2020
A quand la réouverture?
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel- 25.04.2020
Quelques nouvelles de l’église…. Oui elle est si vide, mais éclairée… et il y a toujours Quelqu’un et quelques autres de passage … Certes il y fait un peu frais… Vous êtes nombreux à interroger sur le moment où les célébrations pourront reprendre… Ce matin RTL TVi m’appelait en posant des questions que vous posez aussi. Voir ci-bas ma réponse telle qu’elle est sur le site web RTL.
Plus concrètement, quand nous pourrons célébrer à nouveau dans l’église et à ND des Apôtres, il y aura certainement la question des distanciations à respecter et d’autres règles à observer. Autant déjà se préparer à un non-retour-à-comme-avant… Mais difficile d’en dire plus aujourd’hui 25 avril.
En attendant, nous poursuivons les eucharisties célébrées entre jésuites, et diffusées par le Facebook/Tommy Scholtes.
Nous faisons aussi quelques travaux d’aménagement avec l’équipe sono. Un nouveau Wifi a été installé à la chapelle ND des Apôtres ainsi qu’un rétroprojecteur qui permet d’afficher textes et images sur les murs.
15 haut-parleurs ont été remplacés dans l’église, ceux qui se trouvaient le long des murs. Ils avaient plus de 25 ans.
Si vous voulez (pouvez…) nous aider pour le financement… d’autant plus qu’il n’y a plus de collectes comme vous savez depuis plus d’un mois… votre soutien sera plus que bienvenu :
Compte bénéficiaire (IBAN) : BE76 0016 7006 8295
Communication : soutien aménagement sono Covid19
Le service Téléphonique Mitel est en place et fonctionne. N’hésitez jamais… Il y a presque tout le temps quelqu’un au bout du fil… 02739 33 65


Le coronavirus en Belgique touche aussi les églises et autres lieux de cultes. Les fidèles aimeraient beaucoup pouvoir profiter à nouveau de célébrations religieuses, mais les instances officielles, elles, préfèrent rester prudentes.
L’ouverture des églises et lieux de culte fait beaucoup parler. Nombreux sont les fidèles qui demandent à pouvoir à nouveau profiter de célébrations religieuses, qui sont aujourd’hui fermées au public. Le Conseil National de Sécurité a avancé l’hypothèse d’autoriser un plus grand nombre de personnes à assister à des funérailles, mais aucune autre information n’a été communiquée. Pour Tommy Scholtes, porte-parole des Évêques de Belgique, il est aujourd’hui possible d’envisager une réouverture des églises. Mais cela ne se fera pas dans la précipitation. « Nous sommes demandeurs, nous aimerions reprendre nos célébrations rapidement », explique-t-il. « Mais nous sommes dans un scénario de mélange intergénérationnel. Il s’agit du pire scénario possible, parce que cela concerne toute la société et exige le respect de règles strictes », tempère-t-il ensuite. « C’est possible de mettre cela en place, mais cela demandera du temps ».
Des conditions strictes
Pour pouvoir rouvrir les églises, Tommy Scholtes estime nécessaire de suivre le déroulement de la reprise des cours. « Eux aussi mélangent les générations. Si la rentrée scolaire du 18 mai est positive et se passe bien, nous pensons que nous pourrons faire partie du train suivant », détaille le porte-parole des Évêques de Belgique.
S’il est difficile d’avancer une date précise, il est cependant possible de donner quelques indications. « Nous devons accepter que le mélange de générations rend ces ouvertures compliquées », précise tout de suite Tommy Scholtes. « Nous ne pouvons pas prendre de risques inutiles, nous voulons éviter d’être un pôle à risque. Selon moi, nous pourrions, selon l’évolution de la situation, envisager une réouverture entre le 18 mai et le 8 juin ».
Tout ceci reste évidemment très hypothétique. Le centre de crise indique d’ailleurs que la décision reviendra aux régions, qui auront sans doute accès à des recommandations. Tommy Scholtes, lui, confirme que des discussions concernant les églises auront lieu dans les prochaines semaines. »
Réflexion
Alors que le temps paraît s’allonger,
Se lisser, s’éterniser,
L’annonce d’un événement fait effet
Déjà de semi-levier :
Dès le 3 mai
Quelque chose devrait changer,
Nous dit-on,
Qui devrait, nous voulons ô combien le croire,
Changer quelque chose
Au cadran de nos montres et cerveaux,
Y apporter quelques iotas de nouveauté,
Avec leur vertu, en quelque sorte,
De nous donner de retrouver
Tout ce long temps perdu…
Un quelque chose que l’on attend,
Que l’on espère,
Que l’on voudrait capable
D’intensifier, de renouer
Tant de nos relations,
Dépecées et outrageusement calibrées
Depuis le début d’un confinement
Qui dure et s’étire…
À lire l’évangile de ce mardi
De la deuxième semaine de Pâques (Jean 3),
On découvre soudain,
Comme si cela nous avait échappé, en fait,
Comme si était resté caché
Depuis des millions d’années,
Au plus loin de nos mémoires,
Effacé de nos consciences, enkysté, refoulé
Malgré la ritualisation et la répétition
De son annonce et de sa célébration…
On redécouvre le « b a ba »
De notre vocation à « être en Christ »,
Notre vocation de baptisés,
La réalité de vie que Jésus nous a révélée
En son passage parmi nous
Sur la terre de Palestine,
Il y a…
Si peu d’années au fond…
(Car que sont 2000 et quelques ans
Au regard des années-lumière
De la création en son évolution ?)
Ce « b a ba » résonne
Dans l’évangile de ce jour,
Au cœur des paroles échangées
Entre Jésus et Nicodème.
Il sonne le glas de nos secondes,
Montres, calendriers,
De nos morbiers et pendules
À ponctuer le temps
En heures, mois, années :
« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il ne vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né
Du souffle de l’Esprit. »
Naître du Souffle de Dieu,
Naître de son Esprit…
Il le fallait donc ?
Ne le faut-il dès lors
Plus que jamais
Encore ?
Naître à nouveau,
Non du sein retrouvé d’une mère,
Mais de l’action créatrice
Du pneuma divin…
« Comment cela peut-il se faire ? »,
Questionne Nicodème,
Et nous avec !
« Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
À moins de naître d’en haut,
On ne peut voir le royaume de Dieu… »
« Amen, amen, je te le dis :
Personne, à moins de naître
De l’eau et de l’Esprit,
Ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il ne vient ni où il va.
Il en est ainsi pour qui est né
du souffle de l’Esprit. »
Il y a donc bien temps… et temps,
Durée perçue, mesurée… et éternité,
Naissance de chair…, naissance d’Esprit.
Si nous utilisions le temps qui passe,
Cet espace-temps jusqu’au 27 avril,
Jusqu’au 11 mai, jusqu’au 8 juin
Et jusqu’à tout le temps après…
Pour invoquer l’Esprit du Dieu vivant
Et le supplier de nous prendre
En cette naissance d’en-haut,
De nous y établir,
Dans la foi et l’espérance,
Dans cette charité
D’une vie en Lui trouvée à neuf,
Accueillie en sa simplicité,
Son amour intense et secret ?
Ce serait Pâques, vraiment,
En sa fécondité quotidienne,
Pâques en sa réelle gouvernance,
Venant du ciel, y retournant,
Pâques de Jésus fructifiant
Habitant le creux de notre temps,
Le convertissant en instants vivants,
En moments d’éternels commencements.
Sœur Isabelle Donegani (21.04.20, Suisse)
Une spiritualité pour des temps étranges
Le P. Brendan McManus sj, jésuite irlandais puise dans la spiritualité de saint Ignace de Loyola pour formuler dix conseils afin d’affronter la crise du Covid-19.
Le P. Brendan McManus sj est l’auteur d’une série de livres comme entre autres Finding God in the Mess et Deeper in the Mess, écrits en collaboration avec Jim Deeds. Ils partagent une approche très terre-à-terre de la spiritualité dans la lignée de saint Ignace de Loyola qui presse ses compagnons et les gens de son temps à “chercher Dieu en toutes choses”.
Dans son introduction à ces dix conseils, le P. Brendan McManus sj écrit :
“Nous vivons un moment particulièrement éprouvant dans l’histoire de l’humanité. La crise du coronavirus est pour beaucoup source de préoccupations. Ils s’interrogent sur leur manière d’agir et sont minés par la peur.
Certains auront tendance à se comporter de manière égoïste ou irrationnelle. Leurs émotions les empêchent souvent de prendre de bonnes décisions.
Nous avons déjà vu des exemples de personnes qui se comportent de manière irresponsable, achetant et accumulant par panique au mépris des règles d’hygiène de base comme le respect des distances ou le lavage des mains. D’autres se font les chantres de théories de complot, d’autres encore spiritualisent le problème en y voyant des fléaux envoyés par Dieu et pensent naïvement que la foi en Dieu seule les protègera contre le virus.
Mais il y a aussi des exemples de véritable héroïsme (surtout de la part de ceux qui sont en première ligne), de bonne volonté, de solidarité humaine et de courage. Il y a toujours une issue, les peuples qui sont dans les ténèbres trouvent toujours le chemin de la lumière.
Saint Ignace de Loyola est un survivant : il a survécu à une blessure mortelle, à la convalescence, à une vie passée à mendier sur des routes et à une époque de grandes incertitudes. Il a développé une approche pour vivre dans les difficultés, basée sur son expérience et en utilisant des règles de base. En m’appuyant sur ses idées, j’aimerais humblement offrir quelques réflexions et conseils pratiques qui, je l’espère, seront de quelque utilité.”
- Vivre dans le réel
La première chose est d’accepter cette nouvelle réalité, cette nouvelle “normalité” qui s’impose à nous. C’est une transition douloureuse, un changement difficile à mesurer, alors que nous restons souvent accrochés au passé. Des choses élémentaires de la vie quotidienne comme se serrer la main, sortir ensemble et même aller à l’école ou au travail sont remises en question de manière radicale. La phrase bien connue d’Ignace “trouver Dieu en toutes choses” exige de nous que nous trouvions la paix et habitions cette réalité nouvelle que nous n’avons pas choisie. La première chose est donc d’accepter cet état de fait comme un nouvel état “normal”. Nous devons suivre de nouvelles consignes et nous sommes tous appelés à changer certains comportements pour nous protéger et surtout pour protéger les autres, en particulier ceux que l’on considère comme plus vulnérables ou qui ont une santé fragile. Ici, les sciences médicales dictent notre approche et c’est d’autant plus légitime que ce sont les institutions médicales qui supportent l’essentiel du poids de la situation. Ce n’est pas le moment de développer des théories particulières, des approches alternatives ou des méthodes qui n’ont pas fait leurs preuves.
- Affronter tes peurs
Il est normal de ressentir des peurs profondes, de l’angoisse, et de se sentir préoccupé face à la situation actuelle, mais il est tout aussi important de ne pas se laisser dominer par elles. La peur n’est pas bonne conseillère et ne doit pas nous guider, car elle s’avère en fin de compte paralysante. Saint Ignace de Loyola nous recommande d’agir directement contre des forces négatives comme la peur, lesquelles ne mènent pas à une bonne prise de décision. Il utilise pour cela l’expression agere contra, ce qui signifie “agir à l’opposé”. La clé ici pour saint Ignace de Loyola est d’aller à l’encontre de ces forces, d’être proactif et de ne pas baisser les bras. On pourrait résumer cela en quelques mots : “ressens la peur et agis ensuite de la meilleure manière possible”. Considère que tu es mortel et combien la crise actuelle met en relief la fragilité de la vie. Le paradoxe est que, si nous acceptons cela, nous pourrons vivre la vie en vérité et agir comme il convient. Chaque nouveau jour est un don, on l’emprunte à l’avenir. Le fait que nous existions est déjà en soi un miracle. Normalement, nous sommes tellement habitués à vivre que nous prenons le don de la vie comme un dû. Or c’est le divin qui nous tient et nous aime. Prenons le temps pour considérer et laisser descendre en nous cette pensée vivifiante. Il n’y a pas à en avoir peur. En fait, c’est même l’occasion de mettre de l’ordre dans nos affaires, de faire le point, de reconnaître échecs et triomphes et d’y percevoir la main de l’Esprit Saint. Réfléchissons à la question posée par la poétesse Mary Oliver : “Que feras-tu de ta vie, sauvage et précieuse ?”
- Éviter les extrêmes
Des situations extrêmes peuvent nous mener à des réactions extrêmes. Un extrême est d’être tellement dépassé que sommes paralysés par la peur et incapables de mettre en pratique les instructions qui nous sont demandées pour combattre le virus. L’autre extrême est la tentation de nier ou de sous-estimer les risques. Si tu es jeune, tu peux te croire résistant à tout ou si tu es âgé, tu te trouves apathique et démotivé. Dans les deux cas la question inutile “qu’est-ce que j’en ai à faire” risque d’être le moteur de ton action. Entre ces deux extrêmes, il y a la place où la plupart d’entre nous sont appelés à nous situer. Nous pouvons dès lors prendre toutes les précautions requises et trouver une manière de vivre avec ces limites imposées, dans un équilibre d’attention à soi et aux autres. Le but est d’accepter la situation et de prendre des mesures raisonnables et adaptées en trouvant, espérons-le, du sens et un but pour vivre cette nouvelle réalité. Saint Ignace de Loyola utilise le mot “discernement” pour indiquer comment prendre de bonnes décisions. Cela nécessite de prendre le temps, d’être conscient du tiraillement des extrêmes tout en recherchant ce qui est le plus raisonnable. Cela demande également de bien peser les alternatives, de prendre conseil et d’en évaluer les fruits.
- Viser la lumière
Un des points majeurs de notre foi chrétienne est que, quand nous sommes entourés de ténèbres, nous sommes aussi appelés à rester fidèles et à nous laisser guider par la lumière, aussi ténue soit-elle. Gardons en mémoire la dynamique de la Croix. C’est dans les moments d’obscurité et d’abandon apparent que Dieu est à l’œuvre de la manière la plus puissante. Dieu est aussi avec nous dans le désordre des choses. La joie de la Résurrection suit toujours l’angoisse de la Croix. Il est important de reconnaître qu’ici aussi, nous avons à poser des choix et il est important de savoir comment nous agissons. Nous devons assumer des responsabilités et agir avec sagesse, sans être paralysé par la peur ou à l’opposé agir sous le coup de l’impulsivité – par exemple en achetant et en accumulant. De nouvelles opportunités s’ouvrent à nous pour être davantage solidaires, pour soutenir les autres et construire la communauté. Étrangement, les smartphones et les réseaux sociaux offrent de parfaites solutions pour garder la distance tout en restant en contact, de telle sorte que les gens ressentent notre présence.
- Garder un équilibre
En temps de crise ou de tempête, il est très important d’être enraciné pour ne pas être balloté à tout vent. Saint Ignace de Loyola recommande de garder les yeux fixés sur le chemin, un pas après l’autre, en avançant résolument. C’est l’image d’un voyage ou d’un pèlerinage : on reste attentif à ses pieds et on fait confiance au sentier. Cela implique que la base soit acquise : repos, structure, régime, exercice physique, des relations sociales adaptées et de l’occupation. Le danger dans ces temps de remous sociaux importants est que les gens soient effrayés, énervés et agissent irrationnellement. Nous risquons de perdre de vue l’importance d’assurer d’abord les fondements, de détourner notre regard de la route pour regarder la tempête. Certes, on peut comprendre que cela arrive, mais nous avons aussi le pouvoir de contrôler notre propre comportement et notre bien-être physique et mental. Cela implique d’être attentifs à nos besoins humains et leur apporter une réponse saine et équilibrée.
- Bien manger, éviter le grignotage ou la malbouffe.
- Faire de l’exercice physique en ne restant pas trop longtemps assis.
- Rester connectés aux autres, ne pas rester trop isolé.
- Essayer de faire bon usage du temps qui nous est donné en mettant en place des structures et des habitudes.
C’est un défi, mais c’est possible. On compte généralement entre six et sept semaines pour mettre en place une nouvelle routine. Prendre de bonnes habitudes est un gage de réussite. Faisons-le peu à peu, un pas après l’autre, mais continuons d’avancer.
- Évaluer ses points faibles
Saint Ignace de Loyola recommande de renforcer nos défenses quand nous sommes attaqués et il nous rappelle que ce sont souvent nos faiblesses et nos vulnérabilités qui sont exploitées. Il prend l’image d’un château assiégé. Les envahisseurs ne prennent pas l’entrée principale d’assaut, mais ils cherchent une porte arrière qui n’est pas gardée ou bien une faille dans la muraille. La crise sanitaire que nous connaissons réveille de profondes peurs de perte de contrôle, de structures qui s’écroulent, etc. Cela peut facilement alimenter une faiblesse préexistante, des soucis, des obsessions et des comportements extrêmes (pensons par exemple à quelqu’un qui souffre de troubles compulsifs obsessionnels : il sera facilement envahi par des angoisses de contamination). Une règle ignatienne de base dans ces cas est de travailler sur les points faibles et de les combattre. Si, par exemple, je reconnais que je suis d’un naturel peureux ou anxieux, je me concentrerai d’abord sur ces points-là. Cela renforce la confiance en soi. J’ai maintenant une stratégie. Je ne dois pas tout réparer, mais en faire juste assez pour boucher les trous. Peut-être des techniques psychologiques peuvent être utiles comme la Thérapie Cognitive Comportementale, laquelle s’interroge sur la rationalité de certaines pensées. Ou bien une prière centrée peut aider à ce que la grâce de Dieu se porte sur de vieilles blessures.
- La vraie prière
Nous vivons un temps propice à la prière. Elle est une réponse naturelle à l’incertitude et à une perte de contrôle. Elle nous permet d’être en communication avec le divin. Elle nous donne d’agir et de vivre sans peur. La prière peut être aussi simple qu’une conversation ou un dialogue avec le créateur, la source de notre être. La clé est de nous présenter à Dieu tel que nous sommes, avec nos peurs et nos tracas et lui demander son aide et son accompagnement. Confie tout à Dieu, toutes nos peurs et nos soucis. Cela peut être difficile, dans la mesure où nous voulons garder le contrôle. Il est difficile de demander de l’aide alors que la culture moderne méprise l’idée du divin et toute autre manière de vivre que l’existence individuelle et solitaire dans un monde matériel. Cependant, il y a autre chose qui est en jeu dans les temps extraordinaires que nous connaissons. La précarité de la vie se révèle à nous. Nous comprenons mieux que nous sommes interconnectés et en recherche d’une communauté. Il y a là un appel à embrasser notre humanité avec ses limites tout en reconnaissant notre besoin d’un amour plus grand. Il ne s’agit pas d’une théorie ou d’un concept, mais bien d’une expérience. Essayons et regardons ce qui se passe.
- Concentre-toi sur ce que tu peux faire
Il y a bien entendu beaucoup de choses que nous n’avons pas le droit de faire sans contrevenir aux directives officielles, mais il y en a beaucoup que nous pouvons faire sans risque. Nous pouvons regarder la crise comme une opportunité pour nous améliorer, devenir meilleur et aider les autres et ne pas rester dans la négativité et dans la peur. Essayons de cheminer vers la gratitude, en remerciant pour les petites choses. Prenons un moment en fin de journée pour la relire et repérer les moments de lumière qui ne peuvent se voir qu’avec perspicacité et réflexion. Développer la gratitude est un puissant antidote contre la négativité et l’apathie.
Il y a un bon nombre d’exemples d’actions positives que bien des personnes font déjà. Nous pouvons d’ores et déjà :
- Être en lien avec les voisins, surtout les personnes âgées ou vulnérables.
- Rester en forme en surveillant son alimentation, en veillant à garder un équilibre de vie et en sortant prendre l’air.
- Bien utiliser notre temps, commencer de nouveaux loisirs.
- Saisir l’opportunité pour construire et renforcer les relations avec la famille et les amis.
- Considérer ce dont nous pouvons nous passer.
- Tous nous avons des dons et des talents, quelque chose à offrir aux autres.
Nous pouvons prier avec le problème, tout en gardant notre attention mobilisée sur les solutions.
- Le plus grand bien
Il y a un dilemme dans la théorie des jeux qui veut qu’un joueur seul reçoive une faible récompense s’il joue égoïstement, mais qu’en jouant collectivement, ils reçoivent ensemble une récompense bien plus grande. C’est une parfaite illustration de ce que nous vivons pour le moment. Agir égoïstement en accumulant des réserves de denrées et en ne se protégeant que soi-même, est une stratégie de court terme. Chacun sait que la seule solution qui fonctionne sur le long terme est de collaborer. “Il y a assez à manger pour tout le monde”, tel est le mantra des supermarchés, mais ce n’est vrai que si les gens agissent avec modération et d’une manière responsable. Voilà une vérité qui donne à réfléchir. Chacun est appelé à garder son calme et à coopérer pour faire un bon usage des denrées alimentaires et des ressources médicales. Nous devons coopérer et nous supporter pour vivre cela sur le long terme, pendant des mois. Sortir de soi pour aller vers les autres nous décentre de nous-mêmes pour le bien du donneur comme de celui qui reçoit. Saint Ignace de Loyola nous dit que “l’amour se montre davantage dans les actes que dans les mots”. Nous ne devons pas sous-estimer l’impact d’un mot, d’un texte ou d’une prière pour un autre en ces moments exceptionnels que nous connaissons.
- Prendre de bonnes décisions
Maintenant plus que jamais, nous devons nous assurer de prendre les bonnes décisions. Certains aspects fondamentaux des consignes sanitaires demandent que nous fassions les bons choix. Si nous manifestons certains symptômes de la maladie par exemple, il est important de rechercher l’aide médicale nécessaire ou bien de faire des tests. Il est tout aussi crucial de protéger les autres par notre comportement responsable, quitte parfois à nous retirer, à prendre nos distances. Certaines règles ignatiennes pour le discernement peuvent s’avérer utiles ici : rassembler un maximum d’informations, porter de bons jugements sur les situations et sur les gens et agir de manière responsable et socialement éthique. Inévitablement, nous rencontrerons des personnes aux prises avec des décisions complexes et difficiles à prendre, car elles impliquent d’autres personnes, parfois elles-mêmes vulnérables. Elles auront besoin de conseils, de consulter sagement et de décider la tête froide. Pour chacun de nous, il est particulièrement important de ne pas paniquer et de ne pas se laisser dicter notre comportement par les émotions. Il est bien-sûr tout à fait compréhensible en ces circonstances sans précédent que nous ressentions de fortes émotions, mais elles peuvent s’avérer être un obstacle à une bonne prise de décision. Il peut être utile de faire la liste du pour et du contre, de prendre le rôle de notre propre avocat du diable et d’essayer de trouver des solutions créatives aux problèmes. Saint Ignace de Loyola insiste sur le fait qu’en période d’agitation, nous ne changions pas les décisions fermes que nous avions prises auparavant et surtout, que nous évitions de paniquer en prenant des décisions inconsidérées sous l’effet de la peur.
Le véritable sens du Carême
Pour les chrétiens, notre manière de comprendre le Carême est mise à rude épreuve, alors que nous essayons de répondre au défi de trouver Dieu dans la situation nouvelle et effrayante que nous vivons. Nous devrons sans doute changer des habitudes et des convictions anciennes alors que nous marchons résolument, pas à pas, le long du chemin sur lequel Dieu nous conduit dans ces temps d’incertitude. “C’est l’amour que je veux et non les sacrifices”, nous dit le prophète en nous révélant le projet de Dieu. Cela nous conduit tout droit vers l’essentiel, vers la conviction qu’il y a un sens et une raison dans notre comportement quand nous le faisons de manière responsable et avec compassion.
Cette aventure est porteuse d’une espérance qui frayera son chemin en traversant cette crise, tout comme la Croix n’est pas la fin. Comme l’a dit le pape François : “Ce sentier est difficile, tout comme l’amour est difficile, mais c’est un sentier plein d’espérance. Je dirais même plus : l’exode du Carême est en fait le chemin sur lequel l’espérance prend forme”.
P. Brendan McManus sj,
Traduit de l’anglais
Les églises fermées, un signe de Dieu ?
Dans LA VIE. Publié le 24/04/2020 à 11h21 – Tomás Halik
Le Père Tomas Halik (en photo), professeur de sociologie à l’université de Prague, nous livre une analyse décapante sur la fermeture des églises face au coronavirus.
