans ces maisonnées qui apprennent à redevenir familles.

La Speranza ce sont ces post-it anonymes par centaines qui ont commencé à couvrir les devantures fermées des magasins, pour encourager tous ces petits commerçants au futur sombre, à Bergame d’abord, puis, comme une onde d’espérance – virale elle aussi – en Lombardie, avant de gagner toute l’Italie : « Tutto andrà bene <3 » (et comment ne pas penser à ces paroles de Jésus à Julienne de Norwich « …ma tutto sarà bene e tutto finirà bene »* ?),

La Speranza c’est la vie qui est plus forte et le printemps qui oublie de porter le deuil et la peur, et avance inexorablement, faisant verdir les arbres et chanter les oiseaux.

La Speranza ce sont tous ces professeurs exemplaires qui doivent en quelques jours s’improviser créateurs et réinventer l’école, et se plient en huit pour affronter avec courage leurs cours à préparer, les leçons online et les corrections à distance, tout en préparant le déjeuner, avec deux ou trois enfants dans les pattes.

La Speranza, tous ces jeunes, qui après les premiers jours d’inconscience et d’insouciance, d’euphorie pour des « vacances » inespérées, retrouvent le sens de la responsabilité, et dont on découvre qu’ils savent être graves et civiques quand il le faut, sans jamais perdre créativité et sens de l’humour : et voilà que chaque soir à 18h, il y aura un flashmob pour tous… un flashmob particulier. Chacun chez soi, depuis sa fenêtre… et la ville entendra résonner l’hymne italien, depuis tous les foyers, puis les autres soirs une chanson populaire, chantée à l’unisson. Parce que les moments graves unissent.

La Speranza, tous ces parents qui redoublent d’ingéniosité et de créativité pour inventer de nouveaux jeux à faire en famille, et ces initiatives de réserver des moments « mobile-free » pour tous, pour que les écrans ne volent pas aux foyers tout ce Kairos qui leur est offert. 

La Speranza – après un premier temps d’explosion des instincts les plus primaires de survie (courses frénétiques au supermarché, ruée sur les masques et désinfectants, exode dans la nuit vers le sud…) – ce sont aussi les étudiants qui, au milieu de tout ça, ont gardé calme, responsabilité et civisme… qui ont eu le courage de rester à Milan, loin de leurs familles, pour protéger leurs régions plus vulnérables, la Calabre, la Sicile… mais surtout qui résistent encore à cet autre instinct primaire de condamner et de montrer du doigt pleins de rage ou d’envie, ceux qui n’ont pas eu la force de se voir un mois isolés, loin de leur famille, et qui ont fui.

La Speranza c’est ce policier qui, lors des contrôles des « auto-certificats » et tombant sur celui d’une infirmière qui enchaîne les tours et retourne au front, s’incline devant elle, ému :

« Massimo rispetto ».

Et la Speranza bien sûr, elle est toute concentrée dans cette « camicia verde » des médecins et le dévouement de tout le personnel sanitaire, qui s’épuisent dans les hôpitaux débordés, et continuent le combat. Et tous de les considérer ces jours-ci comme les véritables « anges de la Patrie ».

Mais la Speranza c’est aussi une vie qui commence au milieu de la tourmente, ma petite sœur qui, en plein naufrage de la Bourse, met au monde un petit Noé à deux pays d’ici, tandis que tout le monde se replie dans son Arche, pour la « survie », non pas des espèces cette fois-ci, mais des plus vulnérables.

Et voilà la Speranza, par-dessus tout : ce sont ces pays riches et productifs, d’une Europe que l’on croyait si facilement disposée à se débarrasser de ses vieux, que l’on pensait cynique face à l’euthanasie des plus « précaires de la santé »… les voilà ces pays qui tout d’un coup défendent la vie, les plus fragiles, les moins productifs, les « encombrants » et lourds pour le système-roi, avec le fameux problème des retraites… Et voilà notre économie à genoux. À genoux au chevet des plus vieux et des plus vulnérables.

Tout un pays qui s’arrête, pour eux…

Et en ce Carême particulier, un plan de route nouveau : traverser le désert, prier et redécouvrir la faim eucharistique. Vivre ce que vivent des milliers de chrétiens de par le monde. Retrouver l’émerveillement. Sortir de nos routines…

Et dans ce brouillard total, naviguer à vue, réapprendre la confiance, la vraie. S’abandonner à la Providence.

Et apprendre à s’arrêter aussi. Car il fallait un minuscule virus, invisible, dérisoire, et qui nous rit au nez, pour freiner notre course folle.

Et au bout, l’espérance de Pâques, la victoire de la vie à la fin de ce long carême, qui sera aussi explosion d’étreintes retrouvées, de gestes d’affection et d’une communion longtemps espérée, après un long jeûne.