L’Église doit sortir de son confinement spirituel, estime Tomás Halík, le grand intellectuel tchèque. La Vie publie la version française d’un texte sur le covid-19 qui suscite déjà le débat en Europe et aux États-Unis. Professeur de sociologie à l’université de Prague, l’auteur a été ordonné prêtre clandestinement durant le régime communiste.
« Lors de grandes calamités, il est naturel de se préoccuper d’abord des besoins matériels pour survivre. Mais on ne vit pas que de pain. Le temps est venu d’examiner les implications plus profondes de ce coup porté à la sécurité de notre monde. L’inéluctable mondialisation semble avoir atteint son apogée. La vulnérabilité générale d’un monde global saute maintenant aux yeux. Quel genre de défi cette situation représente-t-elle pour le christianisme, pour l’Église et pour la théologie ?
L’Église devrait être un « hôpital de campagne ». Par cette métaphore, le pape veut dire que l’Église ne doit pas rester dans un splendide isolement, mais doit se libérer de ses frontières et apporter de l’aide là où les gens sont physiquement, mentalement, socialement et spirituellement affligés. Oui, c’est comme cela que l’Église peut se repentir des blessures infligées tout récemment par ses représentants aux plus faibles.
Si l’Église doit être un « hôpital », elle doit bien sûr offrir les services sanitaires, sociaux et caritatifs qu’elle a offerts depuis l’aube de son histoire. Mais en tant que bon hôpital, l’Église doit aussi remplir d’autres tâches. Elle a un rôle de diagnostic à jouer, en identifiant les « signes des temps ». Un rôle de prévention, en créant un « système immunitaire » dans une société où sévissent les virus malins de la peur, de la haine, du populisme et du nationalisme. Et un rôle de convalescence, en surmontant les traumatismes du passé par le pardon.
Les églises vides, un signe et un défi
L’an dernier, juste avant Pâques, Notre-Dame de Paris a brûlé. Cette année, pendant le Carême, il n’y a pas eu d’offices religieux dans des centaines de milliers d’églises sur plusieurs continents, ni dans les synagogues et les mosquées. En tant que prêtre et théologien, je réfléchis à ces églises vides ou fermées comme un signe et un défi de Dieu.
Comprendre le langage de Dieu dans les évènements de notre monde exige l’art du discernement spirituel, qui à son tour appelle un détachement contemplatif de nos émotions exacerbées et de nos préjugés, ainsi que des projections de nos peurs et de nos désirs. Dans les moments de désastre, les « agents dormants d’un Dieu méchant et vengeur » répandent la peur. Ils en font un capital religieux pour eux-mêmes. Pendant des siècles, leur vision de Dieu a apporté de l’eau au moulin de l’athéisme.
Je ne vois pas Dieu comme un metteur en scène de mauvaise humeur, assis confortablement dans les coulisses des évènements. Je le vois plutôt comme une source de force, opérant chez ceux qui font montre de solidarité et d’amour désintéressé dans de telles situations. Oui, y compris ceux qui n’ont pas de « motivation religieuse » pour leur action ! Dieu est amour humble et discret.
N’avons-nous pas déjà été avertis par ce qui se passe dans de nombreux pays, où de plus en plus d’églises, de monastères et de séminaires se vident et ferment leur porte ?
Mais je ne peux m’empêcher de me demander si le temps des églises vides et fermées n’est pas une sorte de vision nous mettant en garde contre ce qui pourrait se passer dans un avenir assez proche : c’est à cela que pourrait ressembler dans quelques années une grande partie de notre monde. N’avons-nous pas déjà été avertis par ce qui se passe dans de nombreux pays, où de plus en plus d’églises, de monastères et de séminaires se vident et ferment leur porte ? Pourquoi avons-nous pendant si longtemps attribué cette évolution à des influences externes (« le tsunami séculier ») au lieu de comprendre qu’un autre chapitre de l’histoire du christianisme arrive à son terme et qu’il est temps de se préparer pour un nouveau ?
Cette époque de vide dans les bâtiments d’église révèle peut-être la vacuité cachée des Églises et leur avenir probable, à moins qu’elles ne fassent un sérieux effort pour montrer au monde un visage totalement différent. Nous avons beaucoup trop cherché à convertir le monde et beaucoup moins à nous convertir nous-mêmes par un changement radical de l’ « être chrétien ».
Quand l’Église médiévale a fait un usage excessif des interdits comme sanction et que ces « grèves générales » de toute la machine ecclésiastique signifiaient que les services religieux n’avaient plus lieu et que les sacrements n’étaient plus administrés, les gens ont commencé à rechercher de plus en plus une relation personnelle avec Dieu, une « foi nue ». Les fraternités laïques et le mysticisme se sont multipliés. Cet essor du mysticisme a sans aucun doute contribué à ouvrir la voie à la Réforme. Non seulement celle de Luther et de Calvin mais aussi la réforme catholique, liée aux Jésuites et au mysticisme espagnol. Peut-être que la découverte de la contemplation pourrait aider à compléter la « voie synodale » vers un nouveau concile réformateur.
Un appel à la réforme
Je ne vois pas en quoi une solution succincte sous forme de substituts virtuels serait une solution suffisante à l’heure où le culte public est interdit. De même, pensions-nous vraiment répondre au manque de prêtres en Europe en important des « pièces de rechange » pour la machinerie ecclésiale à partir d’entrepôts apparemment sans fond en Pologne, en Asie et en Afrique ? Nous devrions accepter l’actuel sevrage des services religieux et du fonctionnement de l’Église comme un kairos, une opportunité pour nous arrêter et nous engager dans une réflexion approfondie devant Dieu et avec Dieu. Cet « état d’urgence » est un révélateur du nouveau visage de l’Église.
Nos paroisses, nos congrégations, nos mouvements et nos monastères devraient se rapprocher de l’idéal qui a donné naissance aux universités européennes : une communauté d’élèves et de professeurs, une école de sagesse, où la vérité est recherchée à travers le libre débat et aussi la profonde contemplation. De tels îlots de spiritualité et de dialogue pourraient être la source d’une force de guérison pour un monde malade. La veille de l’élection papale, le cardinal Bergoglio a cité un passage de l’Apocalypse dans lequel Jésus se tient devant la porte et y frappe. Il a ajouté : aujourd’hui, le Christ frappe de l’intérieur de l’Église et veut sortir. Peut-être est-ce ce qu’il vient de faire.
Où est la Galilée d’aujourd’hui ?
Depuis des années je réfléchis au texte bien connu de Friedrich Nietzsche sur le « fou » (le fou qui est le seul à pouvoir dire la vérité) proclamant « la mort de Dieu ». Ce chapitre s’achève quand le fou va à l’église pour chanter Requiem aeternam deo et demande : « Après tout, que sont vraiment ces églises sinon les tombeaux et les sépulcres de Dieu ? » Pendant longtemps, plusieurs aspects de l’Église me paraissaient de froids et opulents sépulcres d’un dieu mort. Beaucoup de nos églises ont été vides à Pâques cette année. Mais nous avons pu lire chez nous les passages de l’Évangile sur le tombeau vide. Si le vide des églises évoque le tombeau vide, n’ignorons pas la voix d’en haut : « Il n’est pas ici. Il est ressuscité. Il vous précède en Galilée. » Où se trouve la Galilée d’aujourd’hui, où nous pouvons rencontrer le Christ vivant ?
Dans le monde, le nombre de « chercheurs » augmente à mesure que le nombre de « résidents » (ceux qui s’identifient avec la forme traditionnelle de la religion et ceux qui affirment un athéisme dogmatique) diminue. En outre, il y a bien sûr un nombre croissant d’« apathiques » – des gens qui se moquent des questions de religion ou de la réponse traditionnelle qu’on leur donne. La principale ligne de démarcation n’est plus entre ceux qui se considèrent croyants et ceux qui se disent non-croyants. Il existe des « chercheurs » parmi les croyants (ceux pour qui la foi n’est pas un « héritage » mais un « chemin ») comme parmi les « non-croyants », qui, tout en rejetant les principes religieux proposés par leur entourage, ont cependant un désir ardent de quelque chose pour satisfaire leur soif de sens. Là est la Galilée d’aujourd’hui.
À la recherche du Christ parmi les chercheurs
La Théologie de la Libération nous a enseigné à chercher le Christ parmi ceux qui sont en marge de la société. Mais il est aussi nécessaire de le chercher chez les personnes marginalisées au sein de l’Église, parmi ceux « qui ne nous suivent pas ». Si nous voulons nous connecter avec eux comme disciples de Jésus, nous allons devoir abandonner beaucoup de choses.
Il nous faut abandonner bon nombre de nos anciennes notions sur le Christ. Le Ressuscité est radicalement transformé par l’expérience de la mort. Comme nous le lisons dans les Évangiles, même ses proches et ses amis ne l’ont pas reconnu. Nous n’avons pas à prendre pour argent comptant les nouvelles qui nous entourent. Nous pouvons persister à vouloir toucher ses plaies. En outre, où serons-nous sûrs de les rencontrer sinon dans les blessures du monde et les blessures de l’Église, dans les blessures du corps qu’il a pris sur lui ?
Nous devons abandonner nos objectifs de prosélytisme. Nous n’entrons pas dans le monde des chercheurs pour les « convertir » le plus vite possible et les enfermer dans les limites institutionnelles et mentales existantes de nos Églises. Jésus, lui non plus, n’a pas essayé de ramener ces « brebis égarées de la maison d’Israël » dans les structures du judaïsme de son époque. Il savait que le vin nouveau doit être versé dans des outres nouvelles.
Nous devons apprendre à élargir les limites de notre compréhension de l’Église.
Nous voulons prendre des choses nouvelles et anciennes dans le trésor de la tradition qui nous a été confié et les faire participer à un dialogue dans lequel nous devons apprendre les uns des autres. Nous devons apprendre à élargir les limites de notre compréhension de l’Église. Il ne nous suffit plus d’ouvrir magnanimement une « cour des gentils ». Le Seigneur a déjà frappé « de l’intérieur » et est sorti – et il nous appartient de le chercher et de le suivre. Le Christ a franchi la porte que nous avions verrouillée par peur des autres. Il a franchi le mur dont nous nous sommes entourés. Il a ouvert un espace dont l’ampleur et l’étendue nous donnent le tournis.
L’Église primitive des juifs et des païens a vécu la destruction du temple dans lequel Jésus priait et enseignait à ses disciples. Les juifs de cette époque ont trouvé une solution courageuse et créative : ils ont remplacé l’autel du temple démoli par la table familiale, et la pratique du sacrifice par celle de la prière privée et communautaire. Ils ont remplacé les holocaustes et les sacrifices de sang par le « sacrifice des lèvres » : réflexion, louange et étude des Écritures. À peu près à la même époque, le christianisme primitif, banni des synagogues, a cherché une nouvelle identité propre. Sur les décombres des traditions, les juifs et les chrétiens apprirent à lire la Loi et les prophètes à partir de zéro et à les interpréter à nouveau. Ne sommes-nous pas dans une situation similaire ?
Dieu en toutes choses
Quand Rome est tombé au début du Ve siècle, les païens y ont vu un châtiment des dieux à cause de l’adoption du christianisme. Les chrétiens y ont vu une punition de Dieu adressée à Rome, qui avait continué à être la putain de Babylone. Saint Augustin a rejeté ces deux explications. Il a développé sa théologie du combat séculaire entre deux « villes » adverses : non pas entre les chrétiens et les païens, mais entre deux « amours » habitant le cœur de l’homme : l’amour de soi, fermé à la transcendance (Amor sui usque ad contemptum Deum) et l’amour qui se donne et trouve ainsi Dieu (amor Dei usque ad contemptum sui). La période actuelle de changement de civilisation n’appelle-t-elle pas une nouvelle théologie d’histoire contemporaine et une nouvelle compréhension de l’Église ?
« Nous savons où est l’Église, mais nous ne savons pas où elle n’est pas », nous a enseigné le théologien orthodoxe Evdokimov. Peut-être ce que le dernier concile a dit sur la catholicité et l’œcuménisme doit-il acquérir un contenu plus profond ? Le moment est venu d’élargir et d’approfondir l’œcuménisme, d’avoir une « recherche de Dieu en toutes choses » plus audacieuse.
Nous pouvons, bien sûr, accepter ces églises vides et silencieuses comme une simple mesure temporaire bientôt oubliée. Mais nous pouvons aussi l’accueillir comme un kairos – un moment opportun « pour aller en eau plus profonde » dans un monde qui se transforme radicalement sous nos yeux. Ne cherchons pas le Vivant parmi les morts. Cherchons-le avec audace et ténacité, et ne soyons pas surpris s’il nous apparaît comme un étranger. Nous le reconnaîtrons à ses plaies, à sa voix quand il nous parle dans l’intime, à l’Esprit qui apporte la paix et bannit la peur. »
2020
Temps de Pâques: 50 jours

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel- 13.04.2020
Semaine de Pâques
Le tombeau vide
Tellement improbable. Pourtant les femmes l’avaient dit. Elles s’étaient rendues au tombeau pour le couvrir de parfums, elles ont trouvé un ange qui leur a dit « Qui cherchez-vous ? » mais lui, ils ne l’ont pas vu ! Si déjà la naissance de Jésus avait été si improbable, sa mort et sa résurrection le sont encore plus. Si Jésus n’était pas ressuscité, notre foi serait vaine, elle n’existerait tout simplement pas.
Notre foi s’appuie sur le témoignage, non pas sur la preuve, des femmes, des disciples, de tous ceux et celles qui ont vécu avec lui une rencontre. Une vraie. Non une apparence. Mais des cœurs qui rejoignent le cœur de Jésus. Certes, marqué par les cicatrices de la souffrance, mais donné pour que nous en vivions.
A travers sa résurrection, ce sont toutes nos morts et nos souffrances qui sont dépassées. En lui, l’échec est un renouveau. La vie renaît. Nous sommes ses enfants. Par les vœux du baptême renouvelés, nous confirmons notre « enfance » vivante et forte, notre appartenance à la famille des chrétiens. Nous pouvons appeler Dieu notre Père.
Aller, courir, au tombeau du Christ, c’est redire notre foi… Certes Jésus l’an annoncé à plusieurs reprises au long de sa vie, sa passion, sa mort et sa résurrection. Mais l’avons-nous vraiment entendu ? L’Evangile, parole vivante le redit. Mais aujourd’hui, le tombeau est vide. C’est ce vide qui remplit notre vie, de lumière et de vie.
A travers nos soucis quotidiens, nos échecs, nos péchés, osons nous relire notre vie à la lumière de la résurrection qui redonne force, qui pardonne, qui donne simplement de croire ?
La foi n’est pas d’abord un énoncé de choses à croire. Mais la vie avec Jésus qui nous parle à travers le témoignage des disciples des premières communautés de croyants. Nous y mettons la même ardeur ?
Tommy Scholtes sj
Prions en Eglise Belgique (rédigé en janvier 2020)
Inclinations johanniques (3) Voici encore, toujours en écho priant à des passages de saint Jean, cinq méditations poétiques pour nous ouvrir à la joie de Pâques. Philippe Wargnies sj |
Considérant le suaire
Et les linges bien rangés
Il croit en l’œuvre du Père
Pour son Fils mort outragé
Cadet de ses sœurs et frères
Il se reçoit messager
Du plus glorieux mystère
Que l’Esprit va propager
Le disciple bien-aimé au tombeau, en Jn 20,1-10
Évangile pour le dimanche de Pâques
et pour la fête de saint Jean, le 27 décembre
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Penchée au seuil de la tombe
Où nul désormais ne dort
Marie d’au-delà du monde
S’entend dire : Viens dehors
D’une blancheur de colombe
Il s’est réveillé des morts
L’aube naissante est féconde
Du grain levé de Son Corps
L’apparition à Marie de Magdala, en Jn 20,11-18
Évangile pour le mardi de l’Octave pascale
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Heureux Thomas ceux qui croient
Cœurs ouverts au témoignage
Sans être de ceux qui voient
Car là-bas sur le rivage
C’est Jésus qui les envoie
Porter le pain qu’il partage
Afin qu’en ce monde ils soient
Porte-flambeaux de Sa joie
L’apparition à Thomas, en Jn 20,24-28
Évangile pour le 2ème dimanche de Pâques
et pour la fête de saint Thomas, le 3 juillet
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Au creuset des M’aimes-tu
Jésus repêche et rachète
Cet esquif des flots battu
Ce naufragé des tempêtes
Que la honte a confondu
D’une humilité secrète
Les Suis-moi de l’Apparu
Le recréent en tête-à-tête
Le dialogue avec Simon-Pierre au bord du lac, en Jn 21,15-23
Évangile pour le 3ème dimanche de Pâques,
les vendredi et samedi de la 7ème semaine de Pâques,
et la solennité des saints Pierre et Paul, les 28 (vigile) et 29 juin
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Recueillie dessus le Livre
Où Dieu parle raconté
Sobrement l’âme s’enivre
Du Verbe d’éternité
Sa vérité nous délivre
Aux rives de la clarté
Mots de braise qui font vivre
Du Vivant manifesté
Cf. divers passages de Jean,
dont Jn 21,9-14 et les conclusions de Jn 20,30-31 et Jn 21,25
pour les évangiles des 2ème et le 3ème dimanches de Pâques

Une proposition
À l’occasion de la fête de Pâques, et pour les jours qui suivront, un arbre de vie sera installé dans l’église st-Jean Berchmans ° St- Michel. Nous vous proposons d’y placer vos prières et les prénoms des personnes que vous aimez. Les dessins des enfants sur le thème de Pâques sont également les bienvenus. Ils seront placés dans l’église.
Comment faire ? Envoyez vos intentions de prière et les prénoms des personnes que vous aimez à
Tommy.scholtes@tommyscholtes.be. Les dessins peuvent être déposés dans la boîte aux lettres du 24 Boulevard st Michel, 1040 Bruxelles, au nom du P. Tommy ou à l’entrée de l’église.
Des photos seront publiées sur les réseaux sociaux et vous pourrez passer voir le résultat, tout en respectant les règles de distanciation sociale…. (Idée de l’Abbé F. Mathot, de Fosses-la-Ville)
Echos reçus… en images
Pendant la semaine Sainte, nous avons diffusé les offices par Facebook et YouTube… au point que Télé BXL (BX1) a voulu en faire un petit reportage. Si vous souhaitez le revoir, faites un copier/coller de ceci, et vous le verrez.
Bonjour Père Tommy, j’espère que vous allez bien en cette période qui doit être intense pour vous. Je fais partie des gâtés du confinement, avec ma petite famille autour de moi et une surcharge de travail au bureau …(…)
J’essaye de reprendre contact avec ma petite équipe de lecteurs de la messe du dimanche.
Demain nous dira ce qui aura changé dans notre communauté. On ne peut qu’espérer qu’elle se sentira plus proche et plus solidaire, et que nous pourrons mettre en pratique toutes les bonnes idées que vous et votre équipe pastorale aviez tenté de réunir… Bonne fête de Pâques à vous. F. G.
Un beau texte reçu d’un ami …
En ce jour de Pâques confiné de 2020,
En marche, les endeuillés… vos proches et connaissances passés sur l’autre rive vous convient à aller de l’avant avec conviction pour leur rester fidèles…
En marche, les confinés incapables de contrôler ce qui se passe… mettez-vous au défi de contrôler le façon dont vous réagissez à ce qui se passe…
En marche, les idéalistes prudents qui refusez le déjà-vécu, le déjà-prêt… ne ratez pas la singularité de cette période pascale extraordinaire…
En marche, les optimistes soucieux de plus d’égalité et de plus de solidarité… sachez qu’un nouveau pacte social, écologique et humaniste est possible…
En marche, les cœurs purs, les bienveillants attentifs à dire combien sont importants ceux qui vous ont permis d’être et de grandir… n’hésitez plus à partager vos joies, vos peines et vos questions…
Demain, un changement s’impose à nous avec une nécessité primordiale.
A notre niveau, Printemps et Pâques sont synonymes d’impossibilité devenue possibilité, de fruit de notre imagination devenu réalité, si nous le décidons au quotidien dans nos engagements, amitiés et passions, mais aussi dans notre statut de citoyen du monde, de l’Europe, de notre pays, de notre région et de notre commune.
En marche donc, fort de notre humanité chevillée à une volonté de résistance, à une foi en l’homme et au refus du repli sur soi.
En marche donc, persuadé de notre responsabilité obstinée – parfois dissidente -,
d’ouvrir notre cœur et d’utiliser notre intelligence pour qu’un monde nouveau advienne.
En marche donc, relevons ensemble nos manches car demain dépend aussi de chacun de nous.
Dynamisante fête de Pâques, sur vos routes en pensée avec tous ceux qui vous sont chers. (C.V.)
Nous tenons à remercier très vivement l’équipe fleurs qui n’a pas manqué de trouver les arrangements adéquats pour soutenir la prière. Le P JY Grenet vous a remerciés en direct par Facebook interposé. Le Père Jorge Puig a fait de magnifiques photos. Dont celles-ci. Merci à lui.




N’est-ce pas au cœur de la nuit qu’il est beau de croire à la Lumière ? Nous qui vivons depuis des semaines dans la nuit de la pandémie qui se déroule invisible au grand jour, nous nous soutenons les uns les autres par l’isolement et la distance.. et là, nous percevons à quel point nous sommes unis, dans la fraternité, la solidarité, dans la communion. Cette espérance qui nous nourrit est un chemin pour en sortir ensemble. Une Lumière plus forte que la mort jaillit du tombeau du Christ.
Puissions-nous vivre ce temps comme un grand passage où après, plus rien ne sera comme avant sans doute, mais en croyant toujours en l’autre, et en l’Autre, … c’est ma foi. A 12 heures nous sonnerons les cloches pour l’exprimer (TS sur Facebook, 12 avril)
Nous vous souhaitons un beau temps de Pâques
(50 jours, jusqu’à la Pentecôte)
P Tommy, p Gilles, p. Bernard, p. Philippe et la communauté jésuite
2020
Samedi saint et Paques
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 11.04.2020
Samedi Saint et Pâques
DONNER CORPS
(Une méditation pour Pâques)
C ‘ est mon corps, pleure le bébé nouveau-né, donné à la vie, la lumière, l’air libre, La tendresse de la poitrine de la mère et le regard étonné du père.
Voici mon corps, murmure la femme à l’oreille de sa bien-aimée.
Ils apprendront, répond-il, se donner mutuel dans une union fructueuse, créative et révélatrice.
C ‘ est mon corps, brillant le travailleur de jour, alors qu’il est pris.
Je vous le donne pour que nos corps unis construisent une cathédrale.
C ‘ est mon corps, dit rassurant, celui qui sèvre.
Donné, il dévoilera les nombreux actes d’amour qui élèvent les enfants à être confiants.
Voici mon corps, gémit l’invalide, donné à la tendresse divine des mains attentionnées Et au regard chaste qui promet un avenir et une nouvelle liberté.
Voici mon corps, dit la vieille femme mourante, alors que son front est épongé. Elle est là, réduite à son essence dure.
Donné, il devient graine plantée dans la terre pour une fructuosité invisible.
C ‘ est mon corps, prend la fille dont la joie s’est éteinte. Céder à une étreinte sans amour, qui encore et encore, feint l’affection pour protéger le souffle de vie.
C ‘ est mon corps, pleure l’esclave sous le cil. Corps abandonné, lacéré, bleus et déchiré.
Mais au-delà, le regard fier trahit la détermination et la grandeur de l’âme.
Voici mon corps, soupire le nazaréen sur la croix.
Un corps dans lequel le don de soi a refaçonné la cruauté.
Un corps donné pour que, en regardant le percé, chacun puisse reconnaître le sien et passer à la vie.
Voici mon corps, proclame le ressuscité. Chacun de nous est membre de ce corps.
Dans le don de soi s’exprime l’amour et la confiance du Christ ; simplement, silencieusement. Parce que dans ce cadeau, tout est en jeu, tout a du sens. La vie se renouvelle.
Vincent Klein SJ, Semaine Sainte 2020
(Traduction Peter Gallagher SJ)
Une proposition
À l’occasion de la fête de Pâques, et pour les jours qui suivront, un arbre de vie sera installé dans l’église st-Jean Berchmans ° St- Michel. Nous vous proposons d’y placer vos prières et les prénoms des personnes que vous aimez. Les dessins des enfants sur le thème de Pâques sont également les bienvenus. Ils seront placés dans l’église.
Comment faire ? Envoyez vos intentions de prière et les prénoms des personnes que vous aimez à
Tommy.scholtes@tommyscholtes.be. Les dessins peuvent être déposés dans la boîte aux lettres du 24 Boulevard st Michel, 1040 Bruxelles, au nom du P. Tommy ou à l’entrée de l’église.
Des photos seront publiées sur les réseaux sociaux et vous pourrez passer voir le résultat, tout en respectant les règles de distanciation sociale…. (Sur une idée de l’Abbé F. Mathot, de Fosses-la-Ville)
Echos reçus
Joyeuse fête aujourd’hui à tous les prêtres Jésuites que je connais et ceux que je ne connais pas. Soyez bénis en abondance pour vos ministères et vos fiat au Christ. Que l’Esprit Saint vous renouvelle tout spécialement aujourd’hui (malgré le confinement) et fasse brûler en vos cœurs encore plus de son Amour. Qu’il vous conforte dans les épreuves et vous remplisse de sa joie et de sa paix. Que la Sainte Vierge vous garde sous son manteau protecteur et vous guide tout au long de vos cheminements sur la terre ! Bon triduum Pascal à tous. S.
Merci pour tes messages qui nous soutiennent tous. Le texte que tu as mis en tête du Bonjour d’hier soir est magnifique. Je l’ai diffusé largement par WhatsApp auprès d’amis. Ce texte nous ramène à l’essentiel et nous rappelle que Dieu est avec nous dans ce que nous vivons actuellement. Je lis aussi des extraits à mes parents par téléphone. Et je pense que, désormais, je vais leur imprimer tes Bonjour. Ils n’ont ni internet ni WhatsApp… Cela les isole encore davantage
Mes Chers prêtres du Collège de Saint Michel, En ce Jeudi Saint, fête du sacerdoce, je voulais vous remercier pour votre engagement, votre exemple, votre vocation !! Vous faites partie complète et indissociable de ma croissance dans la foi, et je vous serai toujours reconnaissante 😊
Merci pour avoir donné votre vie pour annoncer et faire connaitre Jésus-Christ. C’est un énorme exemple d’où il faut être notre trésor.
Merci pour tout l’amour que vous donnez dans l’eucharistie, le sacrement de réconciliation et beaucoup d’autres services “invisibles” sens lesquels, notre communauté, le monde serait moins bon, moins solidaire.
Je prie pour vous, pour que le Seigneur vous accorde la grâce de marcher vers la sainteté et rester toujours notre inspiration !
Mes meilleurs vœux de bonne et heureuse fête du sacerdoce à tous et en particulier à vous Père Tommy et au Père Philippe 😊V. R.
Semaine Sainte. Merci du beau texte sur la Semaine Sainte traduit de l’espagnol…Il donne un sens à toutes les souffrances vécues…B.D.
Pour accompagner ce temps pascal et ce temps de confinement, Cathobel est heureux de vous proposer la lecture de Simon à la Croisée des Chemins d’André Querton. Ce livre est téléchargeable gratuitement en version PDF, sur le site de Cathobel jusqu’au dimanche 19 avril.
Chers Pères, Pour vous remercier de tout cœur pour votre sacerdoce et le don de vous-même pour servir le Christ et le prochain ! Et particulièrement en cette période de confinement merci beaucoup pour tout ce que vous déployez pour que les chrétiens puissent suivre les offices et continuer à être nourris dans leur foi. Prenez soin de vous et en union de prières et surtout en ce Jeudi Saint… Beau Triduum Pascal connecté ! E.
Merci beaucoup… Tout est arrangé. J’avais mis l’e-mail de Thomas en copie du courriel que je t’ai adressé et cela a fonctionné. Il vient chercher l’ordinateur ! (Demande de Thomas Peeters honorée). ! C.C.
Jeudi saint
La messe de la Cène simplifiée a été célébrée à la chapelle ND des apôtres par la communauté. Sans le geste du lavement des pieds. Pendant le temps de silence qui a suivi l’homélie, j’ai simplement que chacun se laisse faire en priant, et en pensant qu’à ce moment-là, Jésus lui-même nous fait le lavement de pieds. Diffusée sur FB, la messe a été regardée près de 500 fois.
Notre vendredi saint à l’église
Une petite équipe s’est mise en place et nous avons pu diffuser le Chemin de Croix sur YouTube où il est toujours consultable (www.youtube.com/tommyscholtes). Aidés par l’équipe technique de Philippe Denis et ses fils, nous avons eu une belle réalisation, avec Philippe Wargnies, Laurent Salmon-Legagneur et Gilles Barbe.
Le soir Gilles Barbe a présidé l’office de la Passion. Après une longue lecture paisible de la Passion par 5 intervenants, a suivi la grande prière universelle, en particulier avec une intention souhaitée par le pape.
POUR CEUX QUI SOUFFRENT EN CE TEMPS DE PANDÉMIE
Prions pour tous ceux qui souffrent des conséquences de la pandémie actuelle : Que Dieu notre Père accorde la santé aux malades, la force au personnel soignant, le réconfort aux familles et le salut à toutes les personnes qui ont trouvé la mort.
Tous prient en silence. Puis le prêtre dit : « Dieu éternel et tout-puissant, refuge de ceux qui souffrent, regarde avec compassion la détresse de tes enfants atteints par cette pandémie ; Soulage la douleur des malades, donne la force à ceux qui les soignent, accueille dans ta paix ceux qui sont morts et, en ce temps d’épreuve, accorde à tous le réconfort de ta miséricorde. Par le Christ, notre Seigneur. »
Samedi Saint
Le silence règne sur Jérusalem en ce samedi de veille. Le Christ est au tombeau, les espoirs des disciples sont brisés. Les voilà condamnés à errer.
Mais la graine confinée en terre devient promesse et gage d’une vie nouvelle. Le coeur de Marie de Nazareth et le sein de quelques femmes sont gros d’espérance. Ils deviennent alors tabernacles d’une nouvelle naissance, inouïe, surprenante et inattendue.
Quelle Pâque allons-nous célébrer dans notre monde confiné dans l’attente? Ne sommes-nous pas en train de vivre un long samedi saint ? Que sera demain ? Pourtant, un monde nouveau s’annonce: les signes sont là, patents. Il nous suffit de les cueillir.
Si nous acceptons de regarder le monde avec la tendresse et la détermination du Christ et de changer nos modes de vie, nous découvrirons les traces du Ressuscité dans les solidarités que nous aurons construites, dans notre capacité à envisager une société où la personne, et non la consommation, sera au centre, une vie où nous réapprendrons à rencontrer notre prochain.
Nous ferons l’expérience du Christ Ressuscité quand nous aurons accueilli notre fragilité enfin éprouvée et écouté les appels de notre planète qui étouffe du Covid de nos égoïsmes (Vincent Klein sj)
Ce soir, nous célébrerons en communauté, la Résurrection du Seigneur… sans allumer le nouveau feu pascal, sans bénir l’eau baptismale… Nous le ferons lors de la première célébration publique que nous pourrons vivre. C’est un geste liturgique à vivre ensemble, vous et nous.
Nous méditerons 7 lectures de la Parole de Dieu, et renouvellerons notre foi, nos promesses exprimées en notre nom au moment du baptême. Vous nous serez tous présents, soyez-en sûrs.
Nous vous souhaitons de belles fetes de Pâques en famille.
P Tommy, p Gilles, p. Bernard, p. Philippe et la communauté jésuite
2020
Bonjour … En vue du Jeudi Saint 9 avril 2020
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 9 avril 2020
J E U D I SA I N T
Qui dit qu’il n’y aura pas de Semaine Sainte ?
N’avez-vous pas vu l’immense procession de personnes, sans tunique, ni ceinture, ni capuche, testées positives du coronavirus ?
Ne voyez-vous pas la Via Crucis du personnel soignant remonter le Calvaire de la pandémie, débordant de force et l’angoisse de ne pas pouvoir tenir bon au cœur ?
Celui qui dit que le Nazaréen ne sortira pas pour cette Semaine Sainte, n’a pas vu les médecins en blouse blanche et au cœur sensible, qui portent la croix de douleur des personnes touchées ?
Ne voyez-vous pas autant de scientifiques, transpirer sang et eau, comme à Gethsémani, pour trouver un traitement ou un vaccin ?
Ne dites pas que Jésus ne passe pas dans les rues cette année, alors qu’il y a tant de gens qui doivent travailler pour apporter nourriture et médicaments à tout le monde ?
N’avez-vous pas vu le nombre de Cyrénéens s’offrir d’une manière ou d’une autre pour porter les lourdes croix ?
Ne voyez-vous pas combien de personnes, des Véroniques, sont exposées à l’infection pour essuyer le visage des personnes touchées ?
Qui a dit que Jésus ne tombait pas à terre à chaque fois que nous entendons le chiffre froid de nouvelles victimes ?
N’est-ce pas autant de maisons de repos, remplies de personnes âgées aux facteurs à risque les plus élevés et de leurs soignants, qui vivent la Passion ?
N’est-pas comme une Couronne d’épines pour les enfants qui doivent vivre cette crise enfermée, sans trop comprendre et sans courir dans les parcs et les rues ?
Ne se sentent-ils pas injustement condamnés : les écoles, les universités et tant de magasins obligés de fermer ?
Tous les pays du monde, ne sont-ils pas frappés, flagellés, par le fléau de ce virus ?
Ne sont-ils pas comme Ponce Pilate qui se lave les mains, les dirigeants qui cherchent simplement à tirer un avantage politique de la situation ?
Ne souffrent-elles pas, impuissantes comme les disciples sans le Maître, autant de familles confinées à la maison, beaucoup avec des problèmes, ne sachant pas comment et quand tout finira ?
Le visage douloureux de Marie, ne se reflète-t-il pas dans celui de tant de mères et de membres de famille, souffrant de la mort – en plus à distance – d’un être cher ?
N’est-elle pas comme le dépouillement d’un vêtement, l’angoisse de tant de familles et de petites entreprises qui voient leurs économies s’évanouir ?
L’agonie de Jésus n’est-elle pas liée au manque de respirateurs dans les unités de soins intensif de tant de pays ?
Ne dites pas : pas de Semaine Sainte, ne le dites pas, car le DRAME DE LA PASSION n’a sûrement presque jamais été aussi réel et authentique.
Traduit de l’espagnol, écrit par Miquel-Angel Ferrés
RETRANSMISSIONS PAR FACEBOOK (profil de Tommy Scholtes) DES CELEBRATIONS
Jeudi Saint, 18.30 la ste Cène
Vendredi Saint, 15.00, le chemin de Croix (par Youtube.com/Tommy Scholtes)
18h30, l’office de la Passion
Samedi Saint, 20h.00, Vigile Pascale
Jour de Pâques, 11.45, Eucharistie
Lundi de Pâques, 18h30, Eucharistie
Sur l’Unité Pastorale de Etterbeek, initiatives
Bonjour à tous,
pour vivre un temps de prière en famille, je vous partage une proposition bien faite par soeur Agnès qui travaille au Kerkebeek https://drive.google.com/open?id=1bsJpENNukRX7l3igJqFwXj_z26G2-cGf
Ouvrir d’abord le pdf et puis les autres fichiers!
Voici aussi un lien vers un message de notre Evêque en ce début de semaine sainte. https://kerknet.us16.list-manage.com/track/click?u=50c4aec54c9c1476586d5db5c&id=a8118404a5&e=5ce2acc55c
Pour sa proposition pour Pâques, je vous proposerai d’envoyer une carte postale aux personnes des 2 homes que nous avons visité à Noël. Je vais voir comment faire pratiquement.
Si vous voulez suivre la messe en direct avec le Père Amilcar de notre Unité Pastorale, voici le lien :
Pâques 2020 : faisons sonner les cloches de toutes les églises de notre pays
Les Evêques de Belgique demandent de faire sonner les cloches de toutes les églises, le jour de Pâques à midi.
Dimanche prochain, le 12 avril, les chrétiens du monde entier célébreront la fête de Pâques. L’épidémie de coronavirus les empêchera pourtant dans de nombreuses régions du monde, de se rassembler dans les églises pour célébrer ensemble cette fête si importante. C’est totalement exceptionnel. A côté de la prière à la maison ou en famille, ils ne pourront suivre les célébrations liturgiques que par le biais de la radio, de la télévision et en live streaming. Tout comme la Semaine Sainte, Pâques sera silencieux.
Pourtant ce sera vraiment Pâques ! C’est dans un moment difficile comme celui-ci que le message de Pâques révèle toute sa richesse et sa lumière : Jésus a vaincu la mort ; l’espérance surmonte le désespoir ; ce qui semblait fragile devient fort. La vie aura le dernier mot, pas la mort.
Après une Semaine Sainte silencieuse, les Evêques de Belgique veulent donner une résonance tout à fait particulière à cette Bonne Nouvelle. Ils demandent que les cloches de toutes les églises de notre pays sonnent le dimanche de Pâques à midi. Après leur silence obligatoire du Vendredi Saint et du Samedi Saint, elles pourront à nouveau sonner de manière festive à Pâques !
Puissent-elles être un signe de réconfort et d’espérance pour les victimes du coronavirus et leurs proches. Puissent-elles encourager ceux qui luttent contre le virus, en particulier tous les soignants. Puissent-elles nous unir tous les uns aux autres. Cette année aussi, nous célébrerons Pâques.
Les Evêques de Belgique (8 avril 2020)
Croix réalisée par A. de Maere
Voilà trois semaines complètes que nous vivons autrement, que nous sommes à l’écoute du monde qui s’adapte. Si pour certains, cette période de confinement se passe sans peine, pour d’autres, par contre, cela ressemble à un véritable cauchemar. Ces derniers, désœuvrés, peuvent, dans certains cas, se reposer sur des personnes, de plus en plus nombreuses, à lancer des initiatives d’aide. Comme ces jeunes qui récupèrent des tablettes, les nettoient et les programment, afin d’être distribuées dans les maisons de repos, permettant ainsi des contacts visuels avec les proches. Comme ces autres jeunes qui n’ont pas hésité à mettre en place une petite organisation pour que des personnes isolées et âgées puissent faire appel à eux pour des petits services. Voilà des gestes de solidarité et de générosité qui font du bien.
Se mettre au service est un thème fondamental du jeudi saint. Ce geste fort de Jésus est une invitation à nous laisser laver par lui, à nous laisser faire, à l’accueillir en nous, pour qu’il nous aide à retirer toutes les entraves qui nous empêchent de cheminer avec lui et avec nos frères et sœurs. Son chemin passe par Jérusalem et nous sommes appelés à l’accompagner. Il va jusqu’au bout dans une démarche d’amour humainement presque intolérable. Il ne condamne pas, il demande même au Père de pardonner.
Le premier jour de la semaine, nous rapporte l’évangile de Jean (20, 1-9), Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’étaient encore les ténèbres. Et dans nos ténèbres surgissent des signes, comme l’ont vécu les femmes au tombeau, selon le récit de Matthieu (28, 1-10). Elles rencontrent Jésus « vivant ». Elles reçoivent un message de l’ange et de Jésus : « Ne craignez pas ! » et une mission : « Il faut vite l’annoncer ! » « Allez, allez-y ». Elles sont remplies de crainte et de joie, elles sont devenues messagères, anges ! A notre tour d’être messagers, messagères. Et à l’instar des femmes venues au tombeau de Jésus, de connaître une grande joie. (Abbé Christian Deduytschaever)
A la communauté de l’église Saint-Jean Berchmans ° st Michel
À votre écoute – Créons une chaîne de solidarité téléphonique…
le Service « Mitel »
Les mesures de confinement sanitaire, prolongées au moins jusqu’au 19 avril, plongent une partie de notre communauté dominicale dans la solitude. Certains fidèles disposent peut-être d’un peu de temps. Aussi, pour continuer à faire communauté, en particulier durant de Triduum Pascal, les jésuites et les membres de l’équipe pastorale de l’église Saint-Jean Berchmans proposent d’organiser un service d’écoute téléphonique.
Un numéro de téléphone : le 02 739 33 65. (Le Bureau du p. Tommy dans le cloître vers la Chapelle ND des Apôtres).
« La distanciation sociale est nécessaire
mais le rapprochement des cœurs est essentiel » (abbé Guibert Terlinden)
Pour toute réaction, proposition, échange ou demande :
Tommy.scholtes@tommyscholtes.be, et les jésuites de la communauté qui restent branchés et en communion. N’oublions pas non plus de nous appeler, de faire signe, de demander, de donner des nouvelles.
2020
Semaine Sainte 2020
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 07 avril 2020
Épandue en libation
De parfum comme un saint chrême
Elle est toute à l’intuition
Du don qu’Il fait de Lui-même
Grain de Dieu pure oblation
Il s’en va comme on Le sème
L’onction pressent la Passion
De Celui que son cœur aime
L’onction à Béthanie, par Marie, sœur de Lazare, en Jn 12,1-11.
Évangile pour le Lundi Saint.
———————————————————————————————————————
Abaissé devant les siens
Jésus leur lave les pieds
Le Maître à genoux se tient
Face à qui va Le nier
D’avoir part à ce qui vient
Dans Sa Pâque purifié
Pierre après saura que rien
N’a tué Son Amitié
Le lavement des pieds en Jn 13,1-11 ; et 13, 36-38.
Évangile pour le Jeudi Saint ; et le Mardi Saint pour les versets 36-39.
———————————————————————————————————————-
Infléchi vers Sa poitrine
Le bien-aimé du Seigneur
En témoin des origines
Reconnaît le prix de l’Heure
À la pulsation divine
Et charnelle de Son cœur
La source y est cristalline
Où l’Esprit sourd à demeure
Le disciple bien-aimé en Jn 13,23-25 et à la croix, en Jn 19,33-35.
Évangile pour le Mardi Saint ; Jn 19,33-35 : pour le Sacré-Cœur de Jésus.
———————————————————————————————————————
Inclinant alors la tête
Tout des Écrits achevé
L’œuvre du Père parfaite
En la soif de nous laver
Quand Votre souffle s’arrête
Dessous l’écriteau gravé
Auprès du Père où Vous êtes
Ô Roi Vous nous élevez
La mort de Jésus en Croix, en Jn 19,28-30.
Dans l’Évangile du Vendredi Saint (récit de la Passion selon saint Jean).
Une offre de la communauté de l’église Saint-Jean Berchmans ° st Michel
À votre écoute – Créons une chaîne de solidarité téléphonique…
le Service « Mitel »
Les mesures de confinement sanitaire, prolongées au moins jusqu’au 19 avril, plongent une partie de notre communauté dominicale dans la solitude. Certains d’entre vous disposent peut-être d’un peu de temps. Aussi, pour continuer à faire communauté, les jésuites et les membres de l’équipe pastorale de l’église Saint-Jean Berchmans proposent d’organiser un accueil téléphonique.
Un numéro de téléphone : le 02 739 33 65. (Le Bureau du p. Tommy dans le cloître vers la Chapelle ND des Apôtres).
Tous les jours de la semaine, de 10h à 12h00 et de 15h00 à 18h00, un jésuite ou un laïc sera là. En dehors des heures de permanence, vous pourrez laisser un message sur le répondeur téléphonique.
Cette écoute, de première ligne, se veut bienveillante, amicale, solidaire et chrétienne. Afin que chacun puisse en bénéficier, il sera demandé de limiter la conversation téléphonique à dix minutes. Si vous êtes intéressé(e) par un temps d’échange plus long et/ou régulier, signalez-le à l’écoutant(e) : il/elle vous proposera les coordonnées d’autres écoutant(e)s bénévoles. Quelques-uns se sont déjà montrés disponibles. Merci à eux et à elles !
Vous souhaitez vous engager à écouter ?
Vous disposez d’une ou plusieurs heures de temps libre par semaine ? Envoyez vos coordonnées (prénom et nom ; n° de téléphone fixe et/ou portable ; possibilité d’appel par messagerie WhatsApp, par exemple) et vos périodes de disponibilité au P. Tommy Scholtes (tommy.scholtes@tommyscholtes.be). Nous centraliserons les disponibilités dans la discrétion.
Vous seriez heureux d’être contacté(e) ?
Appelez le 02 739 33 65. Ou faites-le savoir par courrier électronique au P. Tommy Scholtes qui organisera les boucles d’écoute.
Le dimanche des Rameaux… chez vous
« Dans mon pays les prêtres ont proposé une belle initiative que j’aimerai vous partager. Si on mettait tous une branche sur la porte ou la fenêtre le samedi 4 avril dans l’après-midi, pour que le Dimanche des Rameaux, » … disait Guicela. Voici quelques réalisations que vous nous avez envoyées. Bravo. Parlant !!

Ouverture ces jours-ci de l’église st Jean Berchmans ° st Michel
Le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré pendant la semaine sainte. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.
Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.
On reparle le plus vite possible de la transmission par internet du Chemin de croix vendredi à 15h. On regarde la faisabilité concrète. Très probablement sur le canal YouTube appelé « Tommy Scholtes »
Malgré le confinement et l’absence de célébrations publiques durant la Semaine Sainte et à Pâques, notre communauté dominicale restera solidaire, priante et… vivante. Car c’est à la Vie que conduit Pâques. Pour rappel, la communauté jésuite de st Michel célèbre (sans public extérieur), à 7 heures, à 12h et à 18.30. A 18h30, ainsi que le dimanche à 12h, la célébration est retransmise par Facebook sur le profil de Tommy Scholtes (Il faut avoir un compte Facebook pour la voir).
Notre église reste ouverte pour la prière individuelle. Mettre une bougie prolonge notre prière…
La communauté célèbre sans personnes extérieures :
La Cène le Jeudi Saint à 18.30
Le Chemin de Croix le Vendredi Saint à 15h
L’office de la Passion, le Vendredi Saint à 18h30
La Vigile pascale, le samedi saint à 20h
La messe de Pâques à 11h45
Le lundi de Pâques à 18.30
Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.
- Messe du soir : une des messes en communauté jésuite st Michel est célébrée à 18.30. Elle sera diffusée en direct sur le profil facebook de Tommy Scholtes.
- « Cette idée de bouquet est magnifique pour les rameaux. Dans mon enfance on étudiait Kerkhofblommen de Guido Gezelle, je n’ai jamais oublié cette belle tradition qui faisait coïncider les fêtes et les événements familiaux avec des bouquets accrochés aux portes des maisons, modestes ou cossues. »
- « Je fais circuler vos messages ils sont toniques et permettent de découvrir que le lien qui nous unit va bien au-delà de la fréquentation des messes dominicales. Il nous donne envie d’être plus audacieusement confiants dans cet Amour qui parfois ressemble un peu à une habitude. Merci. N. et D. P. »
- Nous sonnons les cloches de l’église à 20h01 en soutien aux malades et aux soignants, en invitant ainsi à la prière.
- Nous sonnerons aussi les cloches le jour de Pâques à Midi, en même temps que la bénédiction Urbi et Orbi à Rome, en signe de Joyeuse Résurrection.
- Nous rendons grâces à Dieu pour la sortie de clinique de Marie B.
- Nous prions pour la maman de Marie-Thérèse de Ville, décédée dans un grand âge, en Maison de repos.

Vitrail de notre église. La Ste Cène
Copyright : Jean-Ignace de Villenfagne/ Pixtour 360
Le Jeudi saint, faire de nos vies une éternelle offrande à la louange de la gloire de Dieu
Depuis sa communauté à Paray-le-Monial, le P. Xavier Jahan sj médite sur la signification du Jeudi saint. Il invite à voir la réalité vivante de l’Eucharistie qui ne se joue pas seulement dans la célébration liturgique mais aussi dans la simplicité de nos vies, particulièrement cette année en raison du confinement.