Et l’on pourra dire avec saint François « Loué sois-Tu, ô Seigneur, pour fratello Coronavirus, qui nous a réappris l’humilité, la valeur de la vie et la communion ! ».

Courage, n’ayez pas peur : Moi, j’ai vaincu le monde ! (Jn 16, 33)

Chemin de notre cœur durant ce Carême envahi…  (inspiré par le Réseau de prière du pape François)

Le cœur humain, un cœur inquiet et en recherche


Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. (Psaume 62,1) Nous proposons un itinéraire de foi, d’oraison et de vie, adapté à ceux qui sont en recherche intérieure, qui reconnaissent leur soif spirituelle et désirent accueillir Jésus-Christ dans leur cœur. C’est le chemin des petits dont la faiblesse et la vulnérabilité ne sont pas un obstacle, mais bien plutôt le meilleur capital pour rencontrer un Dieu qui se rend proche du pauvre. Et cela en particulier en temps d’épidémie…


Dans un monde découragé


Oui, mon peuple a commis un double méfait : ils m’ont abandonné, moi, la source d’eau vive, et ils se sont creusé des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ! (Jérémie 2, 13) Mais le monde que nous habitons est aussi blessé par de douloureuses contradictions qui causent mort et destruction. La vie et l’amour sont souvent étouffés par la violence et l’égoïsme. Nous nous sommes écartés des chemins de l’amour de Dieu et de son projet pour l’humanité. Et en période d’épidémie…
Le Père envoie son Fils pour nous sauver
Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne le voyez-vous pas ? (Isaïe 43,19) Le Père ne nous a pas abandonnés dans ce monde découragé. Il nous a parlé de son amour à bien des reprises et de bien des manières par les prophètes, et dans la période finale où nous sommes par son Fils qui s’est fait homme, Jésus le Christ (cf. Hébreux 1,1). Avec Lui, nous apprenons à reconnaître l’Esprit de Dieu qui agit dans notre monde, faisant naître du neuf même au milieu des souffrances et des difficultés.


Il nous appelle ses amis


Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi (…) Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime. (Isaïe 43,1 et 4) Jésus-Christ nous appelle ses amis et nous invite à une alliance d’amour personnelle, intime et affective avec Lui. Notre amitié avec Lui nous conduit à regarder avec ses yeux, à souffrir de ses souffrances et à nous réjouir de ses joies, et à offrir notre personne pour travailler avec Lui au service de nos frères et sœurs.


CHRIST VIT EN NOUS


En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous (Jean 14,20) Dans la surabondance de son amour pour nous, Dieu désire habiter nos cœurs. Dieu veut établir sa demeure en chacun de nous. C’est ce que nous désirons et prions chaque jour, avec un cœur de pauvre, tout en sachant qu’atteindre le Christ ne sera jamais le fruit de nos propres efforts. Nous croyons que cette identification au Christ nous est donnée de manière privilégiée dans l’Eucharistie dont nous jeûnons durant ces semaines de carême…

Lettre d’Ignace de Loyola en temps de Coronavirus – Jésuites.com

En ce temps d’inquiétude, Ignace nous envoie une lettre par le biais de Nikolaas Sintobin sj. A lire et partager 🙏🏻✨

Ciel, 14 mars 2020, heure de la Terre

Chers habitants de la terre,

Je vois que vous avez du mal à trouver la bonne attitude face au #coronavirus. Ce n’est pas étonnant. Au cours des dernières décennies, la science a fait de tels progrès que vous en êtes venu à croire qu’une solution à chaque problème peut être trouvée en un rien de temps. Il devient maintenant évident dans le monde entier que c’est une illusion. Pour beaucoup d’entre vous, cela est assez déroutant.

J’ai été moi-même aux prises avec une maladie chronique pendant plus de trente ans. En tant que supérieur général de l’ordre des jésuites j’ai été confronté à tous les problèmes possibles et imaginables, jour après jour, pendant quinze ans. J’aimerais vous donner quatre conseils pour traverser cette période difficile. Elles sont tirées de ma propre expérience. 

1.​A l’époque de ce coronavirus, obéissez aux médecins, aux scientifiques et aux autorités comme si c’était Dieu lui-même. Même si vous n’êtes pas d’accord avec leurs décisions ou si vous ne les comprenez pas bien, ayez l’humilité d’accepter qu’il vaut la peine de vous fier à leurs connaissances et leur expérience. Elle vous donnera bonne conscience et vous permettra d’apporter votre contribution à la solution de la crise. 