Comme tous les Jeudis saints, nous célébrons aujourd’hui l’institution de l’Eucharistie. Cette année cette célébration aura un goût bien amer à cause du confinement qui nous empêche de nous réunir pour célébrer ensemble. Mais de cette épreuve, de ce jeûne eucharistique forcé, qui peut nous faire réellement souffrir, nous pouvons tirer néanmoins un profit : celui de redécouvrir, de manière avivée, combien la réalité vivante de l’Eucharistie ne se joue pas seulement dans la célébration liturgique mais aussi dans la simplicité de nos vies dès lors qu’elles se donnent dans un acte d’offrande libre et gratuit.
Nous savons tous et avons depuis longtemps remarqué que pour célébrer l’institution de la sainte Cène, le dernier repas du Seigneur, la liturgie nous fait entendre le seul Évangile qui ne nous décrit pas le repas de Jésus comme les trois évangiles synoptiques, mais la scène du lavement des pieds… Nous avons alors pris souvent l’habitude d’assister à nos célébrations à une illustration de ce récit par un lavement formel des pieds de quelques-uns de l’assemblée par le prêtre présidant la célébration. Et en rester là.
“Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi”
Cette année nous pouvons faire davantage attention à l’interpellation finale de Jésus dans cette séquence : “Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi” (Jn 13, 15) et peser les conséquences que cette interpellation entraine. Cette interpellation rejoint la fin du récit de l’institution de l’Eucharistie que rapporte l’évangile de saint Luc : “faites cela en mémoire de moi” (Lc 22, 19), et que reprend saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens (1Co 11, 24-25). Cette interpellation de Jésus nous fait comprendre que la réalité de sa Présence qui se joue dans le pain et le vin consacrés par le prêtre, se retrouve de manière similaire dans le geste de service humble que signifie le lavement des pieds.
Autrement dit, quand nous entrons nous-même dans ce geste du service humble des autres, décentré c’est à dire détaché d’une préoccupation enfermante de nous-même, alors la présence du Seigneur y est tout aussi réelle… Ce geste de service a donc une véritable portée eucharistique ! On peut dire alors que la présence réelle qui se joue dans la modalité de la célébration liturgique sacramentelle, est la même qui se joue dans la modalité du service humble et discret du frère et de la sœur que je suis amené à rencontrer.
Ainsi, si ma vie de croyant est nourrie par le pain eucharistique que je reçois lors de la célébration sacramentelle, elle l’est aussi par le geste de service qui s’enracine dans le geste même de Jésus. Mystérieusement, notre communion au Corps du Seigneur se joue aussi dans la réalité de ce service qui est appelé à se déployer dans le secret de ma vie quotidienne, fusse-t-elle confinée. En faisant un pas de plus, nous pouvons dire que nos vies deviennent elle-mêmes eucharistiques dans la mesure où nous entrons à notre tour dans le geste même de Jésus, “Faites ceci en mémoire de moi”.
Concrètement ?
Mais où trouver ce service à faire, alors même que je suis justement confiné, et peut-être même alité sur un lit car souffrant nous-même de la maladie ou même de toute autre maladie ? Dans la mesure de mes forces, je suis appelé à me rendre attentif particulièrement à celles et ceux qui autour de moi peuvent avoir besoin d’un geste, d’une parole de soutien : ne serait-ce qu’une petite conversation téléphonique avec quelqu’un que je sais particulièrement fragile, isolé, prisonnier de la peur, etc.
Mais même si je suis particulièrement affaibli, je me souviens de l’attitude fondamentale que nous rappelle saint Paul dans sa lettre aux Romains : “Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte.” (Rom 12, 1). Cette attitude de l’offrande peut ainsi tout transformer en service. L’offrande de notre personne toute entière (pas seulement une opération mentale) : c’est un véritable sacrifice vivant.
A chacun de trouver sa manière singulière de l’exprimer, mais cela vient prendre tout ce que je suis, tout ce que je vis. Ce geste est le geste eucharistique par excellence, celui de Jésus vers nous : “Ceci est mon Corps livré pour vous”. À chacun donc de le déployer, à son tour, dans le secret de son lieu de vie confiné. Alors ne négligeons pas ce trésor que l’austérité de notre Jeudi saint de cette année 2020 nous fait peut-être redécouvrir avec une vigueur nouvelle : entrons dans le geste même de Jésus, faisons de nos vies des eucharisties vivantes, en commençant simplement et peut-être même sans pouvoir aller au-delà, par l’offrande de nos vies telles qu’elles sont, aussi pauvres et démunies soient elles.
Renouvelons chaque jour sans crainte, sans routine et sans découragement, cette offrande quotidienne, avec le secours et le soutien de l’Esprit Saint. Nous y redécouvrirons une saveur eucharistique que nous pensions inaccessible.
P. Xavier Jahan sj
Sur le
site web Jesuites.com
- Pour toute réaction, proposition, échange ou demande : Tommy.scholtes@tommyscholtes.be, et les jésuites de la communauté qui restent branchés et en communion. N’oublions pas non plus de nous appeler, de faire signe, de demander, de donner des nouvelles.
2020
Dimanche des Rameaux

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 4 avril 2020
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Une nouvelle offre de la communauté de l’église Saint-Jean Berchmans ° st Michel
À votre
écoute – Créons une chaîne de solidarité téléphonique… le Service
« Mitel »
Les mesures de confinement sanitaire, prolongées au moins jusqu’au 19 avril, plongent une partie de notre communauté dominicale dans la solitude. Certains fidèles disposent peut-être d’un peu de temps. Aussi, pour continuer à faire communauté, les jésuites et les membres de l’équipe pastorale de l’église Saint-Jean Berchmans propose d’organiser un service d’écoute téléphonique.
Un numéro de téléphone : le 02 739 33 65. (Le Bureau du p. Tommy dans le cloître vers la Chapelle ND des Apôtres).
Tous les jours de la semaine, de 10h à 12h00 et de 15h00 à 17h00, un jésuite ou un laïc est à votre écoute au numéro de téléphone 02 739 33 65. En dehors des heures de permanence, vous pourrez laisser un message sur le répondeur téléphonique.
Cette écoute, de première ligne, se veut bienveillante, amicale, solidaire et chrétienne. Afin que chacun puisse en bénéficier, il sera demandé de limiter la conversation téléphonique à dix minutes. Si vous êtes intéressé(e) par un temps d’échange plus long et/ou régulier, signalez-le à l’écoutant(e) : il/elle vous proposera les coordonnées d’autres écoutant(e)s bénévoles.
Vous souhaitez vous engager ?
Vous disposez d’une ou plusieurs heures de temps libre par semaine ? Envoyez vos coordonnées (prénom et nom ; n° de téléphone fixe et/ou portable ; possibilité d’appel par messagerie WhatsApp, par exemple) et vos périodes de disponibilité au P. Tommy Scholtes (tommy.scholtes@tommyscholtes.be). Nous centraliserons les disponibilités dans la discrétion.
Vous seriez heureux d’être contacté(e) ?
Appelez le 02 739 33 65 ou faites-le savoir par courrier électronique au P. Tommy Scholtes qui organisera les boucles d’écoute.
Malgré le confinement et l’absence de célébrations publiques durant la Semaine Sainte et à Pâques, notre communauté dominicale restera solidaire, priante et… vivante. Car c’est à la Vie que conduit Pâques. Pour rappel, la communauté jésuite de st Michel célèbre (sans public extérieur), à 7 heures, à 12h et à 18.30. A 18h30, ainsi que le dimanche à 12h, la célébration est retransmise par Facebook sur le profil de Tommy Scholtes (Il faut avoir un compte Facebook pour la voir).
Idée proposée pour le dimanche des Rameaux… chez vous
Dans mon pays les prêtres ont proposé
une belle initiative que j’aimerai vous partager. Si on mettait tous une branche sur la porte ou la fenêtre
le samedi 4 avril dans l’après-midi, pour que le
Dimanche des Rameaux, toutes les maisons se réveillent avec une branche
! Il peut
s’agir de n’importe quelle branche verte que vous pouvez obtenir. Essayer de
trouver une belle 🌿
Cela servirait, malgré le confinement, à rester connecté lors des cérémonies de
Pâques. Acclamant Jésus, même en silence. Ce serait aussi un témoignage visible que nous sommes des
chrétiens catholiques ! 😇 Je vous invite à adopter cette initiative et aussi à la
partagé le plus largement possible autour de vous. Que Dieu vous bénisse tous !!! 🍃 🍃
Guicela
Messe des Rameaux 2020 : homélie du pape François |
Jésus « s’est anéanti, prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 7). Laissons-nous introduire dans les jours saints par ces mots de l’apôtre Paul, où la Parole de Dieu, comme un refrain, montre Jésus comme un serviteur : le Jeudi saint il est le serviteur qui lave les pieds à ses disciples ; le Vendredi saint il est présenté comme le serviteur souffrant et victorieux (cf. Is 52, 13) ; et déjà demain, Isaïe prophétisera de lui : « Voici mon serviteur que je soutiens » (Is 42, 1). Dieu nous a sauvés en nous servant. En général nous pensons que c’est à nous de servir Dieu. Non, c’est lui qui nous a servi gratuitement, parce qu’il nous a aimé en premier. Il est difficile d’aimer sans être aimés. Et il est encore plus difficile de servir si nous ne nous laissons pas servir par Dieu. Mais de quelle façon le Seigneur nous a-t-il servi ? En donnant sa vie pour nous. Nous lui sommes chers et nous lui avons coûté cher. Sainte Angèle de Foligno a témoigné d’avoir entendu de Jésus ces paroles : « Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée ». Son amour l’a conduit à se sacrifier pour nous, à prendre sur lui tout notre mal. C’est une chose qui nous laisse pantois : Dieu nous a sauvés en acceptant que notre mal s’acharne sur lui. Sans réagir, avec seulement l’humilité, la patience et l’obéissance du serviteur, exclusivement avec la force de l’amour. Et le Père a soutenu le service de Jésus : il n’a pas mis en déroute le mal qui s’abattait sur lui, mais il a soutenu sa souffrance, pour que notre mal soit vaincu seulement par le bien, pour qu’il soit traversé jusqu’au fond par l’amour. Jusqu’au fond. Le Seigneur nous a servis jusqu’à éprouver les situations les plus douloureuses pour qui aime : la trahison et l’abandon. La trahison. Jésus a subi la trahison du disciple qui l’a vendu et du disciple qui l’a renié. Il a été trahi par les gens qui l’acclamaient et qui ensuite ont crié : « Qu’il soit crucifié ! » (Mt 27, 22). Il a été trahi par l’institution religieuse qui l’a condamné injustement et par l’institution politique qui s’est lavé les mains. Pensons aux petites et aux grandes trahisons que nous avons subies dans la vie. C’est terrible quand on découvre que la confiance bien placée a été trompée. Naît au fond du cœur une déception telle que la vie semble ne plus avoir de sens. Cela arrive parce que nous sommes nés pour être aimés et pour aimer, et la chose la plus douloureuse c’est d’être trahi par celui qui a promis de nous être loyal et proche. Nous ne pouvons pas non plus imaginer comme cela a été douloureux pour Dieu, qui est amour. Regardons-nous à l’intérieur. Si nous sommes sincères avec nous-mêmes, nous verrons nos infidélités. Que de fausseté, d’hypocrisies et de duplicités ! Que de bonnes intentions trahies ! Que de promesses non tenues ! Que de résolutions laissées s’évanouir ! Le Seigneur connaît notre cœur mieux que nous, il sait combien nous sommes faibles et inconstants, combien de fois nous tombons, que de mal nous avons à nous relever et combien il est difficile de guérir certaines blessures. Et qu’a- t-il fait pour venir à notre rencontre, pour nous servir ? Ce qu’il avait dit par le prophète : « Moi je les guérirai de leurs infidélités, je les aimerai d’un amour gratuit » (Os 14, 5). Il nous a guéris en prenant sur lui nos infidélités, en enlevant nos trahisons. De sorte que, au lieu de nous décourager par peur de ne pas y arriver, nous pouvons lever notre regard vers le Crucifié, recevoir son embrassade et dire : “ Voilà, mon infidélité est là, tu l’as prise, toi, Jésus. Tu m’ouvres les bras, tu me sers par ton amour, tu continues à me soutenir…Alors j’avance ! ” L’abandon. Sur la croix, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus dit une phrase, une seule : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). C’est une phrase forte. Jésus avait souffert l’abandon des siens, qui avaient fui. Mais il lui restait le Père. Maintenant, dans l’abîme de la solitude, pour la première fois il l’appelle par le nom générique de “ Dieu”. Et il lui crie « d’une voix forte » le “pourquoi” le plus déchirant : “ Pourquoi, toi aussi, m’as-tu abandonné ? ”. Ce sont en réalité les paroles d’un Psaume (cf. 21, 2) : on y dit que Jésus a aussi porté en prière l’extrême désolation. Mais il reste le fait qu’il l’a éprouvée : il a éprouvé l’abandon le plus grand dont les Évangiles témoignent en rapportant ses paroles originales : Eli, Eli lemà sabactani ? Pourquoi tout cela ? Encore une fois pour nous, pour nous servir. Parce que lorsque nous nous sentons le dos au mur, quand nous nous trouvons dans une impasse, sans lumière et sans issue, quand il semble que même Dieu ne répond pas, nous nous rappelions que nous ne sommes pas seuls. Jésus a éprouvé l’abandon total, la situation qui lui est la plus étrangère, afin de nous être solidaire en tout. Il l’a fait pour moi, pour toi, pour te dire : “ N’aie pas peur, tu n’es pas seul. J’ai éprouvé toute ta désolation pour être toujours à ton côté ”. Voilà jusqu’où Jésus nous a servi, descendant dans l’abîme de nos souffrances les plus atroces, jusqu’à la trahison et à l’abandon. Aujourd’hui, dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s’effritent, face à tant d’attentes trahies, dans le sens d’un abandon qui nous serre le cœur, Jésus dit à chacun de nous : “ Courage : ouvre ton cœur à mon amour. Tu sentiras la consolation de Dieu, qui te soutient ”. Chers frères et sœurs, que pouvons-nous faire devant Dieu qui nous a servis jusqu’à éprouver la trahison et l’abandon ? Nous pouvons ne pas trahir celui pour qui nous avons été créés, ne pas abandonner ce qui compte. Nous sommes au monde pour l’aimer, lui et les autres. Le reste passe, cela demeure. Le drame que nous sommes en train de traverser nous pousse à prendre au sérieux ce qui est sérieux, et à ne pas nous perdre dans des choses de peu de valeur ; à redécouvrir que la vie ne sert à rien si on ne sert pas. Parce que la vie se mesure sur l’amour. Alors, en ces jours saints, à la maison, tenons-nous devant le Crucifié, mesure de l’amour de Dieu pour nous. Devant Dieu qui nous sert jusqu’à donner sa vie, demandons la grâce de vivre pour servir. Cherchons à contacter celui qui souffre, celui qui est seul et dans le besoin. Ne pensons pas seulement à ce qui nous manque, mais au bien que nous pouvons faire. Voici mon serviteur que je soutiens. Le Père qui a soutenu Jésus dans sa Passion, nous encourage nous aussi dans le service. Certes, aimer, prier, pardonner, prendre soin des autres, en famille comme dans la société, peut coûter. Cela peut sembler un chemin de croix. Mais le chemin du service est le chemin vainqueur, qui nous a sauvés et qui nous sauve la vie. Je voudrais le dire spécialement aux jeunes, en cette Journée qui, depuis trente-cinq ans leur est consacrée. Chers amis, regardez les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez ! Parce que la vie est un don qui se reçoit en se donnant. Et parce que la joie la plus grande est de dire oui à l’amour, sans si et sans mais. Comme Jésus pour nous. |
Ouverture ces jours-ci de l’église st Jean Berchmans ° st Michel
Le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré pendant la semaine sainte. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.
Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.
Il n’y aura pas de bénédiction des rameaux ce week-end. .
On reparle le plus vite possible de la transmission par internet du Chemin de croix vendredi à 15h. On regarde la faisabilité concrète.
Notre église reste ouverte pour la prière individuelle. Mettre une bougie prolonge notre prière…
Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.
Si vous connaissez des personnes âgées ou isolées qui seraient heureuses de recevoir un petit coup de fil ou un mail en cette triste période, n’hésitez pas à me le communiquer. Je vous souhaite le meilleur pour les prochaines semaines et surtout, une belle montée pascale ! L.
Prière du pape François en temps de pandémie
« Ô Marie,
Tu brilles toujours sur notre chemin
Comme un signe de salut et d’espoir.
Nous nous confions à toi, Santé des malades,
Qui auprès de la Croix, a été associée à la douleur de Jésus,
En restant ferme dans la foi.
Toi, Salut du peuple romain, tu sais de quoi nous avons besoin
Et nous sommes sûrs que tu y pourvoiras
Pour que, comme à Cana de Galilée,
La joie et la fête reviennent
Après cette épreuve.
Aide-nous, Mère de l’amour divin,
À nous conformer à la volonté du Père
Et à faire ce que nous dira Jésus,
Qui a pris sur lui nos souffrances
Et s’est chargé de nos douleurs
Pour nous conduire à travers la Croix,
À la joie de la résurrection. Amen.
Sous Ta protection, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu.
Ne méprise pas les suppliques de ceux d’entre nous qui sont dans l’épreuve,
Et délivre-nous de tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie. »
Beau texte pour notre temps, par Christine Pedotti |
Cette fois, chacun et chacune en est convaincu : le Covid-19 n’est pas une grippette, ainsi qu’on a voulu le croire jusqu’à… il y a à peine plus de quinze jours. Pour autant, ce n’est pas la peste. Et c’est bien là que se situe la difficulté. Le Covid tue, trop et cependant peu. Il y a d’abord tous ceux et celles qui ont des formes si bénignes, à peine un rhume, une petite fièvre, qu’elles passent quasiment inaperçues… Et puis il y a la « sale grippe », de la fièvre, des courbatures, une grande fatigue, qui s’estompent grâce au repos en une dizaine de jours. Enfin, restent les cas sévères, surtout quand ils se développent sur les terrains exposés, maladies graves, fragilité de l’âge. Alors, la détresse respiratoire guette. C’est ce que les soignants redoutent et c’est pour ces malades que se déploient les respirateurs de réanimation et les soins intensifs. Face à cela, nous sommes seuls avec nos peurs et nos angoisses, pour nous-mêmes et pour nos proches. Les statistiques en cette matière ne disent rien. Toute personne frappée par le deuil d’un·e proche sait que la douleur ne fait pas de quartier. Elle ne connaît que le 100 %. Et l’on a beau savoir que le taux de mortalité de l’humanité est, depuis la nuit des temps, lui aussi de 100 %, la question du quand et du comment reste l’une de nos grandes inquiétudes… Et à raison : il est normal que cette question nous travaille. Pourtant, face au virus et à l’épidémie, osons affirmer que la mort n’est ni juste, ni injuste. Elle est notre sort et nul ne connaît son heure. Ceci étant posé, intéressons-nous à la vie et au présent, à ceux et celles qui comptent pour nous, qui comptent sur nous. Aujourd’hui, plus que jamais, nous nous rendons compte que tout acte d’amour et de fraternité est un acte de salut. Il ne nous sauvera pas de la mort, mais il sauvera nos vies du non-sens. Commençons par la bienveillance ; à l’égard de nous-même, à l’égard des autres, si proches, si voisins, si irritants. Voici venu les temps des conciliations et des réconciliations. |
Pour toute réaction, proposition, échange ou demande :
Tommy.scholtes@tommyscholtes.be, et les jésuites de la communauté qui restent branchés et en communion. N’oublions pas non plus de nous appeler, de faire signe, de demander, de donner des nouvelles.
2020
le bonjour du 30 mars
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 30 mars 2020
Retour sur la bénédiction Urbi et Orbi… et une belle relecture de l’événement
Un homme en blanc remonte seul, à pieds, Dans une marche lente, en boitant, L’esplanade nue de la place Saint Pierre.
Rome et le monde entier l’a désertée.
Seule une fine pluie recouvre de brillance Les pierres et pavés d’un gris argent.
L’homme s’avance, il vient de la ville,
De l’espace-monde,
Et se rapproche de la basilique
Plantée là, vaste et majestueuse,
En mémoire de Pierre, de sa foi,
Du don de sa vie, au nom du Christ.
L’homme est âgé déjà.
Sa démarche,
Son visage,
son allure fatiguée,
Trahissent une vie elle aussi dépensée
Sans réserve, dans l’énergie du don,
Le souffle de la grâce.
L’homme introduit à la prière
Les auditeurs-visionnaires
qui partagent avec lui ,
De partout dans le monde,
Ce moment intense de célébration et de prière.
L’évangile de Jésus Christ selon Marc
Retentit dans toute la beauté
Du chant qu’un homme en noir, laïc,
Entame ailleurs sur la place,
On ne sait trop d’où d’ailleurs,
et peu importe.
Sa voix chaude, ses paroles distinctes
En cette langue chantante qu’est l’italien Offrent à nos oreilles de réentendre à neuf L’évangile de la tempête apaisée, en Marc 8.
Ces paroles nous baignent de douceur et de clarté, La voix enveloppe et calme, Elle proclame l’inouï d’un Fils de Dieu Embarqué avec nous dans la tempête de ces jours de pandémie.
Et l’homme en blanc écoute,
et l’homme en blanc médite et parle.
Il donne à entrer dans l’intelligence
De ce texte à l’actualité soudain si nouvelle.
Nous avons peur nous aussi,
nous nous sentons écrasés, désorientés,
Par les effets tragiques de ce virus
venu soudain bouleverser notre quotidien, Nous terrer en nos maisons, Nous convier à soigner et accompagner malades et mourants, Écoliers, parents, ouvriers au chômage, Patrons inquiets pour leurs activités, Politiques engagés sur le front Des consignes, des mesures de prévention, De protection et d’accompagnement majeures.
L’homme en blanc reprend les mots de Jésus Dans la barque secouée par les flots impétueux De la mer de Galilée :
« Pourquoi êtes-vous peureux ?
N’avez-vous pas encore foi ? »
Seigneur, soutiens notre cœur.
En ce temps d’adversité,
Garde vive et agissante notre foi,
Car tu es là, avec nous,
En cette barque secouée.
Sur la Croix, tu nous as donné le témoignage de ton amour pour nous, Tu nous as sauvés.
Et aujourd’hui, tu es là,
Vivant, à nos côtés
Pour nous soutenir dans cette terrible épreuve.
Que notre espérance ne faiblisse pas.
Qu’elle porte les soignants
et tous ceux qui aident leur prochain
en poursuivant leur travail,
À garder confiance,
À vivre de leur espérance.
Ce qu’il nous faut privilégier, en ces heures noires, La seule exigence à tenir, En cette pandémie, C’est la prière Et le discret service de nos frères.
Ce sont là nos armes contre le virus.
Utilisons-les à plein.
L’homme ensuite reprend sa marche claudiquante En direction de l’icône de « Marie, salut des romains », Antique icône vénérée par des générations de chrétiens.
Il prie devant elle, en silence.
Puis se dirige sur sa gauche,
jusqu’au pied du Crucifix
devant lequel les romains prièrent déjà, au seizième siècle, implorant d’être délivrés de la peste.
L’homme en blanc contemple Jésus en croix, son côté droit ouvert, saignant, Son côté gauche lavé par les gouttes de pluie du moment dessinant sur lui des rigoles fragiles.
Il prie, silencieux, et nous avec,
Conduits par lui dans cette méditation.
Puis il s’avance, touche le bois et l’embrasse, sans autre forme de prévenance.
Et il se dirige vers la basilique, d’où, Par ses portes ouvertes, Est amené sur un autel bâti dans le narthex extérieur, Le saint sacrement du corps du Christ.
L’homme en blanc reste là,
debout puis assis,
De longues et graves minutes,
pendant qu’un chœur d’hommes
demeuré bienheureusement invisible
À nos yeux déjà en manque d’objets en mouvement, Scande l’adoration de litanies implorantes, Pleinement ajustées à la grave actualité du moment, Suffisamment détachées d’elle aussi pour être de tout lieu et de tout temps où l’humanité souffre et gémit En d’indicibles tourments.
L’homme en blanc fait silence,
Il écoute et il prie.
Ensuite il se lève,
Et on lui amène le saint sacrement,
Et sans autre parole ou formule
que ce geste signifiant,
Il se rapproche, fait face à la ville,
Et par-delà la place déserte,
Trace avec le corps eucharistique du Fils Plusieurs signes de croix, Bénissant Rome et le monde Par ce geste de douceur Et de tranquille apaisement.