2.​ Méfiez-vous de la peur. La peur ne vient jamais de Dieu et ne mène pas à Dieu. La peur vous suggère souvent toutes les raisons possibles pour lesquelles vous devriez être angoissés. En grande partie elles sont vraies. Seulement, il ne faut pas en avoir peur. Le Seigneur prend aussi soin de vous maintenant. Je le sais de source céleste bien informée. L’expérience a montré qu’Il écrit droit sur les lignes terrestres courbes. Osez croire en cela.

3.​ En temps de crise, la prière n’est pas moins, mais plus profitable. Accordez-vous le droit de vous abandonner à son amour. C’est le meilleur antidote contre la peur.

4.​ Enfin, n’oubliez pas de vivre et de profiter de la vie au milieu de tout ça. Quoi qu’il arrive, chaque seconde qui vous est offerte est un cadeau unique et précieux. Le coronavirus ne peut rien faire pour changer cela.

 Uni à vous dans une prière incessante,

 + Ignace

MESSES EN COMMUNAUTE JESUITE

Il y aura tous les jours eucharistie, en communauté, sans assemblée présente, à 7 heures, à 12h et à 18h30. Nous y portons votre prière, et celle de tous ceux qui nous sont confiés. Le matin à 7h30, la communauté prie les laudes, sans assemblée extérieure. Parfois, il y aura une diffusion en direct sur Facebook à partir du profil de Tommy Scholtes

Aucune célébration à l’église. Si possible, nous maintenons les permanences aux heures des confessions.

Pour accompagner notre prière

  • Quelques frères de Taizé célèbrent la prière du soir. Sur internet www.taizé.fr. 19h30
  • Le pape célèbre la messe à ste Marthe et KTO diffuse en direct à 7 heures.
  • Radio RCF diffuse la messe à 17h le samedi et à 19 h en semaine
  • Radio 1RCF diffuse une émission « Serrons-nous les coudes » de 9h à 10h
  • « Prie en chemin », quand tu veux !

 ‘Prie en Chemin’ (www.prieenchemin.org) est une proposition portée par les jésuites d’Europe Occidentale Francophone (www.jesuites.com) pour permettre au plus grand nombre de se nourrir de la Parole de Dieu. Chaque jour, par le biais d’un site ou d’une application (Android et iOs) Prie en Chemin propose la méditation guidée audio d’un des passages de la liturgie sous la forme d’un podcast.  La prière dure aux alentours de 12 minutes.

  • Belle initiative aussi  des Dominicains :

  Le Bonjour des amis Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 14 mars 2020

Les célébrations eucharistiques publiques sont suspendues jusqu’au 3 avril. Les vêpres quotidiennes initiées au début du carême, les soirées d’animation, les concerts, les conférences annoncées de même.

L’église restera ouverte aux heures habituelles. On pourra prier devant le tabernacle. Jésus-Eucharistie demeure au milieu de nous. Prions-le de tout notre cœur.

Une messe radio RTBF sera diffusée sur la Première le dimanche à 11 heures, ainsi qu’en TV sur la Une.

Chers amis,

Nous sommes tous bousculés par ce qui nous arrive. Nous sommes tous concernés, sans exception. Confinés plus ou moins, nous regardons la vie autrement tout à coup. En quelques jours, nous sommes passés à une situation de crise grave. Les plus anciens parmi nous l’associent à des périodes graves qu’ils ont connues au moment de guerres dans nos régions. L’hygiène et les normes de prudence sont essentielles.

Et pourtant la vie continue. Inventons et créons. Téléphonez, restez en contact, et voyez vous entre particuliers. Gardons le contact. Notre communauté de croyants se réunissant habituellement pour les célébrations à st Jean Berchmans reste une communauté. Elle sera plus virtuelle mais réelle.

Pendant cette période, nous ne sommes pas loin. Tous ceux et celles qui peuvent rendre des services ou qui en demandent peuvent suggérer ou demander par ici, tommy.scholtes@tommyscholtes.be, ou par le téléphone 02 739 33 21. Je pense à des personnes qui aimeraient qu’on les aide pour les courses, pour les gardes d’enfants, etc… qu’elles proposent ou demandent.

Spirituellement, le temps sera éprouvant aussi. Un fameux carême, de jeûne de l’eucharistie, de prière et de partage.

Je vous livre ce beaux texte écrit par l’abbé Claude Lichtert :

Ces circonstances nous permettent d’attirer l’attention sur la notion de « communion spirituelle » telle qu’elle peut se vivre déjà dans certains milieux, principalement dans les soins de santé. Il s’agit d’une communion de cœur et d’esprit qui nous rend encore plus solidaires non seulement avec les personnes isolées mais aussi avec toutes celles que nous apprécions rencontrer chaque week-end. Par la communion spirituelle, l’union au Christ est réalisée non par la réception du sacrement mais par le désir de cette réception. Ce désir, qui procède d’une foi animée par l’espérance et la charité, supplée l’acte du fait que celui-ci ne peut être accompli en lui-même. Puisqu’il faut distinguer dans le sacrement le signe et la réalité, le désir atteint la réalité sans passer par le signe. L’essentiel est de se rappeler que le Christ ne manque pas à ceux qui le cherchent et le désirent.

L’évangile de ce dimanche (Jean 4) nous offre une belle intuition. On y lit ce passage où Jésus dit à la femme samaritaine : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. » Ne sommes-nous pas invités à méditer ce que peut signifier pour nous, en ces temps-ci, « adorer le Père en esprit et en vérité » ?

Poursuivons les échanges, maintenons la communication, inventons de nouveaux signes de communion, surtout avec les plus fragiles parmi nous et maintenons-nous mutuellement dans la confiance.

Et cette belle prière écrite par le cardinal Hollerich, archevêque de Luxembourg :

Dieu le Père, Créateur du monde, tout-puissant et miséricordieux, qui par amour pour nous a envoyé ton Fils dans le monde comme médecin des âmes et des corps, regarde tes enfants qui, en ces temps difficiles de désarroi et de consternation dans de nombreuses régions d’Europe et du monde, se tournent vers vous pour trouver force, salut et soulagement,
Libère-nous de la maladie et de la peur, guéris nos malades, réconfortes leurs familles, donne la sagesse à nos dirigeants, l’énergie et la reconnaissance aux médecins, aux infirmières et aux bénévoles, ainsi que la vie éternelle aux morts. Ne nous abandonne pas au moment de l’épreuve, mais délivre-nous de tout mal.
Nous te le demandons, à Toi qui, avec le Fils et le Saint-Esprit, vis et règne pour les siècles des siècles. Amen.
Sainte Marie, mère de la santé et de l’espoir, priez pour nous !
Mgr Hollerich

Je vous parle de cette belle initiative prise par l’évêque de Monaco. Cela vous donne des idées aussi ?

Partageant l’initiative des évêques d’Italie, Mgr l’Archevêque invite toute la Principauté à un temps de prière, unie symboliquement à la même heure. Chaque fidèle, chaque famille, chaque communauté religieuse pourra réciter chez soi la prière du Rosaire (mystères lumineux) à 21h ce jeudi 19 mars, fête de saint Joseph, Patron de l’Église universelle et Gardien de la Sainte Famille. Aux fenêtres des maisons nous pourrons aussi exposer une bougie allumée ou un petit drap blanc.

Un dimanche en famille… propositions

« Le dimanche, je vous propose d’avoir un temps de prière en famille à l’heure habituelle de la messe. Voici un petit schéma pour vous aider

 Un temps de louange 
Demande de pardon pour ce qui n’était pas selon le Seigneur pendant la semaine.
Lecture des textes de la messe (site https://www.aelf.org/ onglet lectures de la messe ou https://levangileauquotidien.org/FR/gospel)
Partage sur les lectures
Petit temps de silence
Intentions proposées par chacun(e)
Notre Père
Chant à la Vierge Marie 
Bénédiction mutuelle »

N’oublions pas non plus l’application « Prie en chemin« , développée par Grégoire Le Bel sj (méditation quotidienne de douze minutes d’un texte de l’Ecriture, à l’aide de points de prière et sur fond musical).

En ce temps d’inquiétude, St Ignace nous envoie une lettre par le biais de Nikolaas Sintobin sj.


Ciel, 14 mars 2020, heure de la Terre


Chers habitants de la terre,

Je vois que vous avez du mal à trouver la bonne attitude face au #coronavirus. Ce n’est pas étonnant. Au cours des dernières décennies, la science a fait de tels progrès que vous en êtes venu à croire qu’une solution à chaque problème peut être trouvée en un rien de temps. Il devient maintenant évident dans le monde entier que c’est une illusion. Pour beaucoup d’entre vous, cela est assez déroutant.

J’ai été moi-même aux prises avec une maladie chronique pendant plus de trente ans. En tant que supérieur général de l’ordre des jésuites j’ai été confronté à tous les problèmes possibles et imaginables, jour après jour, pendant quinze ans. J’aimerais vous donner quatre conseils pour traverser cette période difficile. Elles sont tirées de ma propre expérience.

1.​A l’époque de ce coronavirus, obéissez aux médecins, aux scientifiques et aux autorités comme si c’était Dieu lui-même. Même si vous n’êtes pas d’accord avec leurs décisions ou si vous ne les comprenez pas bien, ayez l’humilité d’accepter qu’il vaille la peine de vous fier à leurs connaissances et leur expérience. Elle vous donnera bonne conscience et vous permettra d’apporter votre contribution à la solution de la crise.