Tout est dit.
Ce fut la bénédiction Urbi et Orbi
De François, évêque de Rome,
Durant la pandémie du printemps 2020.
Une bénédiction à nulle autre pareille,
Dépouillée de tout faste,
Sans gardes suisses, prélats,
Carabinieri ni fanfare,
Sans balcon ni flon-flon,
Sans décorum ni protocoles,
Invités, couronnés,
Délégations et représentations :
Juste une prière partagée,
D’homme à hommes,
D’homme souffrants à hommes éplorés,
Dans l’écoute de l’évangile de vie,
La contemplation du Crucifié,
La présence maternelle de Marie,
Le pain de vie eucharistique,
La supplique des litanies,
Et ce geste de pauvre,
Ce geste sauveur
Du signe de la croix
Tracé sur la ville et le monde
Avec le Corps du Christ,
Pain vivant livré pour nos péchés.
Sauvés, nous le sommes,
Par cette miséricorde venant du ciel
Sur tous les hommes,
À la mesure de leur désir,
À la mesure de leur cœur, ouvert.
Hier, sans aucun doute,
Nous furent très nombreux à communier
À cette grâce prodiguée,
Via les airs, par connexions,
À travers la médiation de l’homme en blanc, Successeur de Pierre, Sans plus ni trône ni goupillons, Sans invectives religieuses Ni culpabilisantes condamnations, Porté seulement par la prière?
Par la parole et le signe offert
De l’amour du Seigneur pour la terre.
sœur Isabelle Donegani
28.03.20
Ci-après un extrait d’une lettre écrite par un médecin italien âgé de 38 ans,
Dr Julian Urban travaillant dans un hôpital en Lombardie. Elle a été transmise par un confrère italien, ce matin, à notre fille, médecin spécialiste en maladies infectieuses et elle aussi en première ligne d’attaque contre l’épidémie de coronavirus dans un grand hôpital.
“Jamais dans mes cauchemars les plus fous n’aurais-je imaginé voir ce qui se passe dans notre hôpital depuis trois semaines…
D’abord quelques malades sont arrivés, puis des dizaines, puis des centaines, tous atteints de manière de plus en plus grave. Maintenant nous ne sommes plus des médecins, mais des “aiguilleurs” qui envoient telle personne vers un lit de réanimation, telle autre chez elle pour mourir, alors même que tous ces patients ont payé les mêmes impôts dans notre pays, toute leur vie.
Jusqu’à il y a deux semaines mes collègues et moi-même étions des athéistes convaincus. Ce qui est normal puisque nous sommes médecins et que l’on nous a appris que la science excluait la présence de Dieu. J’avais l’habitude de me moquer gentiment de mes parents quand ils allaient à l’église. Il y a neuf jours un pasteur âgé de 75 ans a été admis dans notre hôpital. C’était un homme bon et affable, souffrant de difficultés respiratoires graves. Il avait une Bible avec lui et nous a impressionnés par son attitude : il n’hésitait pas à en lire des passages aux autres malades et à tenir la main de ceux qui mouraient. Nous autres médecins étions exténués, à bout physiquement et psychologiquement, mais quand nous avions une minute nous l’écoutions lire et prier.
Nous sommes au bout du rouleau,
incapables de faire davantage. Les gens meurent autour de nous chaque jour.
Deux de nos collègues viennent de mourir à leur tour et d’autres membres du
personnel soignant ont contracté le virus. Nous avons compris enfin que nous
devions nous adresser à Dieu pour Lui demander de nous venir à l’aide. C’est ce
que nous avons commencé à faire, quelques uns d’entre nous, dès que nous avions
quelques minutes de répit. Nous trouvons encore incroyable de rechercher
ensemble aujourd’hui la paix de Jésus, alors que naguère nous étions des
athéistes endurcis, et de Lui demander la grâce de nous permettre de continuer
à aider tous ceux que souffrent autour de nous.
Hier ce pasteur de 75 ans est mort. Alors que nous avons enregistré 120 décès
en moins de trois semaines dans notre seul service, la sienne nous a bouleversés.
Malgré sa propre condition et nos dures conditions de travail, il avait réussi
à nous insuffler une PAIX que nous recherchions ailleurs sans pouvoir la
trouver. Ce pasteur est allé rejoindre son Seigneur et Maître et bientôt nous
irons le rejoindre nous aussi si les conditions ne s’améliorent pas.
Cela fait 6 jours que je ne suis pas rentré chez moi. Je ne me souviens plus de mon dernier repas. Je comprends à présent combien petit je suis sur cette terre. Mais je tiens à utiliser toute mon énergie, jusqu’à mon dernier souffle pour aider les autres. Je suis tellement heureux, grâce à ce pasteur, d’avoir fait le chemin vers Dieu, alors que je marche entouré de tant de souffrances de mes frères humains et que je fais face à la mort si souvent.”
Priez pour ce médecin qui a trouvé la paix en Jésus grâce à l’intervention de ce pasteur malade, et pour tous ses confrères engagés dans la même lutte de tous les jours. Priez pour que sa foi s’affermisse et lui donne le courage de continuer avec espoir, les yeux fixés sur Jésus.
Évangile (Jn 11, 1-45) : la résurrection de Lazare (par X. Dijon sj)
Commençons par situer cette page d’Evangile à la fois dans l’Evangile selon S. Jean et dans notre parcours de Carême, pour voir comment se déroule la préparation des candidats au baptême. Puis nous approfondirons la lecture de cette page elle-même avant de proposer une attitude spirituelle possible pour ce temps de confinement.
Saint Jean dans le Carême.
Cette résurrection de Lazare, lue en ce 5e dimanche de Carême, se situe au chapitre 11 de l’évangile selon S. Jean donc, bien sûr, après le chapitre 4 qui rapporte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine (entendue dans l’évangile du 3e dimanche de Carême), et aussi après le chapitre 9 où est racontée la guérison de l’aveugle-né (lue la semaine dernière, au 4e dimanche). Le chapitre 12, qui suit cette résurrection de Lazare contient l’entrée de Jésus à Jérusalem que nous lirons la semaine prochaine, au dimanche des Rameaux, début de la Semaine sainte. Nous avons donc, en amont, trois rencontres : la Samaritaine, l’aveugle-né et Lazare ; en aval, cette Sainte semaine au cours de laquelle l’Eglise se rappelle la Passion, la mort et la résurrection de Jésus.
Il faut se rappeler par ailleurs que la nuit de Pâques (Vigile pascale) est le moment par excellence où se célèbrent les baptêmes, en particulier des adultes. On ne s’étonnera pas de ce choix puisque le baptême signifie précisément la plongée dans la mort du Christ et son relèvement dans sa résurrection. Le baptisé entend mourir au péché pour vivre de la vie du Christ. Tous les symboles de la célébration montrent ce lien noué par le Christ ressuscité avec cette personne qui s’est présentée au baptême : elle a reçu l’onction qui donne l’Esprit, elle a été illuminée par le cierge pascal qui symbolise la lumière du Christ, elle a revêtu le vêtement blanc, signe de Pâques. En principe, le nouveau baptisé devrait donc pouvoir dire avec S. Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).
Cette célébration du baptême manifeste l’engagement des deux partenaires de l’alliance baptismale. Elle manifeste donc d’abord la grâce de Dieu le Père qui appelle toujours de nouveaux enfants à suivre son Fils le Christ et à devenir membres de son Corps qui est l’Eglise ; elle manifeste ensuite la foi du catéchumène qui a voulu précisément répondre de tout lui-même à cet appel de Dieu.
La préparation au baptême
Pour préparer les catéchumènes (adultes) à cet engagement dans le baptême, l’Eglise organise des enseignements (catéchèses) qui permettent aux participants de comprendre les tenants et aboutissants de la vie chrétienne dans laquelle ils entendent s’engager : la lecture de l’Ecriture sainte selon la tradition de l’Eglise, l’explication du Credo, la vie morale du chrétien, sa vie spirituelle… Sur le plan liturgique, la préparation plus immédiate du baptême se vit logiquement juste avant la Vigile pascale, c’est-à-dire durant le Carême. Alors que, pendant le Carême, l’ensemble du Peuple de Dieu se prépare, par le jeûne, la prière et l’aumône, à vivre le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, le groupe des catéchumènes s’inscrit dans ce grand mouvement d’Eglise pour intensifier sa propre préparation au baptême. Plus précisément, le groupe se réunit le 1er dimanche de Carême pour ce qu’on nomme l’appel décisif, puis au cours des 3e, 4e et 5e dimanches de Carême, au cours desquels ont lieu ce que, dans le langage ecclésial, on appelle les scrutins.
Ces scrutins n’ont rien à voir avec une quelconque procédure électorale (de scrutin majoritaire ou uninominal…) mais plutôt avec la réflexion dans laquelle le catéchumène examine (scrute) sa conscience et son cœur, pour savoir s’il persévère dans sa résolution de foi : est-il prêt à compter sur la grâce du Christ pour tenir son engagement de chrétien ? A-t-il bien compris la portée de cet engagement ? Est-il prêt à repousser les tentations et à renoncer aux œuvres du Mal ? Est-il prêt à demander le pardon du Seigneur s’il s’est écarté du chemin de la foi chrétienne ? Bref, pense-t-il répondre aussi loyalement et généreusement que possible, avec l’aide de Dieu lui-même, à la grâce qui lui est faite ?
Le rite du scrutin est sobre : après la lecture de l’évangile et l’homélie, le prêtre impose les mains aux candidats au baptême, puis il déploie sur eux une prière où il demande que ces catéchumènes soient illuminés et purifiés afin que le baptême à venir manifeste effectivement pour eux leur configuration au Christ.
A partir de ce petit rappel liturgique, nous pouvons revenir aux trois rencontres évoquées tout à l’heure – de la Samaritaine, de l’aveugle-né, de Lazare et de ses sœurs – car ces passages-là, extraits de l’évangile de Jean, sont précisément lus durant les trois dimanches de scrutin, de telle sorte que les catéchumènes comprennent bien les enjeux de leur baptême à venir. Cette pédagogie est judicieuse car il s’agit chaque fois, en effet, d’un cheminement dans la foi.
Ainsi la Samaritaine arrive-t-elle au puits non seulement avec sa cruche, mais encore avec ses préjugés contre les Juifs, sa vie amoureuse brinquebalante et sa recherche de la véritable montagne – le mont Garizim ou le mont Sion ? – où on peut adorer Dieu. Or Jésus entame avec cette femme un dialogue qui l’amène à faire la vérité sur elle-même et à recevoir la révélation de Jésus lui-même comme Messie. Ainsi, en entendant ce récit, le catéchumène, qui se pose peut-être lui aussi des questions sur sa propre démarche de vie, pourra-t-il être amené à faire la vérité sur lui-même, à donner davantage sa foi au Christ et même à devenir missionnaire comme le fut la Samaritaine auprès des gens de son village (« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait » Jn 4,26)…
Même démarche dans la rencontre de l’aveugle-né. Il mendie, et Jésus lui rend la vue en lui appliquant sur les yeux la boue qu’il avait fabriquée avec sa salive. Après le miracle, l’infirme guéri ne situe pas bien celui qui lui a ouvert les yeux. Il parle de « celui qu’on appelle Jésus » (Jn 9, 11) ; plus tard, devant les pharisiens, il s’enhardit : « c’est un prophète » (Jn 9,17) ou quelqu’un qui vient de Dieu (cf. Jn 9,33) ; finalement, devant Jésus lui-même il se prosterne en confessant « je crois, Seigneur » (Jn 9,37). Ici encore, le catéchumène qui ne voit peut-être pas encore très clair dans l’engagement qu’il va prendre peut se sentir soutenu par cette grâce du Christ qui jette sur son existence une lumière toute nouvelle.
Reste enfin l’évangile d’aujourd’hui : la résurrection de Lazare. Ses deux sœurs, Marthe et Marie, ont exprimé chacune leur confiance en Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort » (Jn 11,21,32) mais le Seigneur veut les amener à faire un pas de plus pour qu’elles comprennent qu’il est encore ici et maintenant le maître de la vie et de la mort. Il les invite à la foi : « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11,26). Ainsi, le catéchumène est-il amené, lui aussi, à se poser la question : crois-tu cela ? Il est conduit à se rendre avec les deux sœurs et la foule vers le tombeau et à comprendre devant le signe qui lui est donné (‘Lazare, viens ici. Dehors ! », Jn 11,44) que la vie du Christ reçue au baptême a une portée d’éternité. C’est précisément sur cette troisième rencontre que nous pouvons insister puisqu’elle constitue l’évangile du jour.
Le chassé-croisé des morts
Le début de l’évangile de ce jour apparaît comme un étrange chassé-croisé entre la maladie de Lazare et la mort de Jésus, comme aussi entre la Judée et la Galilée. Puisque Lazare est malade à Béthanie (près de Jérusalem, en Judée), ses sœurs envoient dire à Jésus (qui se trouve en Galilée) l’état de leur frère, son ami. Mais Jésus ne se précipite pas pour se rendre au chevet de Lazare ; il dit d’ailleurs que cette maladie n’est pas mortelle. Puis après deux jours il se décide à partir en Judée ; à ce moment, il reçoit les objections de ses disciples qui lui rappellent qu’il est là-bas menacé de mort. Un tel déplacement est donc dangereux ; il est en outre inutile puisque, d’après Jésus, Lazare dort. Jésus doit-il dès lors risquer sa vie pour aller réveiller un ami qui se repose ? Mais Jésus coupe court au malentendu : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez » (Jn 11,14-15). Il est vrai que, pour Jésus, la mort de l’homme n’est qu’un sommeil, comme il va le prouver en rendant la vie à Lazare, mais il faut voir aussi qu’en descendant en Judée auprès de son ami Lazare, il signe son arrêt de mort. Là-bas, en effet, les Juifs voulaient le lapider. D’ailleurs l’apôtre Thomas ne s’y trompe pas : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jn 11,16).
Que veut Jésus, finalement ? En fait, il le dit lui-même : il veut la foi de ses disciples, la foi de son Eglise et, finalement, la foi de tous les humains. Le désir qui habite son cœur, depuis le début, c’est que les gens soient reliés à son propre Père et donc qu’ils croient en lui, Jésus, le Fils du Père. C’était déjà ce qui s’est passé avec la Samaritaine : Jésus avait soif non pas de l’eau du puits mais de sa soif à elle : il voulait que cette femme puisse trouver en lui, Jésus-Messie, le lieu en qui elle pourrait adorer le Père en esprit et en vérité. Même chose avec l’aveugle-né : Jésus ne voulait pas seulement lui faire découvrir la lumière du jour mais, plus profondément la lumière de la foi qui permet à l’aveugle de reconnaître en lui, Jésus, le Seigneur de sa vie. C’est cette relation fondamentale à lui que Jésus cherche, non pas pour sa propre gloire, mais pour celle de son Père qui est dans les cieux. Même chose encore, ici, avec Lazare : le Seigneur ne veut pas seulement redonner vie à son ami en le tirant du sommeil de la mort pour qu’il vive quelques années en plus ; il veut, par ce signe, susciter et confirmer la foi de ses disciples, la foi de Marthe, de Marie et de la foule en sa propre personne ; sa personne à qui chacun doit pouvoir dire (dans la foi, précisément) qu’il est la résurrection et la vie. S’il tire, pour quelques années, Lazare de la mort, c’est pour que, par ce signe, nous puissions lui donner notre foi, et recevoir dès lors de lui la vie éternelle.
Or comment le Seigneur Jésus donnera-t-il la vie ? Non pas seulement la prolongation temporaire d’une vie, par exemple à la manière des transhumanistes qui ont décrété la guerre au vieillissement et même la mort de la mort, mais comment donnera-t-il la vie éternelle qu’il porte en lui en tant que Fils du Père ? Pas autrement qu’en mourant lui-même. Or c’est précisément cette mort qu’il a accepté de subir en se rendant de Galilée à Béthanie. Il rend la vie à Lazare mais il livre la sienne puisque, aussitôt après ce signe donné au tombeau, le conseil des grands prêtres et des Pharisiens se déclare résolu à le tuer (Jn 19,53). Il fallait mystérieusement cette mort humaine du Christ pour que sa vie divine passe en nous, pour toujours. C’est à sa mort qu’il livre l’Esprit (cf. Jn 19,30) car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13).
Dès lors, encore une fois, lorsque le catéchumène entend, dans la célébration des scrutins, après la Samaritaine et après l’aveugle-né, ce récit de la résurrection de Lazare, il sait l’enjeu d’éternité du baptême qu’il va recevoir. L’eau vive de la Samaritaine était déjà source jaillissant en vie éternelle, et la lumière dans les yeux de l’aveugle, c’est celle de la foi dans le Seigneur. Il est invité à recevoir en plein cœur la question que Jésus posait à Marthe : « crois-tu cela ? ». Il peut alors commencer à examiner (scruter) son âme pour savoir si elle est toujours résolue à donner sa foi à Celui qui est la résurrection et la vie.
Après ce parcours de la préparation des catéchumènes et de l’enseignement de ce 5e dimanche de Carême, pouvons-nous conclure sur une attitude spirituelle possible en ce temps de confinement ?
Une attitude spirituelle pendant le confinement
L’autre jour, un père de famille m’a confié son dépit de ne pouvoir offrir à sa fille cadette la possibilité de se rendre en famille à une célébration dominicale puisque, par mesure sanitaire, toutes les célébrations étaient supprimées. Cette frustration était d’autant plus regrettable que l’enfant se préparait à faire sa première communion, et qu’il était donc dommage qu’elle ne puisse pas être soutenue dans sa démarche de préparation par une communauté célébrante. Un moment, le papa avait songé à chercher s’il n’y aurait pas ‘quelque part’ un lieu où serait tout de même célébrée une eucharistie à laquelle il pourrait emmener sa famille. Mais il s’est bientôt ravisé de cette idée dans une sorte de culbute : au lieu d’amener la cadette à une célébration où les adultes pourraient la soutenir dans sa démarche de préparation à l’eucharistie, ne valait-il pas mieux renverser la perspective et reconnaître que les adultes pourraient tout aussi bien vivre ce temps de confinement dans l’attitude intérieure de l’enfant qui se prépare à sa première communion.
Voilà, en tout cas, la perspective qui nous rapprocherait du catéchuménat.
Dans l’Eglise primitive, les catéchumènes n’assistaient qu’à la liturgie de la Parole puis, une fois accomplis les rites des scrutins, ils quittaient l’église, car ils n’avaient pas encore reçu le baptême qui les faisait membres de la communauté eucharistique. A tort ou à raison, ce renvoi des catéchumènes – toujours prévu dans le Rituel – n’est plus guère pratiqué de nos jours, mais il peut au moins nous indiquer une piste pour ce temps de confinement.
Vu les circonstances, nous ne pouvons, nous non plus, participer à la liturgie eucharistique, mais nous pouvons tout de même accueillir la Parole là où nous sommes. Pourquoi ne pas laisser descendre en nous cette Parole dans un esprit de scrutin comme le font les catéchumènes avec cette différence que, pour nous, il s’agit d’un questionnement opéré après le baptême ? Dans ce sens ces trois lectures de l’Evangile selon S. Jean nous renverraient à notre conscience : où en suis-je dans ma foi ? qu’ai-je fait de la grâce que j’ai reçue au baptême ? quelles sont les œuvres qui manifestent ma foi ? Ou encore : que vais-je répondre au Christ s’il me dit : ‘donne-moi à boire’ (Jn 4,7) ou ‘va te laver à la piscine de Siloé’ (Jn 9,7) ou encore, s’il me demande : ‘crois-tu cela ?’(Jn 11,26)
Lazare, viens dehors ! Tu n’y penses pas, Seigneur !
Avec cette Pandémie, même mort je ne sortirai pas.
Ouverture ces jours-ci de l’église st Jean Berchmans ° st Michel
En raison des mesures actuelles, le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.
Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.
Il n’y aura pas de bénédiction des rameaux.
Notre église reste ouverte pour la prière individuelle. Mettre une bougie prolonge notre prière…
Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.
Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ?
Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.
Ecrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux
Pour toute réaction, proposition, échange ou demande :
Tommy.scholtes@tommyscholtes.be,
Et les jésuites de la communauté qui restent branchés et en communion.
2020
le Bonjour du 27 mars 2020

Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 27 mars 2020
Bénédiction Urbi et Orbi extraordinaire ce vendredi à 18 heures
Diffusée sur KTO et Radio RCF
« À la pandémie du virus nous voulons répondre avec l’universalité de la prière, de la compassion, de la tendresse. Restons unis. Faisons sentir notre proximité pour les personnes les plus seules et les plus éprouvées. Notre proximité pour les médecins, les opérateurs de santé, les infirmiers et infirmières, les volontaires… Notre proximité pour les autorités qui doivent prendre des mesures difficiles, mais pour notre bien. Notre proximité aux policiers, aux soldats qui cherchent à maintenir l’ordre sur la route, pour que s’accomplissent les choses que le gouvernement demande de faire pour le bien de nous tous. Proximité à tous »
Introduction au dimanche de la résurrection de Lazare.
La pandémie que nous vivons nous apporte beaucoup de questions, principalement en ces temps de confinement. Le hasard veut que cette situation se vive pour nous pendant le temps de carême. Peut-être est-ce une opportunité de relier les deux ? Quel est l’essentiel ? Ces personnes qui donnent sans compter pour soigner, sauver des vies, ne sont-elles pas l’image d’une abnégation, d’un dépassement, qui nous émerveillent et pour lesquelles nous n’avons qu’admiration ? Ces personnes qui assistent et/ou soutiennent ceux et celles qui souffrent de solitude, de désœuvrement, de perspectives angoissantes.
Aujourd’hui, les évènements font prendre conscience que l’amour des autres et l’humilité, dont témoignent les soignants, sont des valeurs inestimables. Et pour nous chrétiens, cela prend une dimension bien réelle. Dans la première lecture de ce 5ème dimanche de carême, le prophète Ézéchiel nous invite à nous ouvrir pour accueillir l’Esprit de Dieu. Et saint Paul nous affirme que si l’Esprit habite en nous, c’est lui qui nous fait vivre, et nous sommes alors maison de l’Esprit, de l’Amour. Malgré cela, ainsi qu’on le voit dans l’évangile de Jean, il y a des reproches qui nous viennent, comme ceux de Marthe et Marie à l’égard de Jésus, arrivé trop tard pour leur frère Lazare. Devant nos incompréhensions et nos doutes, Jésus interpelle et nous dit : « Je suis la résurrection et la vie ! ». Abbé Christian Deduytschaever, du Ban Eik, de Wezembeek
Coronavirus : quand l’épreuve relie le sérieux de la vie et le sérieux de la foi, tribune du P. Laurent Stalla-Bourdillon (diocèse de Paris), transmis par le P. Hubert Hirrien sj, aumônier de l’Université de Namur
En bouleversant tous les champs de la vie personnelle, professionnelle, économique, sportive, les Français traversent une crise sanitaire inédite. Elle s’avère une occasion propice pour relier à nouveau le sérieux de la vie et le sérieux de la foi. Le ralentissement du rythme des activités, dont nous déplorions si souvent l’accélération, permet de faire sauter les couches calcaires de nos habitudes. La pratique religieuse est aussi bousculée. Les sanctuaires ferment et les messes ne sont plus ouvertes à la présence des fidèles. Cet interdit permet incidemment de repenser au sens de ce qui était vécu et de vivre les rites en pensée, en paroles, en nommant leur signification. Si cet exercice est difficile, c’est sans doute que des années de répétions ont sédimenté une ritualité dont l’automatisme aura réduit la saveur.
La suppression des messes n’a qu’une question à poser : que gagne-t-on habituellement à y participer ? Et cette participation est-elle le tout de ce que l’on y gagne ? Si bien que lorsqu’il n’est plus possible d’y participer, que conserve-t-on que nul ne peut prendre ?