2.​ Méfiez-vous de la peur. La peur ne vient jamais de Dieu et ne mène pas à Dieu. La peur vous suggère souvent toutes les raisons possibles pour lesquelles vous devriez être angoissés. En grande partie elles sont vraies. Seulement, il ne faut pas en avoir peur. Le Seigneur prend aussi soin de vous maintenant. Je le sais de source céleste bien informée. L’expérience a montré qu’Il écrit droit sur les lignes terrestres courbes. Osez croire en cela.

3.​ En temps de crise, la prière n’est pas moins, mais plus profitable. Accordez-vous le droit de vous abandonner à son amour. C’est le meilleur antidote contre la peur.

4.​ Enfin, n’oubliez pas de vivre et de profiter de la vie au milieu de tout ça. Quoi qu’il arrive, chaque seconde qui vous est offerte est un cadeau unique et précieux. Le coronavirus ne peut rien faire pour changer cela.

Uni à vous dans une prière incessante,

+ Ignace

Pendant la durée de la crise sanitaire,
KTO renforce la prière sur son antenne
  Églises fermées, malades en quarantaine, familles confinées…. Beaucoup se tournent naturellement vers la télévision. Consciente de cette responsabilité, KTO renforce la prière sur son antenne.   A partir du lundi 16 mars, KTO diffusera deux messes par jour : À 07h00, en direct de Sainte-Marthe au Vatican, célébrée par le pape François, en collaboration avec Vatican Media. À 18h15, en direct de Saint-Germain l’Auxerrois, grâce au recteur archiprêtre et les chapelains de Notre-Dame de Paris A retrouver en direct sur KTO, www.ktotv.com, YouTube et Facebook    Les rendez-vous de prières sont maintenus : À 08h00, les Laudes À 12h00, l’Office du milieu du jour À 15h30, le chapelet est toujours à suivre en direct de Lourdes. Du 17 au 25 mars, le sanctuaire de Lourdes organise une neuvaine pour confier à la Vierge les malades, toutes celles et ceux qui souffrent de l’éloignement et des difficultés liées à l’épidémie. A 17h45, les Vêpres        

Nos radios 1RCF Belgique, RCF Bruxelles et RCF Liège s’adaptent, s’associent et accompagnent la population belge francophone dans cette période de confinement.

Veuillez trouver ci-joint notre communiqué de presse.

En très bref,

  • Dès ce lundi, une émission spéciale quotidienne en direct « serrons-nous les coudes » de 9 à 10h : libre antenne, questions-réponses, le point sur le Covid-19 avec des experts, des trucs et astuces etc.
  • Suite à la suspension de toutes les messes qui privent plus de 350.000 pratiquants francophones, célébrations et retransmissions en direct sur RCF le samedi à 17h00 et chaque jour de semaine à 19h00.
  • Renforcement des 13 bulletins d’actualités quotidiens avec notamment 3 journaux internationaux par jour.
  • Le carême avec RCF, 40 jours pour se concentrer sur l’essentiel et réorienter sa vie.


À tout moment, nous pouvons prier la « Séquence » de la Pentecôte.

Viens, Esprit Saint en nos coeurs

et envoie du haut du ciel

un rayon de ta lumière.

Viens en nous, Père des pauvres,

viens, dispensateur des dons,

viens, lumière de nos coeurs.

Consolateur souverain,

hôte très doux de nos âmes,

adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos ;

dans la fièvre, la fraîcheur ;

dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse,

viens remplir jusqu’à l’intime

le coeur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine,

il n’est rien en aucun homme,

rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,

baigne ce qui est aride,

guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,

réchauffe ce qui est froid,

rends droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi,

et qui en toi se confient,

donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu,

donne le salut final,

donne la joie éternelle. Amen.

Annonces du 7 et 8 mars 2020

  • Prochains mercredis de carême : une méditation sur le « Chemin du cœur », d’une durée de 30 minutes, thème de l’apostolat de la Prière, animé par le p Tommy Scholtes. A 19h15 à la chapelle ND des apôtres
  • Les prochains jeudis de carême, une lecture en groupe avec appropriation personnelle sur le texte de l’exhortation du pape « réjouissez-vous et exultez ». Cela se déroulera au Forum st Michel, de 19h30 à 20.45, et avec l’animation du père Jean-Yves Grenet
  • Ce Jeudi 12 mars : Méditation spirituelle, musicale et poétique sur le thème « Passion de Dieu – Résurrection pour l’homme » (à la Chapelle ND des Apôtres). Avec Dominique et Jacques Delforge, Sur des textes de Jacques Delforge, Liliane Wouters, Adrien Jans, et Sylvie Germain. Et un accompagnement violoncelle, guitare et flûte traversière. Participation aux frais libre.
  • Samedi 21 mars, 20h : Il reste des places au Concert de la Passion selon st Jean de Bach, par « Camerata vocale ». Une organisation commune de l’église st-Jean Berchmans, du Forum st Michel et du Centre Avec. Il faut remplir l’église ! (300 places seront installées… mais on peut faire mieux) On peut réserver les places sur le site de l’église.  Possibilité aussi de réserver des places à la sortie des messes de ce week-end chez le p Tommy Scholtes
  • Retenez aussi, en collaboration avec le Centre scolaire st Michel, les Equipes Notre Dame, l’église et le Forum st Michel, le 25 mars 2020 une grande conférence sur la Transition, avec des orateurs de premier plan dont le professeur Olivier de Schutter