La foi dans tous les contextes
Avant le confinement général qui trancha toute question, certains furent choqués que les pouvoirs publics puissent assimiler la messe à un spectacle, à une activité de convivialité comme les réunions dans les bars et restaurants. En effet, le pain qu’on y sert n’est pas fabriqué par l’homme, et le vin qu’on y boit n’est pas issu d’une fermentation artisanale. Quand bien-même les pouvoirs publics le sauraient, et quand bien-même ils en conviendraient, cela ne changerait rien au fait que ce n’est pas à l’État de s’adapter à la foi des citoyens de confession chrétienne, mais aux chrétiens à s’adapter aux mesures de la vie sociale. La foi peut trouver son épanouissement et sa pratique dans tous les contextes et ne présupposent pas de condition préalable. Les éléments matériels et visibles des rituels sont des adaptations définies pour servir à l’expression d’un sens spirituel que rien n’atteint.
Ce contexte inédit va permettre aux citoyens de confession chrétienne de se réapproprier le sens de ce qu’ils vivent dans leur culte, précisément à l’heure où ils sont privés de participation. C’est l’expérience même que rapporte la Bible, lorsque le peuple d’Israël, en exil à Babylone, fait mémoire du Temple de Jérusalem. C’est une manière d’habiter le Temple que de s’en souvenir. C’est en esprit que l’on s’invite désormais dans l’espace sacré inaccessible. Les citoyens de confession catholique seront appelés à expliquer ce qu’ils croient, pourquoi ils le croient et de quelle manière ils vivent ce qu’ils croient. Par-dessus tout, il faut expliquer en quoi ces pratiques rendent humbles, accueillants et prêts à accompagner les pauvres, les malades et les pécheurs. En voyant une société fragile comme la nôtre, il serait navrant que des chrétiens trouvent encore le moyen de tout rapporter à eux, au lieu de se relier aux autres, comme leur condition de serviteur les y invite. Même à l’approche de la fête chrétienne de Pâques, il n’y aura pas de dérogation au confinement.
Repenser au sens de l’existence
Le courage se voit dans l’imprévu des situations et parfois le sacrifice prend une forme inattendue, mais c’est un vrai sacrifice. Qui pourrait ne pas le comprendre ? Tous les Français font le sacrifice de leur vie sociale, professionnelle, économique et pour beaucoup familiale. Sa valeur est immense parce qu’il est un sacrifice de soi pour la vie des autres. Il ne reste qu’à le déposer dans le cœur du Christ-Jésus, qui le porte à son Père, pour que chacune de nos vies, soit baignée de sa paix : la vie d’un homme est plus que le nombre de ses jours sur la terre. Elle est dans sa confiance en l’amour qui préside à sa naissance, qui accompagne sa vie et illumine son trépas.
Malade, notre société l’était déjà à tous les points de vue : économique, éducatif, artistique, sanitaire, social et spirituel, mais d’un coup en quelques semaines, la société est fébrile dans son corps tout entier : tous ses membres sont exposés à la maladie. Déjà le grand corps environnemental avait déjà donné des signes d’alertes de sa très grande faiblesse. Comment cette contagion de l’environnement n’aurait-elle pas aussi eu des effets sur le corps social des pays et le corps individuel de leurs habitants ?
Ce contexte de pandémie oblige à repenser au sens de l’existence, à purifier les représentations enfantines de la foi religieuse, pour se poser dans un face-à-face lucide avec l’énigme de la condition humaine. Si nous ne mourrons pas tous du covid-19, nous allons tous mourir un jour, et quitter ce monde, it’s just a matter of days before you die — « c’est juste une question de jours avant que tu meurs » dit l’adage. Ce monde n’est pas un lieu où l’on reste, mais un lieu où l’on passe. Ce n’est pas la vérité des uns, c’est la vérité pour tous. Celle que nous avions si délicatement relégué aux oubliettes des réalités essentielles.
Plus à donner
La question se reporte alors sur la valeur de chaque jour. Si le temps est compté pour tous, les citoyens de confession chrétienne ont plus à donner à cette époque qui souffre. Les identités religieuses sont toutes perméables à l’épreuve et à la peine. Aucune n’est épargnée. La responsabilité des chrétiens s’atteste dans l’annonce du triomphe de l’amour, celui que nous aurons su donner, celui que nous serons devenus. En refusant de capter ce monde pour soi mais y faisant resplendir déjà la lumière qui nous enveloppera tous un jour pour toujours. Une personne de confession chrétienne n’est-elle pas prophète du monde qui vient de par-delà la mort ?
Une célébration religieuse dans une église n’est pas un îlot pour s’extraire du monde, mais une assemblée où le salut du monde entier est pris en compte. Lorsque nous pourrons communier à nouveau au Corps du Christ ressuscité, nous ne communierons pas pour nous, mais pour les autres, pour le monde. Plus exactement, pour que les autres trouvent en chacun, ce qu’ils ont le droit de trouver dans le cœur d’un frère, d’une sœur de confession chrétienne : l’accueil, le sourire, le pardon, l’amour et la confiance. Le pain de l’autel et le vin du calice sont devenus la chair vivifiée par l’Esprit et le sang de l’alliance. Ils ne sont pas le fait de l’homme mais de l’Esprit de Dieu qui consacre le fruit de la terre et du travail des hommes pour qu’ils deviennent par la foi de l’Église, la manifestation de l’amour du Père pour eux. Ainsi, le corps et le sang de Jésus ressuscité reforment les cœurs et disposent le corps à incarner l’amour dont le Père aime déjà chacun irrévocablement et sans condition. Cette soudaine privation de messes est à recevoir comme une invitation pour chaque français de confession catholique à redécouvrir ce qu’une célébration de la messe signifie et réalise.
La promesse de Pâques
Dans la grâce du pontificat du pape François, je prie pour que cette terrible crise sanitaire fasse retrouver à l’humanité, le sens de son unité, que notre société retrouve sa sensibilité aux questions spirituelles et religieuses. Je prie pour que les disciples de Jésus libèrent leur lucidité sur la destinée humaine et aident ceux qui ont la mission de conduire l’Église à l’engager dans une rencontre avec le monde tel qu’il est et non tel qu’il serait tentant de le rêver. Avec chacun de vous, je prie pour les soignants, les malades, les défunts et leur famille : qu’ils connaissent la paix que Jésus répand dans les âmes. Si nous devons fêter Pâques dans l’isolement du confinement, dans la peine du deuil, la promesse de Pâques sera notre consolation : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17, 3).
Source : https://fr.aleteia.org/2020/03/19/quand-lepreuve-relie-le-serieux-de-la-vie-et-le-serieux-de-la-foi/
Confessions dans notre église l’église st Jean Berchmans ° st Michel
En raison des mesures actuelles, le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.
Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.
Notre église reste ouverte pour la prière individuelle. Mettre une bougie prolonge notre prière…
Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.
- Message de tous les catéchistes et de l’animation de la liturgie pour les enfants, reçu de Luana. «Chers enfants, Notre chemin de Carême continue. Vous ne pouvez plus faire beaucoup de pas à l’extérieur, mais vous pouvez en faire beaucoup spirituellement. Merci donc de continuer à dessiner ou à écrire sur vos PAS en carton ce qui se passe de beau dans vos familles, ce que vous vivez de difficile, vos questions où vos prières. Déposez-les ensuite progressivement devant votre coin de prière dans une corbeille. Ils deviendront PRIERE. Vous les apporterez à l’église une fois que les célébrations reprendront. Votre marche difficile dans le désert du Carême deviendra chemin lumineux d’Emmaus… En communion avec vous, Vos catéchistes
- Suite à l’annulation du Concert de la Passion selon st Jean de Bach, nous avons reçu, et vous avez reçu si vous aviez réservé une place, le message suivant :
Bonjour,
Suite à l’annulation des concerts donnés par « Camerata Vocale & Instrumentale » ces 20 et 21 mars avec « La passion selon Saint Jean » de J.S. Bach, nous vous avions envoyé le vendredi 13 mars un mail que nous joignons en annexe.
Quelques personnes nous indiquent ne pas avoir reçu ce mail, ou l’avoir trouvé dans leur dossier spam, d’où ce nouvel envoi qui nous l’espérons vous trouvera.
Outre le fait de l’annonce de l’annulation, nous vous informions également de la possibilité d’être remboursé ou de renoncer à celui-ci, en sachant que les montants nets seront rétribués aux musiciens et aux associations partenaires.
N’ayant pas reçu de réponse de votre part, nous considérons que votre décision consiste à ne pas demander de remboursement. Nous vous rappelons que dans ce cas, nous vous offrons un coffret de 3 CD (voir le mail du 13 mars).
Nous vous en remercions.
Si vous souhaitiez malgré tout vous faire rembourser, merci de vous manifester avant ce 12 avril, date à laquelle nous distribuerons les sommes non remboursées aux musiciens et associations.
Nous prévoyons de reprendre nos concerts fin 2020 … Nous serons heureux de vous rencontrer à cette occasion. En vous remerciant, Philippe De Clerck, Camerata Vocale et Instrumentale (www.cameratavocale.be, info@cameratavocale.be)
- Messe du soir : une des messes en communauté jésuite st Michel est célébrée à 18.30. Elle sera diffusée sur le profil facebook de Tommy Scholtes, à partir de la prière eucharistique pour garder un temps personnel aux membres de la communauté présents
- Nous sonnons les cloches de l’église à 20h01 en soutien aux malades et aux soignants, en invitant ainsi à la prière.

- Bonjour Tommy, Je me joins à une série d’autres personnes qui t’ont déjà exprimé leur merci pour les envois du Bonjour avec diverses infos utiles et réconfortantes
Une suggestion que je voudrais te transmettre pour la prière personnelle des personnes de passage dans l’église :il y a qq années, les fresques du chemin de Croix ont été bellement restaurées, et invitent à la prière en tout temps,me semble-t-il, et pas seulement le Vendredi Saint. Peut-être pourrais-tu suggérer aux fidèles de venir le prier dans l’église et, pour les y aider, mettre déjà à leur disposition un feuillet qui aiderait à contempler les mystères des différentes stations ? Rappeler également que Prions en Eglise et Magnificat du mois d’avril ont inclus une méditation à la date du 10 avril, qui permettrait d’apporter un support écrit.
Cette forme de prière en temps d’épreuve rejoindra également les personnes et situations que nous pouvons présenter au Seigneur en intercession. Le Pape François lui-même confiait assez récemment qu’il médite le chemin de Croix chaque jour de longue date … Bien à toi, C. D.
- De la part d’un couple de nos assemblées : (… …) Une question me vient à l’esprit ; Ne plus pouvoir assister aux messes, plus de collectes donc ne plus pouvoir participer financièrement aux charges de l’église je vous saurais gré de me communiquer le numéro de compte bancaire auquel nous pouvons effectuer un versement. Je le considérai comme le coût à l’abonnement de votre « Bonjour aux amis » et la rémunération de son « Rédacteur en chef » que vous êtes, cher Père Tommy. Il sera peut-indiqué de rappeler à vos correspondants le versement à effectuer au compte de « Entraide et Fraternité » dans le Cadre du Carême de Partage et dont nous n’avons pu nous acquitter traditionnellement à la Mi-Carême. TRES cordialement et encore merci pour tout. (souhaitent rester anonymes)
Pour répondre à leur demande, et peut-être à la vôtre : MERCI !
BE76 0016 7006 8295 de EGLISE SAINT-JEAN BERCHMANS – Boulevard Saint-Michel 24, 1040 BRUXELLES, Communication : don pour l’église
- Merci au Père Tommy pour son accompagnement et les lectures bienfaisantes qu’il nous envoie via son « Bonjour ». A l’occasion de la fête de l’Annonciation, voici un dessin (photo de l’original qui se trouve chez moi) peint par notre aïeule Jeanne Hebbelynck en 1917. (M.B.)
- Au Centre Avec : Découvrez le dernier numéro d’En Question
Un peu de lecture en ce temps de confinement ? Découvrez le dernier numéro d’En Question, la revue du Centre Avec. En ce printemps, elle dévoile les enjeux qui se cachent derrière votre assiette !

Pour l’heure, ce n’est encore qu’un rêve : celui d’un monde où chacun pourrait manger à sa faim. Un monde où tout le monde mangerait des produits de qualité. Bons et sains. Et où paysans et agriculteurs seraient dignement rétribués. Possible, ce rêve ? Dans ce numéro de la revue En Question, nous en faisons le pari. Nous dénonçons les limites du système actuel et présentons des pistes pour mettre en place la transition. Nous montrons aussi des visages, ceux d’acteurs déjà occupés à inventer le monde de demain. Enfin, nous lançons une invitation à tous nos lecteurs : apprenons à contempler nos assiettes ! Car c’est aussi en opérant une révolution intérieure que nous pourrons construire une nouvelle culture alimentaire.
Avant-goût : https://www.lalibre.be/debats/opinions/pourquoi-nous-devons-reapprendre-a-manger-5e6a63e4d8ad582f316c6a7e
2020
Bonjour du 23 mars
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 23 mars 2020
Semaine Sainte : toutes les célébrations religieuses publiques sont annulées
Directives des évêques de Belgique
La propagation du coronavirus contraint toutes les autorités et institutions publiques de notre pays à une extrême prudence. L’Église veut, elle aussi, endiguer la propagation de ce virus. Les évêques de Belgique ont dès lors décidé de prolonger la suspension de toutes les célébrations religieuses publiques et ce jusqu’au 19 avril inclus. Ces dernières reprendront lorsque les autorités tant civiles et qu’ecclésiastiques l’auront autorisé. Les évêques prennent ces mesures conformément aux adaptations possibles pour la célébration du temps pascal, telles que le Pape François les a proposées et données en exemple.
Tous les services liturgiques de la Semaine Sainte (5-12 avril 2020) sont suspendus. Chaque évêque peut établir une exception pour quelques lieux afin que les fidèles puissent suivre ces services à la radio, à la télévision ou en livestream. Seuls les collaborateurs nécessaires pour l’enregistrement de la célébration pourront se trouver dans l’église. Ils respecteront avec soin les règles de la ‘distance sociale’.
Cette suspension s’applique à toutes les églises et chapelles où se célèbre publiquement le culte, y compris les chapelles ou lieux de prière des monastères, des institutions catholiques ou des lieux de pèlerinage. Elle s’applique également aux communautés non-catholiques qui font usage des églises ou des chapelles catholiques. Les communautés contemplatives ou monastiques célèbreront la prière des heures et les offices de la Semaine Sainte en cercle fermé, sans hôtes, ni visiteurs.
L’information sur les services liturgiques diffusés à la radio, à la télévision ou en livestream pendant la Semaine Sainte sera disponible sur le site de Cathobel et de Kerknet ainsi que sur les sites diocésains ou vicariaux.
1. Dimanche des Rameaux
Bien qu’il n’y ait pas de célébrations publiques, quelques célébrations avec seulement quelques personnes sont prévues en vue des diffusions à la radio, à la télévision ou en livestream. Elles se dérouleront en cercle fermé et dans le respect de la distance de sécurité prescrite. Les rameaux bénits ne seront mis à disposition ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’église. Il y a pour cela une double raison. Une raison liturgique : ces rameaux font partie de la liturgie du dimanche des Rameaux. Une raison préventive : éviter tout rassemblement.
2. Messe chrismale
La bénédiction des Saintes Huiles et la consécration du Saint Chrême (pour le baptême, la confirmation, l’ordination presbytérale et l’onction des malades) aura lieu en cercle fermé et sera présidée par l’évêque et quelques prêtres. Chaque évêque a également la possibilité de reporter la célébration de la messe chrismale jusqu’à l’autorisation de reprise des célébrations liturgiques publiques. Les Saintes Huiles seront distribuées après la pandémie selon les directives de chaque diocèse.
3. Jeudi Saint, Vendredi Saint, Veillée pascale et Pâques
Seules les célébrations avec quelques personnes en vue de leur diffusion à la radio, à la télévision ou en streaming pourront avoir lieu. Elles se dérouleront cercle fermé, dans le respect de la distance de sécurité prescrite.
En raison des mesures actuelles, le sacrement de réconciliation individuel ne pourra être conféré. Les évêques de Belgique autorisent les fidèles à reporter leur confession pascale à une date ultérieure. Ou, comme l’a récemment déclaré le Pape François au vu des circonstances exceptionnelles de cette année : Oui, il est possible de recevoir le pardon de Dieu sans prêtre. Si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : ‘Seigneur, j’ai commis le mal en ceci, en cela, …” Demande-lui pardon de tout ton cœur avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant”. Et tu reviendras immédiatement dans la grâce de Dieu.
Comment célébrer Pâques sans confession ni communion, ou ‘faire ses Pâques’ cette année ? En faisant ce qui est possible : prier à la maison, seul ou en famille ; lire et méditer les lectures et les prières prévues pour la Semaine Sainte ; suivre une célébration liturgique à la radio, à la télévision ou en livestream.
4. Baptêmes d’adultes
Cette année, les baptêmes d’adultes ne pourront avoir lieu ni la nuit, ni le jour de Pâques. Les évêques sont unis à tous ceux qui se préparent de longue date à leur baptême pour Pâques. Ils comprennent leur déception et leur demandent de la patience. Ils leur proposeront dès que possible une autre date ou une autre période pour leur baptême.
5. Baptêmes et mariages religieux
Tous les baptêmes et mariages religieux sont reportés jusqu’à ce que ces célébrations soient à nouveau possibles. Les évêques prennent cette décision difficile, tout en partageant la déception de tous ceux qui avaient préparé avec soin et attendaient intensément leur mariage ou le baptême de leur enfant.
6. Confirmations et premières communions
Les célébrations de la confirmation et de la première communion prévues jusqu’au 19 avril ne pourront malheureusement pas avoir lieu. C’est une décision grave dont nous mesurons pleinement l’impact pour les enfants et les jeunes concernés, pour leurs familles et pour la paroisse. En ce qui concerne les confirmations et premières communions prévues après le 19 avril, il est trop tôt en ce moment de prendre des décisions définitives. Les évêques communiqueront le plus tôt possible et dès que les mesures du gouvernement le permettront, les informations nécessaires.
7. Ouverture des églises
Sauf décision contraire de la commune, les églises restent ouvertes pour la prière individuelle et le recueillement quand c’est possible. L’église, en tant qu’espace public, est bien évidemment soumise aux mesures gouvernementales, dont la distance de sécurité.
8. Campagnes de Carême Entraide et Fraternité et Broederlijk Delen
Les campagnes annuelles de Carême des deux organisations liées à l’Eglise ne sont quant à elles pas suspendues. Seules les collectes ecclésiales en liquide ne pourront avoir lieu. Les évêques appellent les fidèles à poursuivre la solidarité avec les populations et les pays dans le besoin et à effectuer leur don annuel par virement bancaire. Pour Entraide et Fraternité via le compte BE68 0000 0000 3434 et pour Broederlijk Delen via le compte BE12 0000 0000 9292.
9. Les cloches de remerciement et d’espérance
Les évêques s’associent à toutes les marques de gratitude et d’estime de la population envers ceux qui s’investissent dans la lutte contre le coronavirus : médecins, infirmières et infirmiers, services de police et d’urgence, décideurs politiques et leurs administrations. Les paroisses qui le souhaitent peuvent bien sûr s’associer à ceux qui applaudissent le soir les personnes engagées dans la lutte contre le coronavirus. Elles peuvent mettre par exemple une bougie devant la fenêtre ou faire sonner les cloches (de préférence les cloches de l’angélus à celles des fêtes).
Les diocèses restent autant que possible en contact avec l’ensemble des croyants, aussi bien au plan national qu’au plan diocésain, par le biais de messages vidéo ou en livestream. Vous trouverez les liens utiles et les aperçus sur les pages interdiocésaines et diocésaines de Cathobel ou de Kerknet.
La RTBF et la VRT essayent de poursuivre la diffusion, le dimanche, des célébrations eucharistiques à la radio et à la télévision. RCF, KTO, France 2, Radio Maria et NPO Nederland diffusent également des célébrations religieuses.
Les évêques de Belgique
23 mars 2020
Echos à la prière de l’Angélus. Préparation pour la fête de l’Annonciation,
25 mars… Méditons cette belle proposition de Rita D. Merci à elle de nous l’avoir proposée.
Je suis, répondit Marie, de mon Seigneur la servante. Comme vous l’avez dit, qu’il soit accompli en moi
Regardons l’ange et Marie : ils se font face et l’ange est émerveillé devant la beauté de celle qui rayonne de la grâce de Dieu.
Marie pressent un mystère qui la dépasse ; elle se trouble, s’interroge. C’est le trouble que nous pouvons ressentir chaque fois que Dieu s’approche de nous.
Mais l’ange la rassure : « Sois sans crainte Marie »
Alors c’est un projet inouï qui lui est dit : devenir la mère du Fils du Très-Haut…
Accepter cet honneur c’est aussi accepter le poids de multiples inconnues.
Qu’as-tu ressenti Marie ; qu’as-tu compris en ce moment ?
Dieu fait une proposition qui s’adresse à la liberté de cette jeune fille. Et, il attend une réponse.
Un signe t’est donné : ta cousine Elisabeth, elle qu’on désignait comme la stérile, a conçu un fils en son vieil âge !
Marie, au nom de nous tous, au nom de cette humanité en attente du Sauveur, du Messie promis, répond : « Me voici, je suis ta servante ». Par son « Fiat » une semence divine a germé en son sein.
L’artiste divin peut, si nous le désirons, faire en chacun de nous des merveilles car « Rien n‘est impossible à Dieu »
Ensemble, nous allons contempler, nous laisser toucher, goûter intérieurement ce que cette scène nous révèle :
1. L’initiative de Dieu : Dieu est premier en tout : premier à nous aimer, premier à se déplacer pour venir à notre rencontre.
Et je m’arrête, m’étonne du désir de Dieu de rejoindre chacun de nous.
C’est ce que découvrait ce jeune de 17 ans en retraite de classe. Son partage final : –J’ai vraiment ressenti que Dieu s’intéressait à moi et que mon prénom était en sécurité dans sa bouche. –
2. La manière de faire de Dieu : sa parole, son désir, Dieu l’exprime, le manifeste dans le concret de la vie de celui, de celle, vers qui Il vient.
Cette contemplation peut nous aider à aimer le quotidien de notre vie et ne pas chercher à trouver Dieu ailleurs. C’est ce que nous sommes et faisons, qui est le lieu de la rencontre avec Dieu.
3. La raison de sa venue : elle est donnée par le nom de l’enfant : « Jésus : Dieu sauve » et « Emmanuel : Dieu avec nous ; Dieu au milieu de nous »
Me vient cette question : Quel aspect de ma vie d’aujourd’hui ou de mon passé aimerais-je que Dieu vienne sauver ? De quoi aimerais-je être libéré ?
4. Marie : reconnue, nommée « pleine de grâce » pleinement remplie de la vie de Dieu, de l’amitié de Dieu.
Familière de la prière, Marie discerne : L’apparition de l’ange n’est pas une vision mais une révélation intérieure qui la bouleverse. Nous-mêmes, nous avons pu faire cette expérience d’une parole intérieure, d’un mouvement du cœur profond qui peut bouleverser nos vies.
Marie ne prend pas pour « argent comptant » tout ce qui se passe en elle, elle se tait et dans le silence, elle cherche à savoir si ce qu’elle a entendu vient bien de Dieu.
Elle interroge : « Comment cela se fera-t-il ? Comment deviendrais-je maman puisque je ne connais point d’homme, je suis vierge »
Marie interroge sur le moyen : en elle, dans son cœur profond, le « OUI » est donné ! Confrontée au mystère, à l’étrangeté de sa situation Marie est appelée à une totale dé-maîtrise, un abandon en Dieu qui lui dit : « l’Esprit Saint viendra sur toi »
Femme de foi, Marie tu nous montres que lorsque Dieu s’engage envers nous, nous pouvons avancer là, où il nous paraît impossible d’aller ; là, où il semble évident qu’on ne pourra y arriver tout seul sans qu’un Esprit de force nous soutienne et nous oriente.
Elle s’engage et son « oui » permet à Dieu de s’accomplir en elle.
Marie s’est « ajustée » au désir de Dieu. » Elle nous montre un chemin celui de « faire la volonté de Dieu » Consentir que Dieu nous prenne par la main et oser croire à l’amour pour vivre l’amour.
« De mon Seigneur, je suis la servante » C’est là, ton « Nom de grâce » : ton identité et ta vocation.
Servante de Dieu, tu le seras aussi de ton Fils qui, comme toi, sera serviteur.