Le Bonjour des Amis de l’église St-Jean Berchmans ° St-Michel

01.03.2020

La communauté st Michel est en deuil. Vous l’avez vu à l’église, à la chapelle ND des Apôtres, dans les couloirs du centre scolaire, dans le parc ou au jardin… Le Frère René Hanssen nous a quittés ce dimanche matin à l’aube. Il faisait partie de notre communauté depuis près de 40 ans ! Il en connaissait tout, jardin et parc compris. Il en était même un peu l’âme… « Maintenant ô maître souverain, tu peux lasser s’en aller ton serviteur, en paix, selon ta parole…

Ses funérailles seront célébrées dans l’action de grâces ce vendredi 6 mars à 13 heures en l’église st Jean Berchmans.

Les visites auront lieu ces mercredi et jeudi de 10 à 17h au Parloir de la Communauté st Michel, 24, Boulevard st Michel.

LECTURE EN GROUPE ET APPROPRIATION PERSONNELLE de l’Exhortation Apostolique « Gaudete et Exsultate »   5 CHAPITRES …… 5 SOIREES DE JEUDI   les 12, 19, 26 mars et 2 avril de 19h30 à 20h45   dans les locaux du Forum Saint-Michel (entrée au 24 bd Saint-Michel),   avec le Père Jean-Yves Grenet, sj
  Où se procurer le texte ? En librairie (la version ci-dessus des Editions Jésuites https://www.editionsjesuites.com/fr/livre-soyez-dans-la-joie-et-l-allegresse-2164.html sera utilisée pour ses commentaires et annotations) ou en le téléchargeant sur http://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20180319_gaudete-et-exsultate.html   Faut-il s’inscrire ? Ce n’est pas impératif, mais c’est bien utile pour l’organisation des soirées. Pour cela…… Une participation aux frais de l’ordre de 30 € est bienvenue.


Pour mieux vivre le carême

LE MERCREDI,  du 4 mars au 1° avril, de 19h15 à 19h45, avec le Père Tommy Scholtes,sj, LE CHEMIN DU CŒUR, Réseau Mondial de Prière du Pape, à la chapelle Notre-Dame des Apôtres.

  • Ce mardi 3 mars, à 20h15,  Réunion de tous ceux et celles qui rendent un service durant les célébrations, ou avant ou après ! … On se retrouve au Grand parloir de la communauté
  • Jeudi 12 mars : Méditation spirituelle, musicale et poétique

« Passion de Dieu – Résurrection pour l’homme ».

Avec Dominique et Jacques Delforge,

Sur des textes de Jacques Delforge, Liliane Wouters, Adrien Jans, et Sylvie Germain

Et un accompagnement violoncelle, guitare et flûte traversière.

  • 21 mars, 20h : Il reste des places au  Concert de la Passion selon st Jean de Bach, par « Camerata vocale ». Une organisation commune de l’église st-Jean Berchmans, du Forum st Michel et du Centre Avec. Réservez vos places par ce lien ! Il faut remplir l’église ! (300 places seront installées… mais on peut faire mieux)
https://www.centreavec.be/animation/concert-johannes-passion/

L’ensemble Camerata Vocale & Instrumentale, bien connu dans le monde choral à Bruxelles, regroupe des musiciens professionnels et choristes de haut niveau, et s’est mis en valeur depuis plus de 15 ans par ses nombreux concerts touchant un large public d’amateurs éclairés.

Ce concert vous est proposé par quelques-uns des principaux acteurs présents sur le site du Collège Saint-Michel. Le Forum Saint-Michel. Le Centre Avec est un centre d’analyse sociale fondé par les jésuites. Son travail porte surtout sur les enjeux de démocratie, d’écologie et d’interculturalité, en donnant place aux questions de sens et de spiritualité. L’Eglise Saint Jean Berchmans. Les bénéfices soutiendront le travail et les missions de ces trois acteurs.

Tarifs : 40€ – 30€ – 20€, selon la place choisie.

On cherche quelques bénévoles pour le rangement de l’église après le concert !

  • est devenu le rendez-vous incontournable des jeunes chrétiens de 12-17 ans en Belgique francophone. Une semaine de fête, de joie, de partages et de prière avec une centaine de jeunes. Le prochain Festival « Choose Life » aura lieu à Soignies du 14 au 18 avril 2020, avec comme thème « Light Up, toi aussi tu rayonnes ». Nous partirons à la découverte de ces témoins lumineux, ces « hérauts », qui annoncent autre chose qu’eux-mêmes, ces gens qui rayonnent. Pour que nous aussi nous puissions nous ouvrir à cette lumière et rayonner à notre tour.

Comment s’inscrire ? En allant sur le site du Choose Life. Une équipe de coordination faite de jeunes et de jésuites : Eric Vollen sj, Fanny Huygens, Linda Santolin, Louise Losseau, Elise Maniquet, Benoit Willemaers sj, Joséphine Cauwe, Matteo Snellings, Marie Wolters, Baptiste Roussieau

Notez déjà aussi, en collaboration avec le Centre scolaire st Michel, les Equipes Notre Dame, l’église et le Forum st Michel, le 25 mars 2020

Annonces du 1° mars 2020

Durant le carême,

  • Vêpres à 19h (un quart d’heure à la chapelle ND des Apôtres).
  • Les mercredis soir, du 4 mars au 1° avril, de 19h15 à 19h45, avec le Père Tommy Scholtes, sj, LE CHEMIN DU CŒUR, Méditation avec le Réseau Mondial de Prière du Pape, à la chapelle Notre-Dame des Apôtres. 
  • Les jeudis soir , du 5 mars au 2 avril, 5 Rencontres sur 5 Chapitres de l’Exhortation Apostolique du pape François, « Exultez et Réjouissez-vous », en s’appropriant le texte.   Les rencontres auront lieu de 19h30 à 20h45, dans les locaux du Forum Saint-Michel, (entrée au 24 bd Saint-Michel), avec le Père Jean-Yves Grenet
  • Le samedi 7 mars, matinée Oasis animée par le Philippe Wargnies
  • Jeudi 12 mars : Méditation spirituelle, musicale et poétique

« Passion de Dieu – Résurrection pour l’homme ».

Avec Dominique et Jacques Delforge et bien d’autres

  • 31 mars : Concert de l’église. La passion de st Jean de Bach. Merci de vous inscrire sur le site de l’église st Jean Berchmans pour prendre vos places.

Bonjour ! 21 février 2020

Le Bonjour des Amis de l’église St-Jean Berchmans ° St-Michel

21.02.2020

MERCI !!

Toute l’équipe de bénévoles du Service Social de la paroisse tient à vous remercier chaleureusement pour l’accueil que vous leurs avez réservé lors de l’appel de dons le week-end des 15 et 16 février dernier.

Grâce à tous les dons glissés dans les enveloppes, à toutes les messes, nous avons pu récolter près de 6.000 euros.  Un grand merci pour tous ces dons anonymes dont certains furent très généreux !  Grâce à votre  aide financière, l’équipe du service social pourra intervenir ponctuellement pour des frais médicaux, factures d’hôpital, médicaments ainsi que certaines factures urgentes pour les familles les plus précarisées de nos quartiers.

Notre service social accueille et aide toujours plus de personnes et familles fragilisées et démunies dans notre société inégalitaire.  Depuis le début de cette année nous accompagnons déjà 131 familles. En leur nom, nous tenons à vous remercier, chacune et chacun de vous, très chaleureusement !

Pour toute l’équipe de bénévoles

Chantal Coppieters

  • , 9h15, à la chapelle ND des Apôtres, Matinée Oasis… temps de prière, d’enseignement, Eucharistie, animé par Tommy Scholtes sj


  • 26 février : Mercredi des Cendres 
  • Entrée en carême. Les cendres seront données à chaque célébration. La messe de 18.30 sera suivie d’un repas

« Bol de Riz ». Merci de vous inscrire sur le site web de l’église : www.eglisejesuitebruxelles.be

Pendant le we et le mercredi des Cendres, on vendra le calendrier de Carême et de petits livrets d’aide pour vivre le carême.