Seul l’Esprit Saint donne la force dont nous avons besoin pour ajuster nos choix, nos décisions et engagements au désir de Dieu.
Question : Qu’est-ce qui emporte l’adhésion de Marie (et la nôtre) que c’est bien Dieu qui parle en nous ? Que certains mouvements intérieurs viennent de Lui ?
Retenons que la visite du Seigneur nous laisse dans :
La paix : dans la Bible, comme dans l’aujourd’hui des hommes et des femmes, Dieu dit : « Ne crains pas ! Je suis avec toi !»
La joie intérieure : celle de Dieu lui-même
La force : ce n’est pas nous qui ferons mais Lui en nous. Marie l’a compris car elle répond : « Qu’il me soit fait » et non, je le ferai.
Ces 3 critères sont la marque de Dieu !
Rita D.
Souvenir ému de la messe célébrée en 2019 à Nazareth
Le Pape propose deux initiatives de prière contre le coronavirus
Le Pape François appelle tous les chrétiens à s’unir dans la prière contre l’épidémie de coronavirus.
Au terme de la prière de l’Angélus de ce dimanche 22 mars 2020, dans le contexte de l’épidémie de coronavirus, le Pape a appelé à une prière commune de tous les chrétiens en la fête de l’Annonciation, ce 25 mars.
« En ces jours d’épreuve, alors que l’humanité tremble devant la menace de la pandémie, je voudrais proposer à tous les chrétiens d’unir leurs voix au Ciel, a expliqué le Pape. J’invite tous les chefs des Églises et les dirigeants de toutes les communautés chrétiennes, ainsi que tous les chrétiens des différentes confessions, à invoquer le Dieu Très Haut et Tout-Puissant, en récitant en même temps la prière que Jésus Notre Seigneur nous a apprise. J’invite donc tout le monde à réciter le Notre Père mercredi prochain, le 25 mars, à midi. Le jour où de nombreux chrétiens se souviennent de l’annonce à la Vierge Marie de l’incarnation du Verbe, que le Seigneur entende la prière unanime de tous ses disciples qui se préparent à célébrer la victoire du Christ ressuscité », a expliqué François.
Bénédiction Urbi et Orbi ce vendredi
Le Pape a également annoncé qu’il présiderait un temps de prière ce vendredi 27 mars à 18h sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. La Place Saint-Pierre sera vide, mais François invite tout le monde à s’y associer grâce aux médias, car cette célébration sera retransmise à la radio, à la télévision et sur internet. « Nous écouterons la Parole de Dieu, nous élèverons notre supplication, nous adorerons le Saint-Sacrement, avec lequel je donnerai à la fin la bénédiction Urbi et Orbi, à laquelle sera attachée la possibilité de recevoir l’indulgence plénière. » Cette initiative est tout à fait exceptionnelle, la bénédiction Urbi et Orbi n’étant normalement prononcée qu’à Noël, à Pâques et lors de l’élection d’un nouveau Souverain pontife.
« À la pandémie du virus nous voulons répondre avec l’universalité de la prière, de la compassion, de la tendresse. Restons unis. Faisons sentir notre proximité pour les personnes les plus seules et les plus éprouvées. Notre proximité pour les médecins, les opérateurs de santé, les infirmiers et infirmières, les volontaires… Notre proximité pour les autorités qui doivent prendre des mesures difficiles, mais pour notre bien. Notre proximité aux policiers, aux soldats qui cherchent à maintenir l’ordre sur la route, pour que s’accomplissent les choses que le gouvernement demande de faire pour le bien de nous tous. Proximité à tous », a lancé le Pape, sortant de son texte.
Le pape s’est ensuite dirigé vers la fenêtre d’où il préside habituellement la prière mariale, d’où il a béni silencieusement la place Saint-Pierre, déserte en période de confinement.
Une liturgie urbaine inédite
Depuis le mois de mars en Europe, le confinement s’est installé, pays après pays. Silence insolite dans les lieux publics. Silences interrogateurs et méditatifs dans les cœurs.
Dans les églises, les grands orgues se sont tus. Les liturgies sont renvoyées dans les chaumières, via les ondes. Rendez-vous sur écrans… Chacun pour tous.
Dans les rues de nos villes, ou mégapoles prétendument inhumaines, une nouvelle liturgie prend forme sur les balcons. Point d’orgues, mais des casseroles. Les paumes des mains s’échauffent. Ici tout le monde arrive à l’heure ! Top chrono dans tout le pays, et de pays en pays : avec ou sans virus, dans une même communion de gratitude envers le corps médical courbé sur le front de bataille.
Tous les peuples battez des mains (Ps 46)
V 1 « Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! » R./
Oui, car le virus de l’amour est absolument divin. Et chacun acclame secrètement son Dieu : l’Innommable, le Seigneur Jésus, Jéhovah, Allah, la Raison du cœur et de l’esprit… L’Esprit souffle où il veut : bas les masques et dilatons nos poumons.
V 2. « Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor. »
Sauf que, en ce temps-ci, Il s’abaisse au chevet des mourants. Sans protection, Il s’agenouille devant des jambes lourdes pour glisser des bas de contention. Il se courbe pour intuber ou pour donner à boire a qui n’a même plus soif. Il murmure quelques mots d’apaisement à qui va partir sans autre environnement, que la communion invisible des êtres chers à qui on n’a pas pu dire au revoir et demander pardon. Il serre aussi la main en gage de résurrection : « Talitha koumi », dans 87% des cas !
« Sonnez pour notre Dieu, sonnez, sonnez
pour notre roi, sonnez !
Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l’annoncent »
Oui, nous sonnons et nous frappons…
« à la porte de la Miséricorde » (Catherine de Sienne).
Nous sonnons pour notre Roi : « Kyrie, Kyrie… ».
Que nos musiques l’acclament :
Dieu croit en nous et c’est pour cela qu’Il nous a voulus.
En Lui, rien n’est jamais perdu. Et il nous a déjà répondu…
Chantal van der Plancke
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Echos. Demandes de Prière. Pour les malades et les soignants.
- Merci du fond du cœur, Tommy, de nous transmettre tout cela. J’imagine aisément le temps que tu passes à faire des recherches internet pour nous partager tous ces textes revigorants, remplis d’espérance. Merci aussi à Xavier d’avoir préparé une telle homélie pour un public virtuel. Chers frères jésuites, votre proximité me touche profondément. Et puisque tu nous répètes régulièrement que nous pouvons vous confier des intentions, je confie à votre prière Christophe… (…). N.
- On me demande aussi de prier particulièrement pour Marc, pour Olivier, pour Jean-Michel, et Philippe D.,
- C ‘est une très bonne idée de donner des textes concernant le calendrier actuel comme tout le monde a le temps, on peut le lire à son aise et y penser, car dans la vie trépidante » normale » nous n’avons plus le temps de penser calmement. Inutile de vous inviter à déjeuner ou dîner, nous remettrons cela après la crise, amitiés, J. et J. S.
- Messe du soir : une des messes en communauté jésuite st Michel est célébrée à 18.30. Elle sera diffusée sur le profil facebook de Tommy Scholtes, à partir de la prière eucharistique pour garder un temps personnel aux membres de la communauté présents.
2020
Bonjour 22 mars 2020
Eglise st Jean Berchmans ° st Michel 22 mars 2020
En introduction à ce 4° dimanche de Carême
Par les temps qui courent, l’antienne qui ouvre cette liturgie de la Mi-Carême a quelque chose de provoquant : ‘Réjouissez-vous !’ (en latin : Lætare !). Mais comment se réjouir quand la vie publique s’est quasi arrêtée, quand le personnel soignant s’épuise, quand ‘confinement’ rime avec ‘énervement’ et que la mort fait le tour du monde ?
Pourtant, l’appel du prophète à se réjouir (Isaïe 66,10) traverse les siècles pour nous toucher aujourd’hui encore, car la Mi-Carême nous rappelle que nous ne sommes plus qu’à trois semaines de Pâques et que Pâques, précisément, est à la source de notre joie.
Maigre consolation, dira-t-on, car, à l’heure d’aujourd’hui, nous ne savons même pas si nous pourrons sortir de notre trou pour fêter le printemps de Pâques.
C’est vrai, mais cette privation elle-même serait peut-être une raison d’aller creuser encore plus profond (‘retire-toi dans ta chambre’) pour trouver tout au fond du puits « la source jaillissant en vie éternelle » dont parlait Jésus à la Samaritaine dimanche dernier. Il s’agit cependant d’un creusement dont nous ne sortirons sans doute pas indemnes, car il nous faudra changer de regard.
C’est en tout cas à ce changement de regard que nous invite la liturgie de la Parole aujourd’hui car, dans la première lecture, Dieu déroute Samuel appelé à oindre le futur roi d’Israël ; dans l’évangile, Jésus nous fait comprendre que les aveugles ne sont pas nécessairement ceux qu’on croit. (Xavier Dijon sj)
Homélie du P Xavier Dijon sj
Le début de l’évangile qui nous est proposé dans la liturgie de ce dimanche nous oblige à poser une question très gênante à propos de l’actualité qui, de jour en jour, envahit nos journaux et nos conversations. En voyant l’aveugle de naissance, les disciples ont demandé à Jésus « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jn 9,2). Aujourd’hui, en voyant le fléau du coronavirus frapper toutes les régions du monde, nous pouvons également entendre surgir en nous la question : « Qui a commis la faute ? Quels sont les coupables par lesquels ce malheur nous est arrivé ? »
Deux réponses se présentent tout de suite, mais la première accueille trop vite la question ; la seconde la rejette trop facilement.
Un regard trop humain
La réponse rapide emprunte plusieurs voies qui toutes désignent immédiatement le coupable : c’est la Chine, ou le pangolin, ou l’inertie des gouvernements, ou la désorganisation de l’Europe, ou le capitalisme pharmaceutique, ou la mondialisation des échanges, ou l’imprudence de mon voisin… Toutes ces observations ont sans doute leur part de vérité dans l’explication de la naissance et de l’extension de la pandémie, mais elles ne rejoignent probablement pas la profondeur à laquelle la question est posée par les apôtres à Jésus : « qui a péché ? », c’est-à-dire : « en quoi Dieu a-t-il été offensé, au point que cet homme vit maintenant dans la souffrance de ne pas connaître la lumière du jour ? »
L’autre réponse rejette la question morale de la faute parce que, précisément, il n’y a pas lieu de la faire intervenir dans cette histoire. Il suffit d’adopter le regard réaliste du scientifique autant que le regard pragmatique du politique pour comprendre qu’une pandémie, ce n’est tout de même jamais qu’un virus qui se propage selon des voies étudiées par les biologistes, les médecins et les statisticiens et combattues par les responsables de la santé publique, sans qu’il y ait lieu de poser à ce sujet d’autre question morale que celle de bien faire son travail (scientifique ou politique), précisément pour qu’il soit mis fin aux souffrances et aux morts dues à la pandémie. Il n’y a là rien que de très humain et on ne voit pas en quoi la référence à Dieu viendrait ajouter quoi que ce soit à la compréhension de ce phénomène qui relève strictement du combat de l’homme contre l’hostilité de la nature. Cette seconde réponse rejoint donc la première en ce qu’elle ne pose pas non plus la question du rapport à Dieu.
D’ailleurs, tant qu’à parler de Dieu et du mal – en cherchant par exemple un rapport entre Dieu et le coronavirus – la voie la plus simple ne serait-elle pas de renvoyer Dieu à son inexistence ? On reconnaît là la position qu’Albert Camus, auteur de La peste, met dans la bouche de son héros, le Dr Rieux, parlant à son ami Tarrou : « puisque l’ordre du monde est réglé par la mort, peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu’on ne croie pas en lui et qu’on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans lever les yeux vers ce ciel où il se tait » (Nrf, 1947, p. 147), ou encore, disant au père jésuite Paneloux : « Je refuserai jusqu’à la mort d’aimer cette création où des enfants sont torturés » (p. 240).
Pourtant, cette double réponse qui limite le mystère du mal à l’horizon seulement humain a peut-être quelque chose de trop court, aussi bien du côté des réactions spontanées des gens que de la Bible elle-même.
La référence à Dieu
Quand un malheur survient dans une maison ou une famille, ne nous est-il jamais arrivé d’entendre, surtout si l’épreuve se répète : « mais qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter cette punition ? » Selon cette logique-là, le malheur qui frappe une personne ou un groupe se rapporte, d’une façon ou d’une autre, à un désordre moral – une faute – qui doit être corrigée et dont, éventuellement, il faudra désigner l’auteur coupable. Une telle mentalité remonte à la nuit des temps puisque les peuples anciens, adeptes d’une religion animiste ou vitaliste, ne pouvaient pas concevoir la survenance d’un dommage accidentel sans y voir l’intervention des esprits ou des ancêtres.
Plus près de nous, nous avons tous appris à l’école la célèbre fable de Jean de la Fontaine où la peste apparaît comme « un mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre… », un mal à propos duquel le lion conclut : « Je crois que le Ciel a permis pour nos péchés cette infortune ; que le plus coupable de nous se sacrifie aux traits du céleste courroux… », et on connaît la suite, fatale pour le pauvre âne.
Dira-t-on que cette manière de voir le malheur comme une punition du Ciel garde encore une couleur très païenne, mais que, fort heureusement, la Bible nous en a délivrés ? Rien n’est moins sûr, car l’Ecriture sainte connaît bon nombre de punitions venues d’en haut, à commencer par celles qui frappent nos premiers parents, sanctionnés pour leur désobéissance : ‘Je multiplierai les peines de tes grossesses’ (Gn 3,16), ‘Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front’ (Gn 3,19), et la liste se poursuit : l’errance pour Caïn qui a tué son frère (Gn 4,11), le déluge pour toute l’humanité corrompue (Gn 6,7), la pluie de soufre et de feu sur les villes impudiques de Sodome et Gomorrhe (Gn 19,23), les Dix plaies d’Egypte contre le Pharaon (Ex 7,14s), le massacre de 3000 hommes après l’adoration idolâtrique du veau d’or (Ex 32, 28), la morsure des serpents contre le peuple rebelle au désert (Nb 21,6)… Tout au long de la Bible, la colère de Dieu n’est pas un vain mot, même si les prophètes qui se succèdent pour dénoncer les fautes du peuple et lui annoncer un châtiment imminent finissent toujours par lui faire entendre aussi une note d’espoir.
La punition divine
Arrêtons-nous ici pour tirer de l’Ecriture une première leçon qui porte sur la punition : nous sommes punis parce que nous avons mal fait, parce que nous n’avons pas respecté la loi du Seigneur. Or cette leçon nous est assez aisément accessible.
Ainsi, quand un enfant ne respecte pas les devoirs qu’on lui a appris (la franchise, l’obéissance, la politesse…), on le punit : on l’envoie dans le coin ou au lit sans dessert pour qu’il réfléchisse à sa conduite et qu’il se rappelle, par la peine qu’il éprouve, l’importance d’écouter ce qu’on lui a dit. Quand un citoyen n’a pas respecté les normes de la loi (il a frappé autrui ou détourné des fonds ou mis la vie des autres en danger…), on lui infligera une amende ou on l’enverra en prison pour qu’il se rende compte, par la peine qu’il subit, de la gravité de sa conduite et qu’il s’en abstienne à l’avenir. Punir un enfant, punir un citoyen, c’est lui rappeler la loi pour qu’il vive mieux désormais. La leçon est facile à comprendre, mais en va-t-il de même dans les rapports d’une personne ou d’un peuple avec Dieu ?
Si un jour il nous arrive un malheur, dans notre santé, dans notre patrimoine, dans nos liens familiaux, devons-nous considérer que nous sommes punis par Dieu ? Et si un virus mortel frappe tous les peuples, est-ce à cause de leurs péchés qu’ils subissent ce malheur ? Sans doute protesterons-nous vigoureusement en disant que Dieu est trop bon pour punir une de ses créatures. Il n’empêche que nous sommes bien obligés de ne pas exclure cette possibilité-là puisque, de fait, il arrive dans l’Ecriture que Dieu se fâche et punisse son peuple qui oublie sa loi.
Dans cette ligne-là, pourrions-nous alors énumérer les péchés de notre temps pour expliquer la survenance d’un fléau comme le Covid-19 ? Les gouvernements qui se laissent corrompre, l’arrogance de la grande richesse face à la persistance de la grande pauvreté, la folie de la consommation qui dévore la planète, les législations qui portent atteinte à la vie humaine, la mondialisation de l’indifférence, l’irrespect à l’égard des femmes et des enfants : ces méchancetés et ces désordres sont-ils à l’origine du malheur que Dieu nous enverrait à titre de châtiment pour nous détourner de nos fautes ?
Il ne faut en tout cas pas tirer trop vite cette conclusion-là car, avant de parler d’un malheur comme d’une punition de Dieu, il nous faut revenir à la réponse que Jésus donne à ses disciples à propos de l’aveugle-né : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui » (Jn 9,3).
L’enseignement de Jésus
En d’autres termes, Jésus casse le lien immédiat que l’on voudrait trop facilement reconnaître entre un péché quelconque commis par les hommes et le malheur qui présentement les assaille. C’est que l’ordre moral de la faute commise et l’ordre naturel de l’accident subi ne sont pas intrinsèquement liés.
En tout cas, quand Jésus voit le malheur s’abattre effectivement sur une personne ou un groupe, il adopte une perspective qui n’est nullement celle de la punition, mais du rétablissement, du salut car, dit-il lui-même à Nicodème : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). C’est ainsi qu’il va refaire, au bénéfice de l’aveugle-né, les gestes du Créateur qui modela le premier homme avec de la boue. Lui qui est lumière du monde, il rend la vue à l’infirme. Là s’exprime d’emblée la pente première du Sauveur qui ne s’embarrasse d’aucune manière d’une quelconque punition ; son cœur est tout de suite proche de la misère.
Est-ce à dire pour autant que le Seigneur Jésus n’admet aucun lien entre le péché et le malheur ? Non, mais lorsqu’il reconnaît ce lien, c’est encore dans une perspective de miséricorde, pour ouvrir l’avenir.
Ainsi, à l’infirme de la piscine de Bézatha, qu’il a guéri de sa paralysie en lui rendant sa mobilité, il dit : « Te voilà guéri ; ne pèche plus désormais : il t’arriverait pire encore » (Jn 5,14). On le voit, la préoccupation essentielle du Christ touche le lien de chacun des humains à son propre Père, car il sait d’expérience que c’est en cette alliance-là que se trouve la béatitude. Il sait aussi, dès lors, que si l’homme s’écarte de cette alliance en choisissant le péché, il contribue, quasi nécessairement, à créer un monde de malheur.
Significatif aussi est cet épisode évangélique où l’on rapporte à Jésus un double malheur : d’abord un massacre de Galiléens par Pilate, puis la chute d’une tour sur 18 personnes à Jérusalem. Dans les deux cas, Jésus pose la question à ses interlocuteurs : ‘ces victimes étaient-elles plus coupables que d’autres ?’ mais il y répond lui-même par la négative. Ainsi, il coupe à nouveau le lien immédiat de la faute et du malheur, ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner aussitôt : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13,3,5). Pour Jésus, le malheur qui frappe l’aveugle – né ou le paralysé de Bézatha, ou les cibles d’une tuerie ou les victimes d’un accident, ce malheur-là ne doit pas être lu comme un châtiment. Cette épreuve-là ne condamne pas, elle appelle.
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A partir de ce bref survol de l’Ecriture, pouvons-nous en venir à l’attitude spirituelle que nous pourrions adopter en ce temps de crise ?
Les propos qui précèdent rappellent combien il est imprudent de superposer trop vite un fléau tel que le Covid-19 avec une quelconque colère de Dieu car, si cette corrélation-là devait un jour être reconnue, elle devrait s’inscrire, dirons-nous, dans une dynamique spirituelle plus large qui impliquerait au moins trois conditions relatives, respectivement, au bonheur, à autrui et à la croix.
Le bonheur comme le malheur
La première précaution à prendre avant de considérer un malheur comme un châtiment de Dieu consiste à porter ce regard spirituel non seulement sur le malheur mais aussi sur le bonheur.
Ainsi, pour les Juifs, un malheur tel que l’exil à Babylone est, selon la lecture qu’en font les prophètes, un châtiment de Dieu en punition de toutes les infidélités d’autrefois, mais le bonheur est aussi un don de sa main. Par exemple, la délivrance par Cyrus et le retour de l’exil sont vus par le peuple comme un acte de la maîtrise de Dieu sur l’histoire, en faveur de son peuple (cf. Is 45,1s).
Si donc il nous arrive un jour de penser que nous subissons le malheur à cause de la colère de Dieu, nous devrons penser, pour être justes, que le bonheur aussi vient de sa main. Car si nous sommes punis, ce n’est jamais seulement pour subir une punition, mais pour être délivrés de nos fautes et vivre à nouveau l’Alliance. C’est toute notre vie qui se déroule sous le regard du Père et en communion avec Lui, dans ses heurs comme dans ses malheurs.
A cet égard, la Bible nous offre le bel exemple de Job. Cet homme juste et intègre se voit mis à rude épreuve, dépouillé de tous ses biens, en deuil de tous ses enfants, touché des pieds à la tête en sa propre chair ; il est en outre accablé par sa femme : « Vas-tu encore persévérer dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs’ ». Mais Job lui répond : « Tu parles comme une folle. Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ? » (Jb 2,9-10).
Le mystère d’autrui
La deuxième précaution à prendre avant de parler d’un malheur comme d’un châtiment de Dieu consiste à parler à la première personne (je ou nous) sur le mode du regret et non à la deuxième ou troisième personne sur le mode de l’accusation.
Quand nous étions enfants et que l’un de nous se cognait à un meuble ou perdait un objet après avoir dit une vilaine parole ou s’être rendu coupable d’une mauvaise action, il nous arrivait de dire : « c’est le bon Dieu qui t’a puni ! » Parler du bon Dieu, c’est juste (il est bon même quand il punit), mais dire : « il t’a puni » n’est pas juste. L’erreur, ici, consiste à parler à la place de l’autre, comme si on avait percé son secret, comme si on savait ce qui s’était passé autrefois et ce qui se passe encore aujourd’hui dans la mystérieuse relation que cet autre entretient avec Dieu.
C’est d’ailleurs, dans l’évangile de ce jour, la faute que commettent les pharisiens lorsque, excédés par les réparties judicieuses de l’aveugle guéri, ils lui disent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? « (Jn 9,34). Qu’en savent-ils ?
Si Dieu me punit, personne ne pourra m’en faire le reproche de l’extérieur. C’est seulement en lisant l’Ecriture sainte avec l’aide de l’Eglise que je pourrai relire ma vie et poser un lien entre le mal que j’ai commis et celui que je subis. C’est en disant avec le Psalmiste : « car mon péché, moi je le connais, ma faute est devant moi sans relâche… », c’est en disant avec l’Enfant prodigue « Père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils… », c’est en descendant dans notre propre misère, « assis au bord des fleuves de Babylone », que nous pouvons relire le malheur qui nous arrive comme la suite de notre propre péché.
Mais on voit combien cette démarche délicate n’est juste que si elle vient du plus profond du cœur du sujet concerné. Cette relecture ne peut se passer que de façon strictement personnelle entre le croyant qui se reconnaît pécheur et le Seigneur qui reste Père. Toute autre lecture qui ne respecterait pas ce mystère-là et qui se dirait par exemple sur le mode de l’accusation d’autrui serait malvenue, parfois même odieuse.
Ici encore peut revenir la belle figure de Job. Alors qu’il est assis sur son fumier, protestant de son innocence, ses trois amis, venus pour le plaindre, lui tiennent des discours qui l’accablent, suspectant chez lui quelque faute qui lui aurait attiré ses malheurs. Mais ici, c’est Dieu lui-même qui prend sa défense lorsqu’il dit à l’un des trois visiteurs : « Ma colère s’est enflammée contre toi et tes deux amis, car vous n’avez pas bien parlé de moi comme l’a fait mon serviteur Job » (Jb 42,7).
La croix à notre place
La dernière précaution à prendre avant de considérer un malheur comme une manifestation de la colère de Dieu consiste à entrer résolument dans le Nouveau Testament car c’est là que l’ancienne alliance est transformée.