LECTURE EN GROUPE ET APPROPRIATION PERSONNELLE de l’Exhortation Apostolique « Gaudete et Exsultate »   5 CHAPITRES …… 5 SOIREES DE JEUDI   les 5, 12, 19, 26 mars et 2 avril de 19h30 à 20h45   dans les locaux du Forum Saint-Michel (entrée au 24 bd Saint-Michel),   avec le Père Jean-Yves Grenet, sj
Quel est le contenu d’une rencontre ? Dans chaque soirée : un temps de mise en contexte donnant quelques clefs de lecture si nécessaire ; un temps de lecture seul ou en groupe suivi d’échanges en assemblée pour une meilleure compréhension et appropriation ; un court temps personnel de ressaisie du chapitre pour se dire avec quoi je repars après sa lecture… En cas d’absence à une séance, sachez qu’un rappel synthétique de la séance précédente est transmis.   Où se procurer le texte ? En librairie (la version ci-dessus des Editions Jésuites https://www.editionsjesuites.com/fr/livre-soyez-dans-la-joie-et-l-allegresse-2164.html sera utilisée pour ses commentaires et annotations) ou en le téléchargeant sur http://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20180319_gaudete-et-exsultate.html   Faut-il s’inscrire ? Ce n’est pas impératif, mais c’est bien utile pour l’organisation des soirées. Pour cela…… Une participation aux frais de l’ordre de 30 € est bienvenue.


Pour mieux vivre le carême

LE MERCREDI,  du 4 mars au 1° avril, de 19h15 à 19h45, avec le Père Tommy Scholtes,sj, LE CHEMIN DU CŒUR, Réseau Mondial de Prière du Pape, à la chapelle Notre-Dame des Apôtres.

  • Jeudi 12 mars : Méditation spirituelle, musicale et poétique

« Passion de Dieu – Résurrection pour l’homme ».

Avec Dominique et Jacques Delforge,

Sur des textes de Jacques Delforge, Liliane Wouters, Adrien Jans, et Sylvie Germain

Et un accompagnement violoncelle, guitare et flûte traversière.

  • : Venez tous au Concert de la Passion selon st Jean de Bach, par « Camerata vocale ». Une organisation commune de l’église st-Jean Berchmans, du Forum st Michel et du Centre Avec. Réservez dès maintenant vos places par ce lien ! Il faut remplir l’église ! (300 places seront installées… mais on peut faire mieux)
https://www.centreavec.be/animation/concert-johannes-passion/

Venez goûter, en ce quatrième samedi du carême, à cet oratorio de Jean-Sébastien Bach.

La Passion selon saint Jean fait ressortir les émotions spirituelles du texte de l’Evangile – tantôt l’intériorité, la force spirituelle, la douleur ou la consolation – en alternant des chants de chœur polyphoniques, des récitatifs soutenus à l’orgue et des chants accompagnés orchestralement.

L’ensemble Camerata Vocale & Instrumentale, bien connu dans le monde choral à Bruxelles, regroupe des musiciens professionnels et choristes de haut niveau, et s’est mis en valeur depuis plus de 15 ans par ses nombreux concerts touchant un large public d’amateurs éclairés.

Ce concert vous est proposé par quelques-uns des principaux acteurs présents sur le site du Collège Saint-Michel. Le Forum Saint-Michel. Le Centre Avec est un centre d’analyse sociale fondé par les jésuites. Son travail porte surtout sur les enjeux de démocratie, d’écologie et d’interculturalité, en donnant place aux questions de sens et de spiritualité. L’Eglise Saint Jean Berchmans. Les bénéfices soutiendront le travail et les missions de ces trois acteurs.

Tarifs : 40€ – 30€ – 20€, selon la place choisie.

On cherche quelques bénévoles pour le rangement de l’église après le concert !

  • est devenu le rendez-vous incontournable des jeunes chrétiens de 12-17 ans en Belgique francophone. Une semaine de fête, de joie, de partages et de prière avec une centaine de jeunes. Le prochain Festival « Choose Life » aura lieu à Soignies du 14 au 18 avril 2020, avec comme thème « Light Up, toi aussi tu rayonnes ». Nous partirons à la découverte de ces témoins lumineux, ces « hérauts », qui annoncent autre chose qu’eux-mêmes, ces gens qui rayonnent. Pour que nous aussi nous puissions nous ouvrir à cette lumière et rayonner à notre tour.

Comment s’inscrire ? En allant sur le site du Choose Life. Une équipe de coordination faite de jeunes et de jésuites : Eric Vollen sj, Fanny Huygens, Linda Santolin, Louise Losseau, Elise Maniquet, Benoit Willemaers sj, Joséphine Cauwe, Matteo Snellings, Marie Wolters, Baptiste Roussieau

Secrétariat et communication : Pierre Charles de la Brousse (0470.64.30.35,  pierre@reseaujeunesse.be).  Contactez-nous pour mettre à disposition des affiches, des invitations du festival, les vidéos, pour une présentation des activités auprès d’écoles, groupes de jeunes, événements… 

Eric Vollen,  Pierre Charles de la Brousse
Coordination Festival Choose Life, Responsables du Réseau Jeunesse

Notez déjà aussi, en collaboration avec le Centre scolaire st Michel, les Equipes Notre Dame, l’église et le Forum st Michel, le 25 mars 2020