Nous avons évoqué plus haut la morsure des serpents. L’histoire nous est racontée dans le Livre des Nombres (Nb 21,6s) : comme les Hébreux en avaient plus qu’assez de marcher au désert en ayant faim et soif, ils murmuraient. Et voici, dit la Bible, que Dieu envoya des serpents brûlants contre son peuple. Après avoir vu mourir un certain nombre d’entre eux mordus par les serpents, les Hébreux sont allés trouver Moïse en regrettant leurs murmures contre le Seigneur et en demandant la délivrance. C’est alors que, sur les indications du Seigneur, Moïse éleva un serpent de bronze. Dès lors, à tout qui était mordu, il suffisait de regarder le serpent de bronze pour être délivré du venin mortel. Or Jésus s’applique à lui-même cette étrange histoire : « de même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé. » Par-là, Jésus annonçait sa croix.
C’est donc en regardant la Croix du Christ que nous pourrons, nous, être délivrés du mal, tant du mal que nous avons commis en murmurant contre le Seigneur, que du mal que nous subissons en punition de notre faute. C’est dans la croix du Christ que se montre en plénitude la bonté de Dieu car c’est à la croix que le Christ subit notre propre châtiment. C’est nous qui méritions la croix du fait de notre méchanceté, mais c’est lui qui la porte et qui y meurt à cause de sa pitié.
A partir du moment où Jésus accepte d’être le Serpent élevé de terre, l’attitude de Dieu envers le mal bascule sous nos yeux de l’ancienne à la nouvelle alliance. Dieu n’est plus seulement celui qui punit le mal, il est aussi celui qui accepte d’en porter lui-même la punition, à notre place. Dans ces conditions-là, si nous acceptons de lever les yeux vers le Seigneur crucifié, nous comprendrons mieux encore le sens du mal que nous avons à subir.
Car il ne s’agira plus seulement d’accepter ce mal comme la propre punition de notre faute. Il s’agira aussi – tout en ne cessant pas de le combattre – d ’accepter ce mal comme l’occasion de partager l’amour du Christ qui souffre à notre place. En acceptant de mêler la punition que nous méritons à celle que le Christ n’a pas méritée, nous permettons à la miséricordieuse bonté de Dieu de s’étendre non seulement sur nos péchés mais sur ceux du monde pour que nous en soyons tous délivrés. Car, encore une fois, « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour condamner le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17).
A propos de l’aveugle-né, Jésus a transformé notre regard. S’il a écarté la question de la culpabilité (‘ni lui ni ses parents n’ont péché’), c’était afin d’ouvrir l’avenir : ‘pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui’ (Jn 9,3). Quelles sont ces œuvres de Dieu ? La première est évidente : l’aveugle a retrouvé la vue à la piscine de Siloé ; la seconde ne l’est pas moins : l’homme, retrouvant plus tard Jésus, se prosterne devant lui en disant : ‘Je crois Seigneur’ (Jn 9,38). Se pourrait-il qu’une cécité – ou un virus – trouve son sens ultime en cet acte de foi ? Seul l’aveugle guéri peut répondre.
« Arrêtez-vous et sachez que je suis Dieu »
Nous publions la lettre de l’Abbé Général de l’ordre des Cisterciens Don Mauro-Giuseppe Lepori, écrite depuis Rome le 15 mars 2020, pour le 3ème Dimanche de Carême dans le cadre de l’épidémie du Coronavirus.
Noli me tangere (Source : Internet)
Chers Frères et Sœurs, La situation qui s’est créée avec la pandémie de coronavirus me pousse à rechercher le contact avec vous tous par le biais de cette lettre, comme signe que nous vivons cette situation en communion, non seulement entre nous, mais avec toute l’Église et le monde entier. Comme je me trouve en Italie et à Rome, je vis cette épreuve dans un point crucial, même s’il est clair que la plupart des pays dans lesquels nous vivons se retrouvera bientôt dans la même situation.
Être utiles à tous
Il est évident que la première réaction correcte que nous devons avoir, également en tant qu’Ordre et communautés monastiques, est de suivre les indications des autorités civiles et ecclésiastiques pour contribuer avec obéissance et respect à une résolution rapide de cette épidémie. Tous, nous n’avons jamais été autant que maintenant appelés à réaliser combien la responsabilité personnelle est un bien pour tous. Celui qui accepte les règles et les comportements nécessaires pour se défendre de la contagion contribue à la limiter pour les autres. Ce serait une règle de vie à respecter toujours, à tous les niveaux, mais dans l’urgence actuelle, cela saute aux yeux que nous sommes tous solidaires pour le meilleur et pour le pire. Mais au-delà de l’aspect sanitaire de la situation, que nous demande ce moment dramatique par rapport à notre vocation ? A quoi Dieu nous appelle-t-il en tant que chrétiens et particulièrement en tant que moines et moniales à travers cette épreuve universelle ? Quel témoignage sommes-nous invités à donner ? Quelle aide spécifique sommes-nous appelés à offrir à la société, à tous nos frères et sœurs dans le monde ? Me revient à l’esprit l’expression de la Charte de Charité que j’ai souvent soulignée au cours de l’année passée, notamment dans la Lettre de Noël 2019 qui, d’ailleurs, a été publiée juste au moment où la contagion de COVID-19 a commencé en Chine : « Prodesse omnibus cupientes – désireux d’être utiles à tous » 1) . Quel bénéfice sommes-nous appelés à offrir à l’humanité tout entière en ce moment précis ?
« Arrêtez-vous et sachez que je suis Dieu »
Peut-être notre premier devoir est-il de vivre cette circonstance en lui donnant un sens. Après tout, le véritable drame que vit actuellement la société n’est pas tant ou pas seulement la pandémie, mais ses conséquences dans notre existence quotidienne. Le monde s’est arrêté. Les activités, l’économie, la vie politique, les voyages, les divertissements, le sport ont cessé, comme pour un Carême universel. Mais pas seulement cela : en Italie et maintenant aussi dans d’autres pays, la vie religieuse publique a également cessé, la célébration publique de l’Eucharistie, tous les rassemblements et les réunions ecclésiales, du moins ceux où les fidèles se rencontrent physiquement. C’est comme un grand jeûne, une grande abstinence universelle. Cet arrêt imposé par la contagion et les autorités est présenté et vécu comme un mal nécessaire. L’homme contemporain, en effet, ne sait plus s’arrêter. Il ne s’arrête que s’il est arrêté. S’arrêter librement est devenu presque impossible dans la culture occidentale actuelle, qui est, de plus, mondialisée. Même pour les vacances, on ne s’arrête pas vraiment. Seuls des revers désagréables peuvent nous arrêter dans notre course à profiter de plus en plus de la vie, du temps, souvent aussi des autres. Mais aujourd’hui, un revers désagréable tel qu’une épidémie a arrêté presque tout le monde. Nos plans et nos projets ont été annulés, et nous ne savons pas pour combien de temps. Même nous, qui vivons une vocation monastique, peut-être cloîtrée, combien nous nous sommes habitués à vivre comme tout le monde, à courir comme tout le monde, à penser notre vie en nous projetant toujours vers un avenir ! S’arrêter, au contraire, signifie retrouver le présent, l’instant à vivre maintenant, la vraie réalité du temps, et donc aussi la vraie réalité de nous-mêmes, de notre vie. L’homme ne vit que dans le présent, mais nous sommes toujours tentés de rester attachés au passé qui n’existe plus ou de nous projeter vers un avenir qui n’existe pas encore et qui n’existera peut-être jamais.
Dans le Psaume 45, Dieu nous invite à nous arrêter et à reconnaître sa présence au milieu de nous : « Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu, exalté parmi les peuples, exalté sur la terre. Il est avec nous, le Seigneur de l’univers, citadelle pour nous, le Dieu de Jacob. » 2) Dieu nous demande de nous arrêter ; il ne nous l’impose pas. Il veut que nous nous arrêtions et que nous demeurions devant Lui librement, par choix, c’est-à-dire avec amour. Il ne nous arrête pas comme la police arrête un délinquant en fuite. Il veut que nous nous arrêtions comme nous nous arrêtons devant la personne aimée, ou comme nous nous arrêtons devant la tendre beauté d’un nouveau-né qui dort, ou d’un coucher de soleil ou d’une œuvre d’art qui nous remplissent d’émerveillement et de silence. Dieu nous demande de nous arrêter en reconnaissant que sa présence pour nous remplit l’univers entier, que c’est la chose la plus importante dans la vie, que rien ne peut dépasser. S’arrêter devant Dieu signifie reconnaître que sa présence remplit l’instant et donc satisfait pleinement notre cœur, quelles que soient les circonstances et les conditions dans lesquelles nous nous trouvons.
Vivre la contrainte avec liberté
Qu’est-ce que cela signifie dans la situation actuelle ? Que nous pouvons la vivre avec liberté, même si nous y sommes contraints. La liberté n’est pas de toujours choisir ce que l’on veut. La liberté est la grâce de pouvoir choisir ce qui donne de la plénitude à notre cœur même quand tout nous est enlevé. Même lorsque la liberté nous est enlevée, la présence de Dieu nous garantit et nous offre la liberté suprême de pouvoir nous arrêter devant Lui, de le reconnaître présent et ami. C’est le grand témoignage des martyrs et de tous les saints. Lorsque Jésus marcha sur les eaux pour rejoindre ses disciples au milieu de la mer démontée, il les trouva incapables d’avancer à cause du vent contraire : « La barque (…) était battue par les vagues, car le vent était contraire » 3) . Les disciples luttent sans relâche contre le vent qui les contrarie dans leur plan pour atteindre le rivage. Jésus les atteint comme seul Dieu peut s’approcher de l’homme, avec une présence libre de toute contrainte. Rien, aucun vent contraire ni même aucune loi de la nature, ne peut s’opposer au don de la présence du Christ venu pour sauver l’humanité. « Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. » 4) Mais il y a une autre tempête qui voudrait s’opposer à la présence amicale du Seigneur : notre méfiance et notre peur : « Les disciples furent bouleversés et dirent : “C’est un fantôme !” et la peur leur fit pousser des cris » 5) . Souvent, ce que nous imaginons avec les yeux de notre méfiance transforme la réalité en un « fantôme ». Alors, c’est comme si nous nourrissions nous-mêmes la peur qui nous fait crier. Mais Jésus est également plus fort que cette tempête intérieure. Il s’approche davantage, il nous fait entendre sa voix, la sonorité pacifiante de Sa présence amicale : « Mais aussitôt, Jésus leur parla en disant : “Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur !” » 6) . « Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : “Vraiment, tu es le Fils de Dieu !” » 7) . Ce n’est que lorsque les disciples reconnaissent la présence de Dieu et l’acceptent comme telle, c’est-à-dire lorsqu’ils s’arrêtent devant elle, que le vent cesse de s’opposer à eux 8) et « aussitôt la barque toucha terre là où ils se rendaient » 9) .
Jésus marchant sur les eaux (Source : Wikipedia)
Cela peut-il se produire dans la situation de danger et de peur que nous vivons actuellement face à la propagation du virus et aux conséquences, certainement graves et durables, de cette situation sur l’ensemble de la société ? Reconnaître dans cette circonstance une possibilité extraordinaire d’accueillir et d’adorer la présence de Dieu parmi nous, ne signifie pas fuir la réalité et renoncer aux moyens humains mis en place pour nous défendre du mal. Ce serait une insulte à ceux qui, comme tout le personnel de santé, se sacrifient aujourd’hui pour notre bien. Il serait également blasphématoire de penser que Dieu nous envoie des épreuves pour nous montrer ensuite combien Il est bon en nous en libérant. Dieu entre dans nos épreuves, les subit avec nous et pour nous jusqu’à la mort sur la Croix. Il nous révèle ainsi que notre vie, dans l’épreuve comme dans la consolation, a un sens infiniment plus grand que la résolution du danger actuel. Le vrai danger qui plane sur la vie n’est pas la menace de mort, mais la possibilité de vivre privés de sens, de vivre sans être tendus vers une plénitude plus grande que la vie et un salut plus grand que la santé.
Cette pandémie, avec tous ses corollaires et ses conséquences, est alors l’occasion pour nous tous de nous arrêter réellement, non seulement parce que nous y sommes contraints, mais parce que nous sommes invités par le Seigneur à nous tenir devant lui, à reconnaître qu’il vient, en ce moment même, à notre rencontre au milieu de la tempête des circonstances et de notre angoisse, en nous proposant une relation renouvelée d’amitié avec lui, avec celui qui est sans doute capable d’arrêter la pandémie comme il a calmé le vent, mais qui surtout renouvelle pour nous le don de sa présence amicale, qui triomphe de notre fragilité pleine de peur – « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! » – et veut nous conduire aussitôt au destin ultime et plénier de l’existence : Lui-même qui demeure et marche avec nous.
Ministres du cri qui mendie le salut
Il y a cependant une tâche que nous sommes appelés à assumer de manière spécifique : l’offrande de la prière, de la supplication qui mendie le salut. Jésus-Christ, par le baptême, la foi, la rencontre avec Lui à travers l’Eglise et le don d’une vocation particulière à demeurer avec Lui dans « l’école du service du Seigneur » 10) , nous a appelés à nous tenir devant le Père en demandant tout en Son nom. Pour cela il nous donne l’Esprit qui, « avec des gémissements inexprimables », « vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons pas prier comme il faut » 11) . Avant d’entrer dans la passion et la mort, Jésus a dit à ses disciples : « Je vous ai choisis (…) afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accorde » 12) . Il ne nous a pas choisis uniquement pour prier, mais pour être toujours exaucés par le Père. Notre richesse est alors la pauvreté de n’avoir d’autre pouvoir que de mendier avec foi. Et c’est un charisme qui ne nous est pas donné seulement pour nous, mais pour accomplir la mission du Fils qui est le salut du monde : « Dieu, en effet, n’a pas envoyé le Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui » 13) . Même le besoin de sauvegarder ou de recouvrer la santé, que chacun ressent en ce moment, peut-être avec angoisse, est un besoin de salut, du salut qui préserve notre vie de se sentir privée de sens, ballottée par les flots sans avoir de destin, sans la rencontre avec l’Amour qui nous donne à chaque instant la vie pour parvenir à vivre éternellement avec Lui. Cette conscience de notre tâche prioritaire de prière pour tous doit nous rendre universellement responsables de la foi que nous avons, et de la prière liturgique que l’Église nous confie. En ce moment où la majorité des fidèles sont contraints de renoncer à l’Eucharistie communautaire qui les rassemble dans les églises, quelle responsabilité nous devons ressentir pour les Messes que nous pouvons continuer à célébrer dans les monastères, et pour la prière de l’Office divin qui continue à nous réunir au chœur ! Nous n’avons certainement pas ce privilège parce que nous sommes meilleurs que les autres. Peut-être qu’il nous est donné précisément parce que nous ne le sommes pas, et cela rend notre mendicité plus humble, plus pauvre, plus efficace devant le Père de tous, plein de bonté. Nous devons être plus conscients que jamais qu’aucune de nos prières et liturgies ne doit être vécue sans nous sentir unis à l’ensemble du Corps du Christ qui est l’Église, la communauté de tous les baptisés, désireuse d’embrasser toute l’humanité.
La lumière des yeux de la Mère
Chaque soir, dans tous les monastères cisterciens du monde, nous entrons dans la nuit en chantant le Salve Regina. Cela aussi, nous devons le faire en pensant à l’obscurité qui enveloppe souvent l’humanité, la remplissant de la peur de s’y perdre. Dans le Salve Regina, nous demandons sur toute la « vallée des larmes » du monde, et sur tous les « enfants exilés d’Eve », la douce et consolante lumière des « yeux miséricordieux » de la Reine et Mère de la Miséricorde, afin qu’en toute circonstance, en toute nuit et en tout danger, le regard de Marie nous montre Jésus, nous montre que Jésus est présent, qu’il nous réconforte, nous guérit et nous sauve. Toute notre vocation et notre mission sont décrites dans cette prière. Que Marie, « notre vie, notre douceur et notre espérance », nous donne de vivre cette vocation avec humilité et courage, en offrant notre vie pour la paix et la joie de toute l’humanité !
Fr. Mauro-Giuseppe Lepori. Rome, le 15 mars 2020
Echos à la prière de l’Angélus. Préparation pour la fête de l’Annonciation,
25 mars… Méditons cette belle proposition de Rita D. Merci à elle de nous l’avoir proposée.
Je suis, répondit Marie, de mon Seigneur la servante. Comme vous l’avez dit, qu’il soit accompli en moi
Regardons l’ange et Marie : ils se font face et l’ange est émerveillé devant la beauté de celle qui rayonne de la grâce de Dieu.
Marie pressent un mystère qui la dépasse ; elle se trouble, s’interroge. C’est le trouble que nous pouvons ressentir chaque fois que Dieu s’approche de nous.
Mais l’ange la rassure : « Sois sans crainte Marie »
Alors c’est un projet inouï qui lui est dit : devenir la mère du Fils du Très-Haut…
Accepter cet honneur c’est aussi accepter le poids de multiples inconnues.
Qu’as-tu ressenti Marie ; qu’as-tu compris en ce moment ?
Dieu fait une proposition qui s’adresse à la liberté de cette jeune fille. Et, il attend une réponse.
Un signe t’est donné : ta cousine Elisabeth, elle qu’on désignait comme la stérile, a conçu un fils en son vieil âge !
Marie, au nom de nous tous, au nom de cette humanité en attente du Sauveur, du Messie promis, répond : « Me voici, je suis ta servante ». Par son « Fiat » une semence divine a germé en son sein.
L’artiste divin peut, si nous le désirons, faire en chacun de nous des merveilles car « Rien n‘est impossible à Dieu »
Ensemble, nous allons contempler, nous laisser toucher, goûter intérieurement ce que cette scène nous révèle :
1. L’initiative de Dieu : Dieu est premier en tout : premier à nous aimer, premier à se déplacer pour venir à notre rencontre.
Et je m’arrête, m’étonne du désir de Dieu de rejoindre chacun de nous.
C’est ce que découvrait ce jeune de 17 ans en retraite de classe. Son partage final : –J’ai vraiment ressenti que Dieu s’intéressait à moi et que mon prénom était en sécurité dans sa bouche. –
2. La manière de faire de Dieu : sa parole, son désir, Dieu l’exprime, le manifeste dans le concret de la vie de celui, de celle, vers qui Il vient.
Cette contemplation peut nous aider à aimer le quotidien de notre vie et ne pas chercher à trouver Dieu ailleurs. C’est ce que nous sommes et faisons, qui est le lieu de la rencontre avec Dieu.
3. La raison de sa venue : elle est donnée par le nom de l’enfant : « Jésus : Dieu sauve » et « Emmanuel : Dieu avec nous ; Dieu au milieu de nous »
Me vient cette question : Quel aspect de ma vie d’aujourd’hui ou de mon passé aimerais-je que Dieu vienne sauver ? De quoi aimerais-je être libéré ?
4. Marie : reconnue, nommée « pleine de grâce » pleinement remplie de la vie de Dieu, de l’amitié de Dieu.
Familière de la prière, Marie discerne : L’apparition de l’ange n’est pas une vision mais une révélation intérieure qui la bouleverse. Nous-mêmes, nous avons pu faire cette expérience d’une parole intérieure, d’un mouvement du cœur profond qui peut bouleverser nos vies.
Marie ne prend pas pour « argent comptant » tout ce qui se passe en elle, elle se tait et dans le silence, elle cherche à savoir si ce qu’elle a entendu vient bien de Dieu.
Elle interroge : « Comment cela se fera-t-il ? Comment deviendrais-je maman puisque je ne connais point d’homme, je suis vierge »
Marie interroge sur le moyen : en elle, dans son cœur profond, le « OUI » est donné ! Confrontée au mystère, à l’étrangeté de sa situation Marie est appelée à une totale dé-maîtrise, un abandon en Dieu qui lui dit : « l’Esprit Saint viendra sur toi »
Femme de foi, Marie tu nous montres que lorsque Dieu s’engage envers nous, nous pouvons avancer là, où il nous paraît impossible d’aller ; là, où il semble évident qu’on ne pourra y arriver tout seul sans qu’un Esprit de force nous soutienne et nous oriente.
Elle s’engage et son « oui » permet à Dieu de s’accomplir en elle.
Marie s’est « ajustée » au désir de Dieu. » Elle nous montre un chemin celui de « faire la volonté de Dieu » Consentir que Dieu nous prenne par la main et oser croire à l’amour pour vivre l’amour.
« De mon Seigneur, je suis la servante » C’est là, ton « Nom de grâce » : ton identité et ta vocation.
Servante de Dieu, tu le seras aussi de ton Fils qui, comme toi, sera serviteur.
Seul l’Esprit Saint donne la force dont nous avons besoin pour ajuster nos choix, nos décisions et engagements au désir de Dieu.
Question : Qu’est-ce qui emporte l’adhésion de Marie (et la nôtre) que c’est bien Dieu qui parle en nous ? Que certains mouvements intérieurs viennent de Lui ?
Retenons que la visite du Seigneur nous laisse dans :
La paix : dans la Bible, comme dans l’aujourd’hui des hommes et des femmes, Dieu dit : « Ne crains pas ! Je suis avec toi !»
La joie intérieure : celle de Dieu lui-même
La force : ce n’est pas nous qui ferons mais Lui en nous. Marie l’a compris car elle répond : « Qu’il me soit fait » et non, je le ferai.
Ces 3 critères sont la marque de Dieu !
Rita D.
Echos reçus
- Un tout tout grand merci PÈRE pour vos « BONJOUR » émaillés de lectures et témoignages qui soutiennent le moral des confinés seniors et autres et leur permettent de valoriser ces moments éprouvants en leur donnant un message d’espérance. Merci de l’intérêt que vous portez, ainsi que toute la communauté jésuite, aux fidèles de Saint Jean Berghmans. Prenez soin de vous également, A et M P.
- En cette période plus que troublée que nous vivons soyez chaleureusement remercié pour vos remarquables « Bonjour des amis » qui vous nous faites parvenir et que nous n’hésitons pas à transmettre à nos connaissances. Vraiment vous nous aidez à vivre ce carême avec des textes et messages appropriés. J. et R. V W.
- Merci Révérend Père pour les magnifiques volées de cloche de ce samedi à 20hr00 ! Leurs sonneries ont encore amplifié le message de soutien de tous les Belges envers le corps médical. Puisse votre communauté continuer à participer à ce geste simple mais tellement encourageant et certainement apprécié par le corps médical. Puisse aussi votre exemple être suivi par de nombreux autres clochers en Belgique en ces temps difficile. B. M.
- Merci cher Tommy, de nous accompagner dans la prière si fidèlement! Reçois notre bonjour amical ! D. et J.
- Après
l’Angelus de ce dimanche 22 mars, le pape a annoncé : «En
ces jours d’épreuve, alors que l’humanité tremble de la menace d’une pandémie,
je voudrais proposer à tous les chrétiens d’unir leurs voix au ciel. J’invite tous
les dirigeants des églises et les dirigeants de toutes les communautés
chrétiennes et tous les chrétiens de différentes confessions à invoquer le Dieu
Tout-Puissant, et en même temps à prononcer la prière du Notre Père que Jésus
notre Seigneur nous a enseignée.
J’invite donc tout le monde à prier la prière du Seigneur à midi le mercredi 25 mars prochain. Le jour où de nombreux chrétiens commémoreront la proclamation de la Parole à la Vierge Marie, que le Seigneur entende la prière unanime de tous ses disciples qui se préparent à célébrer la victoire du Christ ressuscité.
Dans la même intention, je conduirai un moment de prière sur le parvis de la basilique Saint-Pierre devant la place vide vendredi 27 mars prochain, à 18h00. J’invite déjà tout le monde à participer spirituellement à travers les médias. Nous écouterons la parole de Dieu, nous formulerons nos prières, nous adorerons le Saint-Sacrement, avec lequel je donnerai finalement la bénédiction « Urbi et Orbi », avec laquelle la possibilité de recevoir l’indulgence complète sera liée.
Nous voulons répondre à la pandémie de virus par l’universalité de la prière, de la compassion et de la tendresse. Restons ensemble. Faisons sentir notre proximité avec les personnes les plus solitaires et les plus éprouvées ».